Les relations de cette espèce particulière avec d'autres espèces sont énigmatiques. Elle est traditionnellement incluse dans la sous-famille des Oxyurinae, mais elle semble n'avoir qu'un rapport lointain avec le genreOxyura , et ses particularités apomorphiques, la rendent difficile à classer. Sa parenté avec l'aussi étrange canard à oreilles roses ( Malacorhynchus) n'est pas résolue, mais elle semble être assez proche, et elle semble faire partie d'une ancienne radiation du Gondwana des Anatidae. En tant que telle, elle est très étroitement liée au genre Oxyuria avec de nombreuses similitudes en raison de l'évolution convergente.
Elle est originaire du sud de l'Australie.
La saison de reproduction de l'Érismature varie avec la pluviométrie et le niveau des eaux mais elle se situe généralement entre juillet et janvier, avec le maximum de pontes en septembre ou octobre. Malgré un certain nombre d'études générales, on connait très peu de choses sur sa reproduction: pendant la saison de reproduction, les mâles se font entendre par des séquences répétitives de sons: d'abord, un ker-plonk splash fait avec les pattes sur la surface de l'eau, puis deux deux doux, aigus cuc cuc, puis un sifflement et un grognement profond. Cette séquence peut être lancée à tout moment du jour ou de la nuit, avec ou sans séquence visuelle associée, et répétée toutes les 4 ou 5 secondes pendant jusqu'à une demi-heure de suite. Bien que l'Érismature à barbillons ait un grand lobe coriace sous le bec et que celui ci gonfle pendant la saison de reproduction, ce dernier n'est pas connecté aux cavités vocales et semble n'avoir qu'un rôle visuel.
On pense que l'accouplement se fait un peu comme chez le kakapo (une espèce de très grand perroquet incapable de voler trouvé en Nouvelle-Zélande), au terme d'une parade de plusieurs mâles et où la femelle choisit ensuite son partenaire mais cela reste incertain. Le mâle ne joue aucun rôle dans la construction du nid ou l'élevage des jeunes.
Les femelles choisissent un endroit isolé pour la nidification, généralement de grands roseaux bien loin de la terre et protégés par des eaux profondes, ou sous le couvert de broussailles en surplomb, mais parfois dans toute une gamme de lieux originaux comme sur une souche, dans un tronc d'arbre creux, ou même sous un bateau renversé. Le nid est une simple plate-forme de végétaux piétinés formant un léger creux, bordée de fins végétaux et, après la ponte, d'un abondant duvet. Elle semble être incapable de transporter le moindre matériau et doit se contenter de tout ce qui est à sa portée. Quand le nid est fini, elle courbe des roseaux au dessus d'elle pour former une sorte de dais, le cachant à la vue. Au moment de quitter le nid pour se nourrir, elle se glisse doucement dans l'eau et plonge, ne refaisant surface qu'à grande distance de lui.