Soit d un élément de K tel qu'il n'existe aucun élément de K dont le carré est égal à d. Le polynôme P(X) égal à X2 - d n'admet pas de racine et est donc irréductible dans K. Un raisonnement analogue à celui du troisième exemple montre que le quotient K[X]/P(X) de l'espace des polynômes par l'idéal engendré par P(X) est un corps, noté ici L. Soit Q(X) un polynôme à coefficients dans K, la division euclidienne de Q(X) par P(X) montre qu'il est congru à un polynôme du premier degré. Tout élément de L admet donc comme représentant un polynôme du premier degré. Un exemple de cette nature est donnée dans l'article Indéterminée.
L'application de K dans L qui à k associe sa classe est un plongement de K dans L, c'est-à-dire un morphisme injectif de corps. Il est donc possible d'identifier K avec une partie de L, celle des classes de K. Si la classe du monôme X est noté √d, alors tout élément de L est combinaison linéaire de 1 et de √d, car tout élément de L possède pour représentant un polynôme de degré 1. Pour cette raison, l'extension est souvent noté K(√d). L est un K espace vectoriel engendré par une famille de deux éléments, 1 et √d, cette famille est libre car, par hypothèse √d n'est pas un élément de K. Le corps L est bien une extension quadratique de K.
Réciproquement, soit M une extension quadratique quelconque de K. Soit z un élément de M qui n'est pas élément de K. La famille (1, z) est une base de M, en tant que K espace vectoriel, car elle est libre et de cardinal égal à la dimension de l'espace. L'élément z2 est combinaison linéaire de 1 et de z et il existe -b et -c deux élément de K tel que : z2 + b.z + c est égal à 0. On en déduit l'égalité :
Comme K n'est pas de caractéristique 2, 2 et 4 sont bien des éléments différents de 0 donc inversibles. Notons d la valeur (b2 - 4.c)/4. Le fait que b et c soit éléments de K montre que d l'est aussi. Soit δ l'élément de M égal à z + b/2, on remarque que δ n'est pas élément de K car z ne l'est pas et δ2 est égal à d. On en déduit que d n'a pas de racine dans K.
Le polynôme P(X) = X2 - d est irréductible. Considérons alors L le quotient K[X]/P(X). Pour les mêmes raisons que précédemment, L est un corps, noté K(√d). Un calcul élémentaire montre qu'il existe un automorphisme de corps de M dans L qui à δ associe √d. Ce qui montre la proposition suivante :
Un cas souvent utilisé en arithmétique est celui où K est égal à Q, l'ensemble des rationnels. La propriété précédente prend une forme un peu plus forte :
Un entier est dit sans facteur carré si sa décomposition en facteurs premiers ne comporte que des exposants égaux à un.
Soit deux entiers p et q tel que p/q est égal à d. Il est possible de multiplier d est aussi égal à p.q /q2, en conséquence, Q(√d) est égal à Q(√p.q) et toute extension quadratique de Q s'exprime comme une extension d'un radical entier.
L'entier p.q s'exprime comme le produit de deux facteurs, l'un contenant tous les facteurs carrés et l'autre sans facteur carré. Il existe ainsi deux entiers n et m tel que p.q = n2.m. On remarque alors que Q(√d) est égal à Q(√n) et l'entier n ne contient aucun facteur carré.
Soit d1 et d2 deux entiers sans facteur carré, tel que les deux extensions soient confondues. Alors :
On en déduit que 2.a.b est égal à 0 et a2 + d1.b2 = d2. L'entier b ne peut être nul, d2 serait alors un carré. En conséquence a est nul et comme d2 ne contient aucun facteur carré b est égal à 1 donc d1 est égal à d2. Ce qui montre l'unicité.