Les façades légères, en tant qu’enveloppes non porteuses, ayant nécessairement une épaisseur inférieure à celle des murs de maçonnerie, ont l’avantage incontestable de réduire l’emprise des murs sur les planchers et donc d’augmenter la surface au sol. Par ailleurs, la faible charge de ces façades permet de construire beaucoup plus haut qu’avec des murs de masse, la charge totale portée étant divisée par deux.
Les façades étant composées d’éléments rapportés et assemblés, la constitution d’une façade légère s’adapte aux besoins fonctionnels et esthétiques. Il est possible d’accumuler les épaisseurs (à la manière d’une façade acoustique), de laisser une lame d’air, de varier les revêtements. La façade légère apparaît comme un champ très ouvert de la construction, propice à l’innovation. Ce qui fait également l’avantage de cette technique est la préfabrication. Elle permet de réduire les délais de construction avec un principe d’assemblage d’éléments finis.
Ces façades peuvent être utilisées pour tout types de bâtiments : logement, bureaux… Il n’y a pas eu encore d’études approfondies sur les performances des façades légères, mais elles possèdent des qualités assez semblables aux murs de masse. Leurs qualités d’isolation dépendent surtout des performances du verre, des matériaux de remplissage utilisés. La conductivité acoustique, contrairement aux idées reçues se transmet moins par l’ossature secondaire que par les planchers.
Si les façades rideaux et les façades panneaux jouissent d’une grande souplesse d’utilisation, en revanche les bardages simple peau ne sont pas assez satisfaisants du point de vue acoustique et thermique et restent davantage utilisés dans le tertiaire. S’ils sont utilisés dans le logement, ils sont toujours doublés.
La technologie des façades légères exprime une modification fondamentale du concept architectural usuel de la façade. Au fil des révolutions techniques, la façade s’est progressivement affranchie de toute fonction porteuse et elle est devenue ainsi un sujet indépendant dans la construction. Cette autonomie fait d’elle un domaine d'ingenieurie et d'architecture spécifique encore à explorer, à l’heure où le contrôle des dépenses d’énergie est en passe de devenir un critère primordial dans la conception des bâtiments. L’enjeu de cette nouvelle étape est que s’établisse un rapport obligé entre l’aspect de cette enveloppe et les nécessités fonctionnelles et énergétiques. Le principe d’adéquation entre forme et usage des Modernes doit être poursuivi en concevant des enveloppes qui répondent de façon pertinente aux exigences récentes en matière d’économie d’énergie ; puisque que la façade, ayant trouvé son autonomie, s’affirme alors comme unique responsable de ce qu'il advient entre espace intérieur et extérieur. Cette exigence est plus que jamais nécessaire à une époque où il est possible de créer facilement des « hangars décorés », pour reprendre Robert Venturi, dont l’analyse est d’une étrange actualité. L’architecture ne peut pas être réduite à des images ou à des textures, au risque que l’architecte finisse par n’être plus qu’un artiste de l’emballage.