Francesco Maurolico (Franciscus Maurolycus en Latin, François Maurolyc chez Marin Mersenne et Pierre de Fermat, Marulle sous la plume d'Étienne Pascal), né à Messine le 16 septembre 1494, mort à Messine le 21 ou 22 juillet 1575, est un mathématicien et un astronome italien connu pour ses travaux et traductions d'auteurs anciens en géométrie, optique, coniques, mécanique, musique, et astronomie. Son écriture algébrique, notamment la notation "A in B" pour désigner le produit de deux quantités connues ou inconnues, le désigne comme un des précurseurs de François Viète et de l'Algèbre nouvelle.
Né à Messine, de santé fragile, Maurolyco est le fils d'Antoine Maurulle, ou Maurolyco. Ses parents sont des grecs ayant émigré en Sicile après la Chute de Constantinople (1453). Son père avait exercé la médecine à Constantinople et, à Messine, il devint Conservateur du Trésor. La famille Maurolico habitait une villa aux environs de la ville. Sa mère, prénommée Penuccia rêva une nuit, alors qu'elle était enceinte de lui, qu'il sortait de son ventre une flamme s'élevant jusqu'au ciel. On y vit alors le présage que son fils serait Astronome. Son père lui apprit le grec et des rudiments d'astronomie ; il fut par la suite l' élève de François Faraone de Messine. Enfin, Maurolyco fit sa Rétborique sous la férule de Jacques de Noto. l'historien Jacques-Auguste de Thou (et d'autres après lui) l'ont dit, à tort, originaire de Syracuse.
En 1521, ayant reçu une éducation solide, Maurolyco fut ordonné prêtre par Antoine Lignante, archevêque de Messine. Il entra alors dans les ordres. A la mort de son père, il abandonna le soin de ses affaires à son frère cadet, Jacques.
Comme son père, Maurolyco devint Conservateur du Trésor de Messine. Il fut chargé de conduire les travaux des Arcs de Triomphe érigé en l'honneur de Charles Quint ; et lors de son passage dans la ville, l'empereur voulut le voir, lui marquant de l'estime et l'associant à l'ingénieur royal Ferramolino, afin d'en renforcer les fortifications.
Par la suite, il accompagna Jean II Ventimiglio, Marquis de Gerace, noble féru de Mathématiques, dans ses différents voyages à Palerme, Naples et Rome où le Cardinal Alexandre Farnèse voulut se l'attacher, en vain.
Entre 1548 et 1550, Maurolyco séjourna au château de Pollina en Sicile en tant qu'hôte du marquis de Vintimille. Il reste de ce séjour quelques observations astronomiques accomplies du haut de la tour du donjon. Revenu en Sicile avec son protecteur, il devint à Palerme le précepteur du fils aîné du vice roi Jean de Vega, gouverneur de l'île. Il lui enseigna les mathématiques jusqu'en 1550. Il partageait sa table, et avait un logement dans son palais.
Après le départ du vice roi, Maurolyco retourna auprès du Marquis de Gerace. En 1550, il rejoignit l'Ordre de Saint-Benoît et entra au monastère de Santa Maria del Parto à Castelbuono dont il reçut la direction et où il résida par la suite.
Après une brève retraite, le Marquis de Gerace le ramena avec lui à Messine où deux ans plus tard, il fut élevé abbé de la Cathédrale San Nicolò de Messine.
En 1569, Maurolyco fut nommé professeur de l'Université de Messine et y enseigna publiquement les Mathématiques, pour deux cents écus d'appointements.
Familier de l'astrologie judiciaire, Maurolyco fit quelques prédictions remplies de succès lui attirant l'estime du duc de Medina-Celi, Jean Lacerda, et de don Garcias de Tolède, autre vice-roi de Sicile. Sa réputation grandit si bien que Don Juan d'Autriche voulut savoir de lui le sort d'une expédition qu'il comptait lancer contre les turcs. Là encore, selon les commentateurs de l'époque, ses prédictions se réalisèrent à la bataille de Lépante.
En liaison avec les plus grands Mathématiciens de son temps, Il correspondit avec Christophorus Clavius et Federico Commandino.
A la mort du Marquis de Gerace, Maurolyco tomba malade ; transporté dans une maison de campagne, son mal augmenta et il y mourut âgé de 81 ans, probablement atteint de la peste qui sévissait alors. Ses restes furent ramenés dans l'église de Saint-François de Paul sous les murs de Messine, puis dans l'église Saint Jean - Baptiste dans cette même ville.
Sa vie nous est connue par la biographie que laissa de lui son neveu éponyme Francesco Marulí, Barone della Foresta, dans Vita dell'Abbate del Parto D. Francesco Maurolico, publiée à Messine en 1613.