Frontière entre le Brésil et la France | |
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Caractéristiques | |
Délimite |
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Longueur totale | 730,4 km |
Particularités | — |
Historique | |
Création | 1713 (traités d'Utrecht) |
Tracé actuel | 1900 |
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La frontière entre le Brésil et la France est une frontière internationale délimitant les territoires nationaux du Brésil et de la France dans le nord-est de l'Amérique du Sud ainsi qu'au large de celle-ci dans l'ouest de l'océan Atlantique. Longue de 730,4 km, sa composante terrestre est continue et sépare l'État brésilien appelé Amapá de la Guyane, qui est à la fois une région et un département d'outre-mer, soit un Dom-Rom.
À son extrémité la plus occidentale, qui est aussi la plus méridionale, la frontière franco-brésilienne débute sur le plateau des Guyanes par un tripoint où elle rencontre la frontière entre le Brésil et le Suriname et la frontière entre ce pays et la France. Appelé Koulimapopann sur les cartes de l'Institut géographique national, il est situé par 2°20'15,2" de latitude nord et 54°26'04,4" de longitude ouest
De ce point, elle court plein est sur 303,2 km dans les monts Tumuc-Humac le long de la ligne de partage des eaux entre le bassin de l'Amazone et les fleuves guyanais se jetant directement dans l'océan Atlantique. Elle borde ainsi la limite des communes françaises de Maripasoula et Camopi face au municipio brésilien de Laranjal do Jari. Elle rejoint ensuite le cours de l'Oyapock, qui coule en direction du nord dans la forêt équatoriale, et sert cette fois de frontière sur 427,2 km entre les territoires de Camopi et Saint-Georges d'une part et d'Oiapoque d'autre part.
Elle atteint l'embouchure du fleuve à l'ouest du cap Orange par 4°30'30" de latitude nord et 51°38'12" de longitude ouest. De ce point, qui est situé dans la baie de l'Oyapock, elle se prolonge par une frontière maritime sépare les eaux territoriales des deux pays. Auparavant, dix bornes matérialisent la frontière sur le terrain.
En suivant son tracé, la frontière parcourt 730,4 km, ce qui fait d'elle la 121e plus longue frontière terrestre du monde, juste derrière la frontière finno-norvégienne et juste devant la frontière entre la Géorgie et la Russie. Elle est aussi la plus longue des frontières de la France devant la frontière franco-espagnole, qui est plus courte d'environ cent kilomètres. Elle est en revanche la plus courte des dix frontières du Brésil après sa frontière avec le Suriname.
D'un point de vue infra-étatique, la frontière franco-brésilienne est la plus longue frontière internationale de l'Amapá et de la Guyane. En outre, elle est logiquement la plus longue des frontières internationales partagée par une région française, un département français ou même une région ultrapériphérique de l'Union européenne.
La frontière étant située dans une zone de forêt équatoriale traversée de cours d'eaux et souvent marécageuse, le passage de la Guyane au Brésil a longtemps été très difficile. La construction en 2004 d'un pont sur l'Approuague permettant de relier Cayenne à Saint-Georges sur la frontière via Régina par la RN2 en deux heures et demi de route a constitué une première étape dans la réalisation de cette liaison. Les Cayennais ont pris l'habitude de faire leurs achats dans le pays voisin, à des prix bien moins élevés qu'en Guyane, tandis que dans l'autre sens les Brésiliens vont chercher du travail en France. Un projet de loi français déposé en 2005 prévoit l'ouverture d'un pont au niveau des villes-frontières de Saint-Georges-de-l'Oyapock en France et d'Oiapoque au Brésil, rendant enfin possible la traversée de la frontière par voie routière, alors que ce n'est jusqu'à présent possible qu'en prenant le bac qui fait la navette en moins d'une demi-heure. Il devrait être achevé au premier semestre 2011. De l'autre côté du fleuve, la rodovia 156, partiellement asphaltée, permet de rejoindre la capitale de l'Amapà, Macapá.
Le fleuve Oyapock, accessible aux pirogues sur la majeure partie de son cours, est traversé en de nombreux autres points par les Amérindiens de la région, soit les Wayana, Teko, Kali'na, Palikur et autres Wayãmpi, dont le territoire est à cheval sur la frontière. Il est également traversé par des migrants économiques brésiliens qui viennent s'installer en Guyane, notamment les chercheurs d'or ou garimpeiros qui remontent l'Oyapock pour exploiter les affluents de l'Oyapock. Des villages de garimpeiros se sont ainsi formés sur les rives brésiliennes de l'Oyapock : en face de la Crique Sikini et Villa Brasil en face du bourg de Camopi (Villa Brasil s'est surtout développé à l'époque où les amérindiens de Camopi ont commencé à toucher des aides sociales). Il y aurait en Guyane 40 000 étrangers en situation irrégulière, voire 200 000 selon les dernières estimations, dont 70 % de nationalité brésilienne provenant essentiellement des États pauvres de l'Amapá et du Pará qui profitent de la faible surveillance de la frontière pour venir s'installer en Guyane.