Fulgence Bienvenüe - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Pensée

Agissant dans une tradition de sérieux et de travail, il n’accorde aucune importance au confort domestique. À propos du métro de Paris, il déclare : « L’artiste imprime à son œuvre une sceau de personnalité alors que l’ingénieur est amené à se considérer comme l’artisan d’une œuvre impersonnelle. Car si, dans l’ordre technique, toute œuvre précise et concrète est bien le fruit de la méditation individuelle, la forme qu’elle revêt résulte de la synthèse d’un grand nombre d’efforts différents. »

Son goût pour le latin et le grec nous vaut cet hexamètre symbolisant sa réalisation majeure :

Jovis erepto fulmine, per inferna vehitur Promethei genus. Par la foudre ravie à Jupiter, la race de Prométhée est transportée dans les profondeurs.

Le métro

En 1895, il réalise avec Edmond Huet l’avant-projet d’un réseau de chemin de fer métropolitain pour la Ville de Paris, à voie étroite et à traction électrique, en s'inspirant des études de Jean-Baptiste Berlier.

Le premier projet de métro remontait à 1851, avait été repris en 1871, puis rediscuté en 1877 et 1883. Le conseil municipal, qui souhaite un service local, adapté aux attentes de la population de la ville, se heurte jusqu’en 1894 à l’opposition des grandes compagnies de chemin de fer soutenues par l’État, qui souhaitent le simple prolongement de leurs lignes. Cependant, l’exposition universelle de 1900 nécessite la concrétisation rapide de ce projet.

Fin 1895, une dépêche ministérielle reconnaît enfin à la ville de Paris le droit de réaliser une desserte orientée par les intérêts urbains. Bienvenüe présente un projet définitif que le conseil municipal adopte le 9 juillet 1897, et le 30 mars 1898, une loi déclare d’utilité publique l’établissement dans Paris du Chemin de Fer Métropolitain.

Les travaux sont lancés le 4 octobre suivant afin d'être prêts avant l'exposition universelle de 1900. En 1899, Bienvenüe est déchargé de ses autres fonctions pour se consacrer à cette tâche. Cette première ligne (Porte de Vincennes - Porte Maillot) est inaugurée le 19 juillet 1900 par M. Bienvenüe. La même année, il est nommé officier de la Légion d'honneur.

En cinq ans, les 42 kilomètres des lignes 2 et 3 sont établis. Adopté en 1903, le tracé de la ligne 4 nécessite la traversée sous-fluviale de la Seine, ce qui représente un important défi technique, même si le passage sous la Tamise avait été couronné de succès à Londres. Commencés en 1904, les travaux sont rendus possibles par la méthode inédite de Résal mise en œuvre par Chagnaud, dite de fonçage, qui consiste au fonçage vertical de caissons préfabriqués en béton armé, formant les tronçons du futur souterrain, ainsi que par une méthode de construction d’un souterrain en zone inondable par congélation du sol. La mise en œuvre de la ligne intervient finalement le 9 janvier 1910.

Le 28 avril 1909, Bienvenüe épouse Jeanne Loret. Cette même année, le grand prix Berger de l’Académie des sciences lui est décerné. À partir de 1911 et pendant une durée de dix ans, Bienvenüe assume, en plus de ses autres fonctions, celle de directeur du Service de la Voie publique, de l’Éclairage et du Nettoiement.

Bien qu’ayant soixante-deux ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il obtient sa mobilisation le 3 août 1914, en tant que colonel du Génie, pour participer à la mise en état de défense du camp retranché de Paris. Une fois la menace allemande éloignée, le préfet de la Seine négocie le maintien des chantiers du métropolitain, toujours sous la direction de Bienvenüe, démobilisé le 26 août 1914, qui assume également celle du service du port de Paris à partir de 1917. S’en suivent la création du port de Gennevilliers, l’aménagement du canal Saint-Denis et l’élargissement du canal de l'Ourcq.

En 1924, la ville de Paris lui décerne sa Grande Médaille d’or. Le décret du 26 janvier 1929 l'élève à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'honneur. Il choisit, comme l'usage le veut, un parrain pour être promu et ce fut le maréchal Foch qui est mort trois semaines plus tard. Cette distinction lui est décernée en récompense des services rendus auprès de la ville de Paris.

Bienvenüe demeure Ingénieur Conseiller de la Ville jusqu’à sa retraite, le 6 décembre 1932, à l'âge de 80 ans. L'année suivante, le conseil de Paris décide de donner son nom à la station de métro et à la place du Maine.

Un jour après Louis Blériot, Fulgence Bienvenüe meurt dans la capitale le 3 août 1936, et est inhumé le 7 août au cimetière du Père-Lachaise (division 82) dans l'indifférence générale. En 1987, un timbre a été édité en sa mémoire.

Page générée en 0.135 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise