Malgré les effets négatifs du poison, qui étaient si évidents dans ces temps reculés, des remèdes ont été découverts à partir du poison, même au moment où il était détesté par la majorité de la population. Un exemple peut être trouvé dans les œuvres de Rhazes un médecin, philosophe et savant perse, né en Iran, auteur du Secret des Secrets, une énumération de composés chimiques, minéraux et autres, dont il avait dresse un liste interminable. Rhazes fut le premier homme à distiller l'alcool et à l'utiliser comme anti-septique et celui qui a suggéré que le mercure pouvait être utilisé comme laxatif. Il a fait des découvertes relatives à un chlorure de mercure appelé sublimé corrosif. Une pommade dérivée de ce sublimé a été utilisée pour guérir ce que Rhazes décrit comme «le prurit», qui est maintenant connu comme étant la gale. Ce traitement s'est avéré efficace en raison de la nature toxique du mercure et de sa capacité à pénétrer la peau, lui permettant d'éliminer la maladie et les démangeaisons.
En Inde, l’époque troublée des 14e et 15e siècles le Rajasthan a connu des invasions dans le pays Râjput. Les femmes Rajput pratiquaient la coutume du Jauhar (littéralement la prise de vie) lorsque leurs fils, frères ou maris affrontaient une mort certaine au combat. Le Jauhar était pratiqué à l'intérieur de la caste des guerriers Kshatriya pour leur éviter le triste sort de l'asservissement, de l'esclavage, du viol, ou de la mise à mort par les forces d'invasion.
Plus tard, dans l’Europe du Moyen Age, lorsque la nature des substances toxiques a été connue autrement que par son usage en magie et en sorcellerie, des vendeurs et des fournisseurs de potions et de poisons, ont ouvert des boutiques connues sous le nom d’apothicaireries. Malgré le fait que l’usage des poisons comme médicaments soit maintenant connues, il était un secret pour personne que les gens qui achetaient des poisons le faisaient pour des raisons plus ou moins utiles et légitimes. Les alchimistes qui travaillaient dans ces apothicaireries s’exposaient à un risque considérable pour leur santé, du fait qu’ils travaillaient toujours à proximité de substances toxiques. A la même époque, dans d'autres régions du monde, les techniques de préparation des substances toxiques progressaient et, dans les pays arabes, certains avaient réussi à fabriquer de l'arsenic incolore, inodore et sans saveur lorsqu'il était mélangé à une boisson, une méthode qui a permis aux poisons des assassins de demeurer indétectables pendant au moins un millénaire.
Un extrait de l’œuvre de Chaucer, Les Contes de Cantorbéry, un texte qui était connu au XIVe siècle et au XVe siècle met en scène un tueur achetant un poison à un apothicaire pour venir à bout d’une pullulation de rats :
« Et aussitôt il s’en va — sans plus tarder —
dans la ville vers un « pothicairerie
et priant qu’on veuille bien lui vendre
du poison, qui pourrait le débarrasser des rats ...
l’apothicaire répondit : " tu auras
une chose qui, que Dieu me garde,
telle que, dans le monde entier il n'existe pas de créature
qui ait mangé ou bu une confiture de cette sorte
non mais de la mouture de maïs ou de blé
car il perdra bientôt la vie
oui, il mourra de faim, tandis que
que tu ira d’un bon pas mais moins d’un mille
le poison est tellement fort et violent »
— Les Contes de Cantorbéry - Le Pardoner's Tale . Vers 565—581.
C'est un exemple classique d’œuvre littéraire citant le poison. Les poisons et les potions ont été un thème très populaire dans les œuvres de fiction, comme celles de Shakespeare. Il existait aussi des textes universitaires traitant de la question et les deux types d’œuvres, de fiction ou non, ont été écrites pour la plupart par des moines, dont le savoir et la sagesse étaient respectées et qui sont les auteurs d'une grande partie des travaux publiés sur le sujet.
Un exemple d’ouvrage qui n’est pas une œuvre de fiction est Le Livre des Venins, un livre décrivant les poisons connus à l'époque, leurs effets et leurs usages, écrit par Magister Santes de Ardoynis en 1424. Il a également détaillé les traitements les plus connus pour les empoisonnements. Malgré cela, il est jugé probable que ces travaux n’ont pas été portés à la connaissance du public, mais conservés dans des cercles étroits à des fins d'études et de recherches.
Si la vérité a été cachée au public, elle n'a pas empêché la naissance d’un folklore et la propagation de rumeurs sur les poisons et leur utilisation à des fins jugées détestables. Cela a provoqué une sorte de paranoïa dans toutes les couches de la société en Angleterre et en Europe. Cette vague d'inquiétude a été favorisée par la disponibilité d’un "médicament" suffisamment puissant pour être mortel lorsqu’il était secrètement administré en quantité suffisante — il fournissait un moyen facile à utiliser pour tuer, et de plus subtil, discret et permettant généralement au criminel de rester anonyme. C’est peut-être cette vague de paranoïa qui a balayé les rues, ou encore la nécessité pour le public d’obtenir des réponses sur ces toxiques, mais les livres sur les moyens de lutte contre les poisons ont eu beaucoup de succès et ont largement attisé la montée de l'anxiété, même si elle était généralement totalement infondée.
Naturellement, des vendeurs de livres avisés ont cherché à attiser cette inquiétude dans leur stratégie de marketing et à exagérer le risque pour inciter les gens à acheter leurs livres à la recherche d'une impossible sécurité. D'autres commerçants comme les joailliers proposaient des amulettes censées protéger des effets du poison et certains médecins vendaient des remèdes magiques, tout ce monde aura tiré beaucoup de profits de cette période de doute. L'information réclamée par le public provenait d'eux, des connaissances considérées comme un trésor pour les savants et les scientifiques, et le public était abandonné à lui-même pour échafauder ses propres hypothèses.