L'Oiseau blanc - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Construction

Nungesser et Coli participent à l'élaboration de leur nouvel appareil, un Levasseur PL.8 dérivé de l'avion de reconnaissance PL.4. Le PL.4 est utilisé dans la jeune aéronavale française et il est destiné à servir sur le premier porte-avions français, le Béarn, alors en cours d'achèvement. Ce biplan à trois places dispose d'un fuselage dit « marin », lui permettant d'amerrir en cas de besoin. Avec l'aide de l'ingénieur en chef Émile Farret et du chef de fabrication Albert Longelot à l'usine de Pierre Levasseur, les aviateurs suppriment le cockpit biplace situé à l'avant et le remplacent par trois énormes réservoirs de carburant, contenant au total 4 025 litres de gasoil. Le fuselage est élargi et renforcé pour pouvoir permettre un amerrissage et à Nungesser et Coli de s'asseoir côte à côte, le second légèrement en retrait et plus bas par rapport au premier. L'envergure des ailes est portée à 14,6 m.

Moteur britannique Napier Lion, dont la conception a inspiré celle du Lorraine 12 Eb.

Le moteur est un Lorraine de 12 cylindres montés en W, développant 450 chevaux. Les cylindres sont montés en trois séries séparées de 60 degrés, reprenant une conception similaire du motoriste britannique Napier. Le moteur est testé pour s'assurer qu'il fonctionnera pendant l'intégralité du vol : il tourne pendant quarante heures à l'usine Levasseur de Chartres. Ce moteur Lorraine a démontré sa fiabilité à l'occasion de nombreux raids aériens au cours des années précédentes, équipant notamment le Potez 25.

L'Oiseau blanc lors des essais, en avril 1927.

Le PL.8 est construit en bois et baptisé l'Oiseau blanc par Nungesser. On appose les marquages tricolores bleu-blanc-rouge sur les ailes et la dérive de l'appareil. Nungesser fait peindre de chaque côté du fuselage son insigne personnel : une tête de mort aux tibias entrecroisés, surmontée par un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir. L'appareil est prêt à la mi-avril. Les essais débutent immédiatement et s'échelonnent jusqu'au départ des deux hommes. On le déleste de tout poids inutile : Nungesser et Coli partent ainsi sans radio, ni canot de sauvetage. Toujours dans un souci d'économiser du poids et de gagner en aérodynamisme, le train d'atterrissage est conçu pour être largué après le décollage ; l'arrivée prévue à New York est un amerrissage devant la statue de la Liberté.

Postérité

Plaque à Étretat en souvenir des deux pilotes.

La disparition de l’Oiseau blanc est parfois appelée « l'Everest des mystères de l'aviation ». TIGHAR considère l'Oiseau blanc comme « l'avion disparu le plus important de l'histoire ». L'accueil enthousiaste réservé à Charles Lindbergh et le fort retentissement de son exploit ont probablement été rehaussés par l'émotion causée par la disparition de Charles Nungesser et François Coli. En cas de succès des Français, l'impact de la réussite de la traversée de l'Atlantique par Lindbergh sur l'industrie aéronautique américaine aurait pu être différent de ce qu'il a été.

Après son arrivée au Bourget le 21 mai 1927, la première visite de Lindbergh est pour Laure Nungesser, la mère du pilote de l'Oiseau blanc, pour lui enjoindre de ne pas perdre espoir. Le 15 octobre 1927, les pilotes français Dieudonné Costes et Joseph Le Brix sont les premiers à traverser l'Atlantique Sud, entre Saint-Louis, au Sénégal, et Natal, au Brésil. Leur appareil est un Breguet 19 qu'ils ont baptisé Nungesser-et-Coli en l'honneur de leurs camarades disparus.

Un monument est élevé à la mémoire des aviateurs sur les falaises d'Étretat, où l’Oiseau blanc a été aperçu pour la dernière fois depuis la France. Il est détruit en 1942 par l'armée d'occupation allemande et un nouveau monument, haut de 24 mètres, est bâti à son emplacement en 1963. Non loin se trouve un musée consacré aux deux aviateurs. En 1929, une statue célébrant Lindbergh, Nungesser et Coli est érigée à l'entrée de l'aéroport du Bourget, où le premier est arrivé et d'où les seconds sont partis. En 1967, la Poste française émet un timbre de 0,40 francs à l'effigie des aviateurs pour commémorer le quarantième anniversaire de leur disparition. Dix ans plus tard, un nouveau timbre est émis pour célébrer les vols de l'Oiseau blanc et du Spirit of St. Louis. Il existe des rues, boulevards ou avenues Nungesser-et-Coli, ou rues Nungesser conduisant à une rue Coli, dans de très nombreuses communes de France.

Dans le domaine culturel, le vol de l’Oiseau blanc a inspiré de nombreux chansonniers, notamment jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En 1999, le téléfilm canadien Restless Spirits a pour intrigue principale la chute de l’Oiseau blanc à Terre-Neuve. Dans le film Sahara, adaptation de 2005 du roman éponyme de Clive Cussler, une coupure de presse fictive annonce la découverte par la NUMA de l'épave de l’Oiseau blanc.

Page générée en 0.159 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise