Pandémie de la grippe de 1918 - Définition

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Octobre 1918 : L'épidémie devient pandémie

Alors que les États-Unis furent subitement submergés par cette épidémie nouvelle, que bon nombre de villes américaines sont paralysées du fait du grand nombre de malades, ainsi que du grand nombre de personnes refusant d'aller travailler. Alors que les médecins américains, désemparés, sans aucune information ou aide possible, font face à cette épidémie du mieux qu'ils peuvent, mais hélas vainement, une infirmière sur quatre mourut. Alors que cette épidémie, à son apogée de puissance aux États-Unis, y sème le chaos, le désarroi, et surtout la mort ; l'Europe compte ses premiers morts dans les rangs des militaires alliés. Avec son arrivée en Europe, ce virus devint international, ce qui annonçait déjà son originalité.

Suivant la même évolution qu'aux États-Unis, la maladie, partant du Nord-Est de la France, conquit bien vite l'ensemble des insalubres tranchées alliées ainsi que le territoire français et, par les mouvements de troupes britanniques, tel un piège grec, prit l'île imprenable de Grande-Bretagne.

Vers le 15 octobre, l'épidémie atteignit, en France puis en Angleterre, une importance considérable. Avec une à deux semaines de décalage, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et l'ensemble des pays limitrophes comptèrent leurs premiers morts. De là, l'Europe étant à l'époque le centre colonisateur du monde, des bateaux, avec à leur bord des marins grippés, partirent vers l'Afrique, l'Amérique du Sud, les Indes et la Chine, ainsi que vers l'Océanie. Ces marins colportant vers ces terres alors encore épargnées un virus épidémique qui, par là-même, allait devenir indéniablement pandémique : l'épidémie devenait mondiale.

Fin octobre et début novembre, d'abord en France et en Grande-Bretagne, ensuite dans l'Europe entière durant le mois de novembre 1918, l'importance devint l'égale de celle des États-Unis. Pire : les populations européennes, affaiblies par quatre ans de guerre et de pénuries, subirent des pertes plus grandes encore que celles des États-Unis. La France, à elle seule, subit quasiment autant de pertes que l'ensemble des États-Unis. Des villes entières sont paralysées, autant par la maladie que par sa crainte. Aux États-Unis, l'épidémie perdait enfin de sa force, après deux mois en moyenne de sévices : septembre, le mois de la propagation, et octobre, le mois des morts. Novembre étant, pour ce continent, le mois d'une guérison amère.

En Europe, pour la France et la Grande-Bretagne, le mois de la propagation ayant été octobre (avec également un grand nombre de morts), ce fut ainsi principalement le mois de novembre, en raison des infrastructures sanitaires débordées, qui vit les plus grandes vagues de morts. Pour les autres pays d'Europe, la période de propagation de la maladie s'étendit de mi-octobre à mi-novembre, celle des morts, de mi-novembre à mi-décembre.

Parmi les comptoirs et colonies européenne, seule l'Australie fut en mesure d'appliquer une quarantaine rigoureuse. Pour les autres, l'épidémie fut inévitable. Les Européens débarquèrent, amenant avec eux le mortel virus. À partir de début novembre 1918, le virus se répandit très vite dans toute l'Afrique, l'Amérique Latine, les Indes et la Chine, ainsi que dans l'Océanie. Le pourcentage de grippés dans les populations locales oscillant entre 30 et 80 % de contaminés, parmi lesquels de 1 à 20 % de cas mortels. Les épidémies, là aussi, passant en deux mois sur une région, elle cessa donc son activité vers début janvier 1919, avec un pic de mortalité en décembre 1918.

L'Inde, à elle seule, aurait eu 6 millions de morts, la Chine tout autant.

Après deux mois d'accalmie, de décembre 1918 à janvier 1919, la pandémie semblait définitivement achevée. Pourtant, 1919 vit étrangement une recrudescence importante du nombre de cas de grippe espagnole. Cette nouvelle « vague », par chance, ne fut que mineure du fait que l'ensemble des individus ayant déjà été atteints lors de la seconde vague de grippe présentaient désormais une immunité, et ne pouvaient donc colporter le virus. Cette vague pandémique, qui balaya tout de même la planète entière, se contenta d'enclencher des foyers épidémiques localisés un peu partout sur Terre, notamment dans les régions épargnées jusqu'alors, telle que l'Australie, qui n'échappa pas cette fois à la pandémie.

Avec l'Australie ainsi touchée, ce fut donc sur l'ensemble des continents humainement habités que le virus de la grippe de 1918-1919, dite espagnole, sema son lot de morts, signant définitivement son caractère pandémique.

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