Evènements historiques significatifs
La liste qui suit présente quelques uns des PLT historiques parmi les plus fameux :
- Le 18 juin 1178, au moins cinq moines de l'abbaye de Cantorbéry signalèrent un bouleversement sur la Lune, peu après le coucher du soleil : « La lune brillait, et comme à l'habitude pendant cette phase, ses cornes étaient dirigées vers l'est ; et la corne supérieure se découpa en deux. Depuis le milieu de cette division une torche enflammée surgit, dégueulant sur une distance considérable du feu, du charbon enflammé et des étincelles. Pendant ce temps, le corps de la Lune situé sous la zone en colère était comme angoissé, et pour le dire avec les mots de ceux qui m'ont raconté ce qu'ils avaient vu de leurs propres yeux, la Lune se tortillait comme un serpent blessé. Il revint ensuite à son état antérieur. Ce phénomène se répéta une douzaine de fois ou plus, les flammes se tordant de toutes les façons désordonnées, et revenant ensuite à la normale. Puis, après ces transformations, la lune, d'une corne à l'autre, c'est-à-dire sur toute sa longueur, pris une apparence noirâtre ». En 1976, Jack Hartung émit l'idée que ce texte décrit en fait la formation du cratère Giordano Bruno (en).
- Pendant la nuit du 19 avril 1787, l'astronome britannique Sir William Herschel nota trois taches rougeoyantes sur la face cachée de la Lune. Il informa le roi George III et d'autres astronomes de ses observations. Herschel attribua le phénomène à des éruptions de volcans et perçut la luminosité du point le plus brillant comme supérieure à celle d'une comète découverte le 10 avril. Ses observations coïncidèrent avec l'observation d'une aurore boréale au-dessus de la ville italienne de Padoue. L'activité d'une aurore boréale aussi au sud du cercle arctique était très rare. Le spectacle de Padoue et l'observation d'Herschel se produisirent peu avant que le nombre de taches solaires atteignent un pic en mai 1787.
- En 1866, l'observateur expériménté de la Lune et cartographe J. F. Julius Schmidt affirma que l'apparence du cratère Linné (en) s'était modifiée. Sur la base des plans antérieurs de J. H. Schröter, aussi bien que d'observations et de plans personnels entre 1841 et 1843, il affirma que le cratère « avec des éclairages obliques n'est pas visible du tout » (c'est lui qui souligne), alors qu'éclairé de plus haut, on le voyait comme un point brillant. Se basant sur des observations répétées, il affirma ultérieurement que « Linné n'est jamais visible sous aucun éclairage comme un cratère de type normal » et qu'« un changement local s'est réalisé ». Aujourd'hui, Linné est visible comme un jeune cratère d'impact d'à peu près 2,4 km. de diamètre.
- Le 2 novembre 1958, l'astronome russe Nikolai Kozyrev (en) observa une « éruption » d'une demi-heure sur le pic central du cratère Alphonsus, à l'aide d'un télescope de 122 cm (48") équipé d'un spectromètre. Les spectres obtenus pendant cette période présentent des preuves de bandes d'émissions gazeuses brillantes causées par les molécules de C2 et C3. Lors de l'exposition de son second spectrogramme, il nota « une augmentation marquante de la brillance de la région centrale et une couleur blanche inhabituelle. » Puis, « soudainement, la brillance commença à diminuer » et le spectre résultant redevint normal.
- Le 29 octobre 1963, James A. Greenacre et Edward Barr, deux cartographes de l'Aeronautical Chart and Information Center de l'observatoire Lowell, à Flagstaff, en Arizona (États-Unis) enregistrèrent à la main de très brillants phénomènes de couleurs rouge, orange et rose sur le côté sud-ouest de la Tête de Cobra, une colline au sud-est de la vallée lunaire Vallis Schröteri, et sur l'intérieur sud-ouest de la bordure du cratère d'Aristarque. Cet évènement déclencha un changement majeur dans l'attitude à l'égard des rapports sur les PLT. Selon Willy Ley : « La réaction initiale dans les cercles professionnels fut naturellement la surprise, suivie immédiatement d'une attitude contrite, les excuses étant destinées à un grand astronome disparu de longue date, Sir William Herschel. ». Winifred Sawtell Cameron affirme : « Ce fait, ainsi que leurs observations du mois de novembre marquèrent le démarrage d'un intérêt et d'une observation modernisés de la Lune ». La crédibilité de leur découverte provient de la réputation de Greenacre comme d'un cartographe impeccable. Il est intéressant de noter que la cause du changement radical d'attitude procède de la réputation de cartographes, et non de l'acquisition de preuves photographiques.
- Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1963, peu après l'évènement Greenacre, à l'observatoire du Pic du Midi, dans les Pyrénées françaises, Zdenek Kopal (en) et Thomas Rackham prirent les premières photographies d'une « luminescence lunaire de grande superficie ». L'article de Kopal dans Scientific American transforma cette observation en un PLT, objet de la plus grande publicité au monde. Kopal a soutenu comme d'autres que les particules éjectées par le Soleil peuvent avoir été la cause de tels phénomènes.
- Pendant la mission Appolo 11, Houston avertit les astronautes par radio : « Il y a une observation que vous pouvez faire si vous avez un peu de temps là-haut. Il y a eu des évènements lunaires transitoires signalés au voisinage d'Aristarque ». Des astronomes de Bochum, en Allemagne de l'Ouest, avaient observé un éclat brillant à la surface de la Lune, le même genre de luminescence mystérieuse qui avait intrigué les observateurs de la Lune depuis des siècles. Le signalement était parvenu à Houston puis de là aux astronautes. Presque immédiatement, Armstrong rappelait pour signaler : « Hé, Houston, je suis maintenant en train de regarder vers le Nord, en direction d'Aristarque, et il y a une surface considérablement plus éclairée dans la zone autour. Il semble qu'il y ait une légère fluorescence ».
- En 1992, Audouin Dollfus de l'Observatoire de Paris signala avoir observé avec un télescope d'un mètre des dessins anormaux sur le sol du cratère Langrenus. Alors que les observations pendant la nuit du 29 décembre 1992 avaient été normales, il avait relevé un albédo et des mesures de polarisation anormalement élevés la nuit suivante dont l'apparence ne s'était pas modifiée pendant les six minutes de collecte des données. Les observations des trois jours suivants montrèrent une anomalie similaire, mais plus petite dans le voisinage. Alors que les conditions d'observation de cette région étaient presque spéculaires, certains ont affirmé que l'amplitude de l'observation n'était pas compatible avec une réflection spéculaire de la lumière du soleil. L'hypothèse privilégiée était que ce phénomène résultait de la dispersion de la lumière dans des nuages de particules en suspension, résultant eux-mêmes d'une diffusion de gaz : le sol fracturé de ce cratère était cité comme une possible source de gaz.