Pont en maçonnerie - Définition

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Histoire

La période romaine

L’invention de la voûte remonte à plus de 2500 ans avant J.C. La découverte de constructions avec des voûtes de cette époque en Asie Mineure ou en Égypte en atteste. Mais le véritable art de construire des ponts en maçonnerie date de l’époque romaine. Dès le IIe siècle av. J.-C., existait la grande voie Domitienne reliant l’Espagne à la métropole romaine en irriguant la Narbonnaise. De même les grandes voies alpines faisaient l’objet de soins constants. Et sur ces grands axes, on s’accorde à penser que les grands ouvrages maçonnés dont certains subsistent à nos jours furent réalisés à partir de l’époque d'Auguste.

On peut distinguer deux grandes séries d’ouvrages : les ponts monumentaux généralement attribués à l’époque augustéenne, entre le Ier siècle av. J.-C. et IIIe siècle, puis les ponts à l’initiative d’Hadrien, dans la moitié du IIe siècle, beaucoup plus modestes et mieux adaptés aux structures de financement.

La période médiévale

Après la chute de l’empire romain, suivit une période de près de cinq cents ans, pas moins de la moitié du millénaire occupé par le Moyen Age, dont il ne subsiste pas la moindre réalisation en matière d’ouvrages d’art. Les ponts sont alors construits en bois.

A partir du XIe siècle, la renaissance des courants économiques donne un coup de fouet à la construction des ponts. En France, les premiers ponts comme celui de Pont du Diable à Saint-Jean-de-Fos sont encore empreints de la marque architecturale romaine.

Au XIIe siècle apparaît l’arc brisé comme pour les ponts de Saint-Etienne et Saint-Martial de Limoges. Mais les ponts en plein cintre prolifèrent également.

De même de nombreux ponts en dos-d'âne apparaissent à cette époque, particulièrement en région montagneuse. À cette période, la Corse se voit munie de nombreux ponts génois qui facilitent le passage des torrents, surtout aux moments des crues subites et violentes. Ces ouvrages construits en pierre avec une seule arche sont d'une remarquable efficacité et font partie du patrimoine corse.

Dans toutes les villes médiévales, les ponts portaient également des constructions qui faisaient office d’habitations ou de commerces, à tel point qu’il eût même été incongru de construire un pont nu, sans habitations. Cette habitude de construire de tels ponts a perduré jusqu’au XVIIe siècle.

Le plus grand pont du Moyen Âge a été celui de Trezzo, en Italie, construit en 1377, dont l'ouverture de 71 mètres dépassait largement tout ce qui avait été fait jusque là. Il a été détruit au cours d'une guerre locale en 1416. Le pont de Vieille-Brioude, sur l'Allier, en France, avec ses 54 mètres d'ouverture, est alors devenu, pour plus de quatre siècles, la plus grande voûte du monde. Il s'est effondré en 1822, par défaut d'entretien.

Les XVIe et XVIIe siècles

Dans cette période, le pont devient un élément central de grands projets d’urbanisme. En France, les premiers architectes de renom apparaissent comme Androuet du Cerceau à qui l’on doit le pont Neuf de Paris qui, commencé en 1578, ne sera achevé qu’en 1604 du fait des guerres de religion, ou celui de Châtellerault, Hardouin-Mansart, Gabriel ou Jacques Lemercier à Toulouse.

Avec Jean-Baptiste Colbert, l’architecte fonctionnaire qui portait le titre d’architecte des bâtiments du roi allait devenir, peu ou prou, un ingénieur auquel le fameux ministre confiait des tâches précises d’administration et de gestion technique. C’est de fait la genèse du corps des Ponts et Chaussées.

C’est à cette époque qu’est introduit l’arc en anse de panier, courbe à trois ou plusieurs centres, sans jamais toutefois se substituer à la courbe en plein cintre.

Le XVIIIe siècle

Colbert avait structuré le domaine des chemins et des ponts, le Régent Philippe d’Orléans va organiser le célèbre Corps des Ponts et Chaussées en 1716 qui va former, en attendant la naissance de l’école du même nom en 1747, de nombreux ingénieurs de haute valeur.

Gabriel inaugura le Corps en créant un pont remarquable, le pont de Blois. Peu de temps après Jean-Rodolphe Perronet puis Émiland Gauthey devinrent également des architectes célèbres.

A partir de la seconde moitié du XVIIe, le dos d’âne va disparaître complètement des grands ouvrages. C’est également à cette époque que la conception des ponts est vraiment théorisée avec la théorie de voûtes.

Le XIXe siècle

Avec l'avènement de l’ère des chemins de fer, les contraintes de construction imposées conduisent à une multiplication des ponts à travées multiples ou des viaducs de grande longueur. Puis à la fin du siècle, grâce à la personnalité exceptionnelle de Paul Séjourné, les plus grands ponts en maçonnerie furent construits.

Le pont Adolphe, dit pont de Séjourné, construit sous le règne du Grand-Duc Adolphe et mis en service en 1903, constitue l’un des éléments majeurs du patrimoine luxembourgeois et présente la plus grande voûte maçonnée jamais construite à cette époque, avec une portée de 84,65 m. Le pont du Syratal (pont Frédéric-Auguste au moment de sa construction) à Plauen, sur la Weisse, le dépasse en 1905 avec une portée de 90 mètres. Cet ouvrage est le dernier grand pont voûté en maçonnerie construit en occident. L’arrivée de nouvelles techniques de construction utilisant l’acier, comme les ponts suspendus ou les ponts en béton armé, sonna brutalement la fin de la construction des ponts en maçonnerie dans le monde occidental.

En Chine, des ponts en maçonnerie de grande portée ont encore été construits au XXème siècle. En 1965, le seuil des 100 mètres est franchi avec le pont de Hongdu, dans la province de Guangxi. En 1972, le pont de Fengdu Jiuxigou, dans la province du Sichuan atteint une portée de 116 mètres. En 1990, le pont de Fenghuang, dans la province de Funan, a une portée de 120 mètres. Enfin le record absolu de portée pour un pont en maçonnerie est atteint en juillet 2000 avec le pont de Dahne, sur l'autoroute de Jin-Jiao, dans la province de Shanxi en Chine avec une longueur de 146 mètres.

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