Port-Royal-des-Champs - Définition

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La fin de la Paix de l'Église

Le 3 août 1678 Angélique de Saint-Jean Arnauld d'Andilly est élue abbesse. Cette nièce des deux grandes abbesses Arnauld a passé presque toute sa vie à Port-Royal. Elle a été maîtresse des pensionnaires, puis des novices, aux Champs comme à Paris, avant de prendre la tête du refus de signature du formulaire. Elle est l’âme du monastère à cette époque, comme prieure puis comme abbesse. Elle communiquera son énergie aux religieuses, qui s’apprêtent à affronter plusieurs épreuves : le 15 avril 1679 meurt la duchesse de Longueville, principale protectrice du monastère que, par sa qualité de cousine du roi Louis XIV, elle a rendu quasi-intouchable. Le 21 juillet de la même année, c’est au tour de Nicolas Choart de Buzenval, évêque de Beauvais et appui du monastère, de disparaître. Le monastère se retrouve privé de deux importants soutiens, l’un politique et l’autre religieux. Le monastère est alors presque au complet : on y compte quatre-vingt-douze sœurs professes, treize postulantes et quarante-deux pensionnaires.

Le nouvel archevêque de Paris, François Harlay de Champvallon, fait une visite aux Champs le 17 mai 1679. Il apprend à l’abbesse que le roi a décidé, à nouveau, d’interrompre le recrutement de novices, de limiter le nombre de professes de chœur à cinquante, au lieu des soixante-douze alors présentes, et de renvoyer postulantes et pensionnaires. Les Solitaires doivent également quitter les lieux. C’est la fin de la Paix de l'Église.

Les proches de l’abbaye doivent donc partir : Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Louis-Isaac Lemaistre de Sacy et quelques autres se retirent sur leurs terres. Antoine Arnauld rejoint alors les Flandres.

En 1684, plusieurs décès marquent l’abbaye. Celui de Louis-Isaac Le Maistre de Sacy le 4 janvier, puis Angélique de Saint-Jean Arnauld d'Andilly le 29 janvier. La mère Marie de Sainte-Madeleine du Fargis est réélue abbesse. Elle prend comme prieure Agnès de Saint-Thècle Racine, tante de Jean Racine. En 1690, cette dernière succède à la mère Marie de Sainte-Madeleine quand elle démissionne de sa charge pour cause de maladie. Agnès Racine sera réélue abbesse en 1693 et 1696. Durant ces années, les grandes figures de Port-Royal disparaissent peu à peu. L’abbé de Pontchâteau, la mère de Fargis, Mademoiselle de Vertus, Antoine Arnauld, Claude Lancelot et Pierre Nicole meurent tous entre 1690 et 1695.

Cette année 1695 voit arriver au siège de Paris un nouvel archevêque, Louis Antoine de Noailles. Il est réputé favorable aux jansénistes. Mais il ne parvient pas à faire lever l’interdiction royale de faire entrer de nouvelles religieuses dans l’abbaye. Même Jean Racine se voit refuser l’entrée de sa fille Marie-Catherine à Port-Royal des Champs en 1699.

En 1699, la dernière abbesse de Port-Royal est élue. Il s’agit de la mère Élisabeth de Sainte-Anne Boulard de Denainviliers, auparavant prieure de la mère Agnès Racine. Elle doit faire face à une recrudescence des débats théologiques à la Sorbonne : la bulle du pape Clément XI, proclamée en 1705, est sévère : tous les ecclésiastiques et religieux de France doivent condamner les erreurs dénoncées par Rome. Les religieuses acceptent de signer en 1706, mais elles ajoutent : « Sans déroger à ce qui s’est fait à l’égard de ce monastère à la Paix de l'Église, sous Clément IX », ce qui rend contestable leur soumission. Louis XIV est très irrité par cette résistance.

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