Le Rubicon-Pisciatello est l’objet d’une interminable polémique, surtout vivace au XVIIIe siècle, qui a divisé les Romagnols sur le lit de l’antique Rubicon, que le cours des siècles et l’œuvre de l’homme ont profondément modifié.
Le fleuve Rubicon naît en terrains argileux. Il s'agit d'argiles marneuses légèrement arénacées, gris-bleu du Pliocène moyen-inférieur (3 à 4 millions d'années). À proximité, affleurent aussi des terrains plus sablonneux de couleur jaune, jaune-orangé. Ils se présentent en bancs arénacés d’épaisseurs moyennement ou très compactes (cémentées). La granulométrie des sables varie de fins à moyens, et à la base de chaque couche, on observe une structure plus massive qui tend à devenir graduellement plus laminée en superficie. La caractéristique dominante est la fréquente présence d’épais "moellons" arénacés associés jusqu'à s’anastomoser par la cémentation secondaire. Les couches arénacées sont séparées par de subtiles pellicules argilo-sablonneuses alternées. Le contenu en fossiles est élevé avec la présence de débris de coquillages, avec prédominance de lamellibranches.
En descendant vers la vallée, le fleuve abandonne les reliefs de collines et glisse, encaissé le long d'une ligne tortueuse (méandres) et dépose, en forme de terrasses, ses précédents dépôts. Au passage dans la haute plaine on observe les formes typiques de dépôts conoïdes alluviaux. En correspondance aux grandes variations de pente, le fleuve a déchargé de considérables épaisseurs de sédiments grossiers (sables et graviers), aujourd'hui généralement enterrés et riches de nappes aquifères. Ces dépôts constituent la bande d’union entre les dernières couches pliocéniques et la plaine d'âge holocénique (il y à 10.000 ans), longue période pendant laquelle se sont alternées des phases glacières et interglaciaires quaternaires.
Dans la basse plaine prévalent des terrains plus argileux ; on y retrouve même des bandes sablonneuses et gravillonneuses correspondant aux cours d'eau actuels et de leurs méandres, avec des zones, généralement argileuses, où se sont décantées les turbidites plus fines.
Même le système routier fut bouleversé. La voie romaine Popilia fut substituée par une nouvelle route côtière, la Via Littorale (aujourd’hui la Romea), plus près de la mer, pendant que la via del Confine, provenant de Pisignano, s'interrompit à la hauteur de Villalta et dévia au sud, en passant par Sala, S. Angelo et Gatteo pour joindre la Via Emilia entre Savignano et Compito.