Sopwith Dolphin - Définition

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Production et essais

Un total de 2072 Dolphin Mk I furent produits par Sopwith, Darracq Motor Engineering Co. et Hooper & Co. Environ 1500 appareils étaient stockés en attente d'un moteur au moment de l'armistice, et furent finalement ferraillés.

Deux variantes du Dolphin étaient prévues. La firme française SACA (Société Anonyme des Constructions Aéronautiques) entama la production sous licence du Dolphin Mk II en 1918. La RAF ne s'intéressait pas à cette variante, destinée à l'Aéronautique Militaire française et à l'US Army Air Service. Le moteur HS-8F sans réducteur de 300 cv lui conférait une vitesse maximale de 225 km/h et un plafond de 8 047 m (24 600 pieds). Le nouveau moteur était considérablement plus grand que la version HS-8B et nécessita un capot moteur bulbeux et élargi qui recouvrait entièrement les mitrailleuses. Le Mk II possédait également un réservoir d'essence supplémentaire, un stabilisateur horizontal à incidence variable, une cellule renforcée et un échappement allongé. L'Air Service prévoyait de recevoir plus de 2000 Mk II avant la fin de l'été 1919, mais seuls quelques-uns furent livrés avant l'Armistice.

Entretemps, les problèmes récurrents liés au mécanisme de réduction du HS-8B de 200 cv donnèrent lieu au développement du Dolphin Mk III, utilisant une version sans réducteur du HS-8. Le Mk III fit son premier vol en octobre 1918, la production démarrant à la fin des hostilités. De nombreux Dolphins furent convertis au standard Mk III par des centres de réparations en retirant le mécanisme de réduction et en installant un capot moteur modifié.

Histoire opérationnelle

Le Dolphin devint opérationnel avec les Squadron 19 et 78 en février 1918, suivis des Squadrons 87 et 23 en mars. Les débuts du nouveau chasseurs furent marqués par des incidents, plusieurs pilotes belges et britanniques les ayant attaqués après les avoir confondus avec des appareils allemands. Pendant plusieurs semaines, les pilotes de Dolphin furent particulièrement vigilants en opérant près d'autres chasseurs alliés.

Les pilotes de Dolphin émirent des réserves quant à la configuration de l'appareil, craignant d'être blessé au cou ou à la tête en cas de crash. Les premiers appareils furent souvent modifiés par l'ajout d'arceaux en acier protégeant la tête du pilote en cas de retournement. En pratique, il s'avéra que cette crainte était largement infondée, et les arceaux de retournement furent retirés des appareils en service (en revanche, ils furent souvent conservés sur les appareils d'entraînement).

Dolphin du No 87 Squadron montrant la mitrailleuse Lewis fixée sur le plan inférieur.

En dépit de problèmes de jeunesse, le Dolphin devint un appareil efficace et généralement apprécié de ses pilotes. Il était rapide, manoeuvrable et facile à piloter, malgré un décrochage brutal. Lorsqu'il fonctionnait correctement, le moteur HS-8 lui conférait d'excellentes performances à haute altitude. Pour cette raison, le Dolphin était souvent employé pour intercepter les Rumpler C.VII de reconnaissance allemands, qui opéraient régulièrement à plus de 20 000 pieds. Le No 87 Squadron testa l'emploi de respirateurs à oxygène pour les vols à haute altitude mais ceux-ci furent abandonnés lorsqu'on s'aperçut que les réservoirs d'oxygène explosaient lorsqu'ils étaient atteints par les balles ennemies. Le No 87 Squadron fut l'unité qui eût le plus de victoires avec le Dolphin, remportant 89 victoires aériennes. Les pilotes du No 79 Squadron remportèrent 64 victoires en huit mois et demi. Les deux plus grand as sur Dolphin faisaient partie du No 79 Squadron: le Captain Francis W. Gillet, un américain qui remporta 20 victoires sur Dolphin, et le Lieutenant Ronald Burns Bannerman, un néo-zélandais qui en obtint 17. Un autre as notable, le Major Albert Desbrisay Carter du No 19 Squadron, obtint 13 de ses 29 victoires homologuées sur le Dolphin.

Quatre Squadrons de la Royal Air Force utilisèrent le Dolphin comme principal appareil, tandis que d'autres l'utilisèrent en plus petits nombres. Le No. 1 (Fighter) Squadron canadien fut formé sur Dolphin mais ne devint opérationnel qu'après l'armistice.

En octobre 1918, l'American Expeditionary Force fit l'acquisition de 5 Dolhin Mk I pour évaluation et en envoya quatre aux Etats-Unis.

Problèmes de moteurs

La rareté et le manque de fiabilité du HS-8B fut la source de la plupart des problèmes du Dolphin. L'absence d'un métal suffisamment solide pour les pignons fut à l'origine de nombreuses casses du réducteur, particulièrement avec les moteurs fabriqué par la firme française Brasier. Le moteur souffrait également de problèmes de lubrification. La faible disponibilité des moteurs HS-8 et la priorité accordée aux appareils français ralentirent la production du Dolphin, mais celle-ci s'accéléra avec la livraison de moteurs produits par la firme française Emile Mayen et commandés par l'Amirauté britannique.

Utilisation des mitrailleuses Lewis

Dolphin équipé de deux mitrailleuses Lewis flexibles et d'un viseur Norman.

Le Dolphin était armé de deux mitrailleuses Vickers synchronisées et d'une ou deux mitrailleuses Lewis sur un affût flexible monté sur une traverse de la cabane. Ce montage donnait trois inclinaisons possibles à l'arme, ainsi qu'un léger débattement latéral. Le montage ne remporta pas un grand succès car il était difficile de viser avec et avait tendance basculer et à frapper le visage du pilote. Les pilotes craignaient également de percuter la crosse de l'arme en cas de crash. La plupart des pilotes se débarrassèrent donc de l'installation, bien que quelques-uns aient continué à l'utiliser contre les appareils de reconnaissance.

Des pilotes du No 87 Squadron montèrent des mitrailleuses Lewis fixes sur l'extrados du plan inférieur, tirant en dehors du cercle de l'hélice. Ces dernières pouvaient tirer des munitions incendiaires, qui ne pouvaient pas être utilisées sur les Vickers synchronisées. Cependant ces armes ne pouvaient ni être rechargées ni être désenrayées en vol. Cette modification ne devint pas standard.

L'après-guerre

Le Dolphin fut rapidement retiré du service après l'armistice. Les Squadrons 19 et 87 furent démobilisés en février 1919, suivis du No. 23 Squadron en mars. La dernière unité de la RAF a utiliser le type fut le No 79 Squadron, basé à Bickendorf en Allemagne avec les troupes d'occupation. L'escadrille fut démobilisée en juillet 1919.

Le No. 1 (Fighter) Squadron, qui utilisa simultanément des S.E.5a, des Sopwith Snipe et des Fokker D.VII capturés fut dissout le 28 janvier 1920. Bien que retirés du service dans l'armée de l'air canadienne, quelques Dolphins furent envoyés au Canada.

Un seul Dolphin fut converti pour une utilisation civile. En 1920, Handley Page Ltd. fit l'acquisition du D5369 et l'utilisa comme démonstrateur sous l'immatriculation G-EATC. Il fut revendu en 1923.

Les derniers Dolphins à combattre furent les 10 exemplaires utilisés par les forces polonaises lors de la guerre russo-polonaise de 1920. À partir d'août 1920, ces appareils furent principalement utilisés pour l'attaque au sol lors de la bataille de Varsovie et au cours d'opérations ultérieures. À cause du manque de pièces de rechange, ils se retrouvèrent rapidement cloués au sol. En octobre 1920, deux Dolphins polonais furent prêtés à l'armée de l'air ukrainienne pour combattre les troupes soviétiques, avant d'être rendus à la Pologne en février 1921.

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