Le théorème voit le jour dans le contexte du développement de la théorie des représentations d'un groupe fini. Le mois d'avril 1896 voit dans trois réponses épistolaires de Frobenius à Richard Dedekind la naissance de cette théorie. L'auteur comprend immédiatement qu'il est à l'origine d'une vaste théorie. Le 16 juillet, il publie un premier article. On peut y lire je développerais ici le concept (de caractère pour un groupe fini quelconque) avec la croyance que, à travers cette introduction, la théorie des groupes sera substantiellement enrichie.
L'école de mathématiques de l'Université de Chicago étudie aussi ce sujet, avec un accent particulier sur les corps finis, un de ses membres, Heinrich Maschke , élève de Felix Klein travaille sur le cas des caractères du groupe symétrique. En 1898, il démontre un cas particulier de ce qui deviendra son théorème. Il trouve la preuve générale l'année suivante et elle est publiée dans les Annales mathématiques que dirige Klein. Un mathématicien allemand Alfred Loewy énonce, sans preuve, un résultat analogue au théorème en 1896.
En 1907 à Édimbourg Joseph Wedderburn publie son article peut-être le plus célèbre, classifiant toutes les algèbres semi-simples, la formulation du théorème s'en trouve modifiée.
Soit (V, ρ) la représentation régulière du groupe S3 du groupe symétrique d'un ensemble de trois éléments. Le groupe S3 contient six éléments et trois classes de conjugaison, la première ne contient que l'identité noté 1, la deuxième les transpositions t1 = (23), t2 = (13) et t3 = (12) et la troisième les deux cycles d'ordre trois c1 = (123) et c2 = (132). Si V est l'espace vectoriel de la représentation régulière, alors (1, c1, c2, t1, t2, t3) est la base canonique de la représentation, à l'ordre près.
On remarque l'existence de deux vecteurs propres pour toutes les images de ρ :
Toute permutation laisse f1 invariant, toute permutation paire laisse f2 invariant et toute permutation impaire transforme f2 en -f2.
Tout sous-espace vectoriel stable possède un supplémentaire stable, le théorème de Maschke indique une méthode pour le trouver. Soit F l'espace vectoriel engendré par f1 et f2 et p le projecteur sur F parallèlement à l'espace engendré par c1, c2, t1, t2, alors le projecteur p0 défini par l'égalité suivante possède un noyau stable par toutes les images de ρ.
Dans la base canonique, on obtient les matrices P et Ps des deux projecteurs :
Notons G le noyau de p0 si j désigne la racine cubique de l'unité, alors on obtient la base suivante de G
Considérons alors la représentation (G, φ) où φ est la restriction de ρ à G. Si Gx est la matrice de φx dans la base (gi) pour x élément de S3, on obtient :
On peut vérifier ensuite que les sous-espaces H1=