Un toboggan d’évacuation est un dispositif gonflable utilisé pour évacuer un avion rapidement en cas d’incident. Un toboggan d'évacuation est nécessaire sur tous les appareils commerciaux où la hauteur du seuil de porte est telle que, en cas d'évacuation, les passagers ne seraient pas en mesure de sauter depuis ce dernier indemnes.
La FAA exige ainsi de tels dispositifs sur tous les appareils dont le seuil de porte se situe à plus de 6 pieds (1.80 mètres) du sol. L’évacuation d’un avion devant se faire en moins de 90 secondes avec seulement la moitié des issues disponibles aléatoirement, le gonflage et la mise en place de ces dispositifs doit être très rapide. Ainsi, la plupart des avions de ligne affichent des temps de déploiement d’environ cinq secondes.
Le premier toboggan d’évacuation fut développé et produit par Air Cruisers, fondée par James F. Boyle, l’inventeur du gilet de sauvetage durant la deuxième guerre mondiale. Avant d’être gonflables, certains appareils utilisaient une technologie basée sur le montage par l’équipage d’une toile tendue au moyen de bras métalliques. On retrouve encore ce type de technologie sur certains avions russes.
Les toboggans gonflables sont rangés dans la partie inférieure de la porte, celle qui se situe plus ou moins en saillie à l’intérieur de l’avion selon les dimensions de la porte.
Toutefois, sur des appareils de conception récente, tels que l’Airbus A380, le Boeing 747-400 et l’Airbus A321, les toboggans ne se situent plus dans la partie inférieure de la porte mais dans un contenant situé sous la porte en elle-même. Pendant le déploiement, c’est donc une partie du fuselage qui est éjectée.
Sur l’Airbus A380, un système innovant développé par Goodrich Aircraft Interiors Product permet d’optimiser le déploiement de pieds au bas du toboggan afin que la partie inférieure de celui-ci touche le sol. Ce dispositif permet ainsi d’optimiser le déploiement du toboggan dans le cas de la perte d’un train d’atterrissage. A titre de comparaison, le Boeing 747 interdit l’ouverture des portes dont le toboggan ne touche pas terre, afin d’éviter des blessures aux passagers.
Des appareils tels que les Embraer ERJ-145 ou la famille CRJ de Bombardier ne possèdent pas de toboggans d’évacuation car toutes leurs issues sont à moins de 6 pieds du sol. Sur la porte d'entrée principale 1L, certains de ces avions possèdent des escaliers fixés à cette dernière.
Un toboggan simple est nécessaire pour l’évacuation des passagers pour un accident sur la terre ferme. Toutefois, sa relative flottabilité peut permettre aux passagers de se maintenir à flot en supplément de leurs gilets de sauvetage.
Les toboggans peuvent être à double ou simple ligne, en fonction de la largeur de la porte dont ils sont issus. Les toboggans à double ligne permettent ainsi d’évacuer un plus grand nombre de personnes. La majorité des appareils gros porteurs utilisent ce type de toboggan.
Un toboggan / radeau permet également l’évacuation des passagers sur la terre ferme, mais permet aussi d’éloigner les passagers de la zone de crash en se servant d’eux comme de radeaux. Les toboggans sont ainsi équipés d’une partie déployable servant à abriter les passagers, ainsi que des pagaies, des rations de survie…
Les toboggans / radeaux peuvent être éloignés de l’appareil en cas d’amerrissage, le plus souvent en deux étapes :
Ces systèmes d'évacuation sont étudiés essentiellement pour les navires à passagers, ils sont la version maritime du système mis en place en aéronautique et répondent également à des normes, en particulier pour les navires à grande vitesse.
Une rampe est un toboggan dont la particularité est de posséder une plate-forme avant le toboggan proprement dit. Cette plate-forme permet de donner un angle au toboggan par rapport au fuselage, afin d’éviter dans la plupart des cas la proximité d’un moteur.
Ce type de technologie est utilisée sur les toboggans au droit des ailes des Airbus A310, A320, A340-600, A380 et des Boeing 747, 757 et 767.
Ce type de toboggan, particulier, est utilisé sur les DC-9, MD-80 et Boeing 717. Il consiste en une rampe se déployant à l’arrière de l’avion, après l’éjection du cône de queue par l’équipage, faisant suite à l’ouverture de la cloison arrière par ce dernier. Là encore, un dispositif d’éjection manuel seconde le système automatique en cas de défaillance de ce dernier.