L'usine de traitement de la Hague est un centre de traitement du combustible usé dans lequel on traite une partie du combustible utilisé dans certains des réacteurs nucléaires appartenant à la France, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas, et au Japon, pour en séparer les différents éléments radioactifs.
Entrée en service en 1966, l'usine est située près du cap de la Hague (voir à ce mot pour les choix qui ont conduit à cette implantation), sur les communes de Jobourg, Omonville-la-Petite, Digulleville et Beaumont-Hague, au nord-ouest de la pointe de la péninsule du Cotentin (Manche). Elle est gérée par la société Areva NC. Ce n'est pas une centrale nucléaire.
D'une capacité industrielle de traitement de 1 700 tonnes (pour les usines UP2 et UP3) de combustibles usés par an, le complexe industriel en a traité 1 100 tonnes en 2005.
À la sortie du réacteur, un combustible nucléaire usé contient environ 96 % de matières énergétiques à retraiter partiellement (95 % d'uranium et 1 % de plutonium) polluées par 4 % d'actinides et de produits hautement dangereux et non réutilisables (déchets ultimes). Ces derniers sont traités et conditionnés, aujourd'hui par vitrification, en vue de leur entreposage en surface et éventuellement de leur stockage en couche géologique profonde. Les déchets provenant de l'étranger sont — après un certain temps — réexpédiés aux clients étrangers qui ont obligation de les reprendre (obligation confirmée par la loi Bataille en 1991). Un des objectifs de ce recyclage est de réduire la quantité de déchets radioactifs à stocker en milieu confiné.
Le plutonium récupéré est transporté à Marcoule où il est utilisé pour fabriquer du combustible MOX. Le nitrate d’uranyle obtenu est quant à lui transformé en oxyde d’uranium (U3O8) à Pierrelatte en vue d’être enrichi pour être réutilisé dans de nouveaux assemblages de combustibles.
Le site rejette en mer des effluents radioactifs issus des procédés de traitement des combustibles usés. Ces rejets sont encadrés par des autorisations spécifiques (tritium par exemple). La gestion de ces déchets est dite par dilution (par opposition à une gestion par confinement).
Selon les opposants au nucléaire, l'usine de la Hague est l'une des installations nucléaires les plus polluantes du monde. Greenpeace a par exemple mesuré dans les rejets radioactifs en Manche (230 000 m³ par an) et dans l'atmosphère, des concentration de krypton 85 de 90 000 Bq/m³, alors que le rayonnement naturel est de 1 à 2 Bq/m³ dans l'air.
Pour prévenir les risques liés à la santé publique, Areva NC s'engage à ce que l'impact de l'activité des usines de La Hague ne dépasse jamais une valeur considérée par les experts comme synonyme de « zéro impact ». Le groupe AREVA assure que l'impact de tous les rejets du site sur le groupe de population le plus exposé est équivalent à 1/300ème de la radioactivité naturelle.
Le contrôle des rejets radioactifs de l'usine de la Hague a fait l'objet d'un contrôle par Euratom du 10 au 14 octobre 2005. La mission de contrôle « se félicite de l’esprit d’ouverture démontré par les autorités françaises » et a pu conclure que « Les programmes de surveillance radiologique des effluents et de l'environnement mis en place par l'opérateur correspondent à tout point de vue aux exigences réglementaires »