La formule de déviation vers l'est est une forme simplifiée de la représentation vectorielle de la force d'intertie de Coriolis qui permet de calculer la déviation vers l'est d'un corps en chute libre dans l'atmosphère terrestre.
La longueur de cette déviation est donnée par la formule approchée :
où :
On part de la représentation vectorielle de la force de Coriolis, et on remplace le vecteur vitesse par la dérivée du vecteur position :
où :
Le principe fondamental de la dynamique permet d'écrire l'accélération comme somme de la force d'attraction de la Terre et de la force de Coriolis :
où
On intégrant une fois pour trouver la vitesse :
la vitesse initiale étant nulle.
On intègre à nouveau pour obtenir la position du corps en fonction du temps :
où la déviation est donnée par :
La déviation vers l'est étant petite devant la déviation due à la pesanteur, on prend comme approximation :
d'où le résultat :
qui est valide si D est petit devant h, c’est-à-dire pour T0 (temps de chute) petit devant T = 86 164 s (période sidérale) :
soit, en valeur absolue :
Huygens (1629-1695) qui était sur la piste de la force de Coriolis avec sa théorie de la relativité totale, n'a pas fait le poids face à Isaac Newton et ses notions de temps et d'espace absolu. Ce dernier étouffa par la monumentalité de son œuvre toute tentative relativiste, et il ne voulait pas manier les forces d'inertie. La force de Coriolis (1792-1843) ne sera énoncée que tardivement au XIXe siècle.
Newton a fait la démonstration de la déviation vers l'est en 1679 dans le référentiel " absolu " géocentrique. Pour faire simple, prenons le cas équatorial. Il remarque, mais il n'était pas le premier à le faire, que le point A avait une vitesse ω·(R + h), soit une vitesse plus grande que la vitesse du point O situé sur le sol à la verticale descendante de A. Cette différence de vitesse correspond à une petite vitesse vers l'est de ω·h, donc la déviation vers l'est est simplement ω·h·T0.
Il se trompait ainsi d'un facteur 2/3. Il le prit vite en compte en comprenant que, au cours d'une aussi longue trajectoire, il fallait compter avec le changement de direction de la pesanteur, sur une terre ronde et non plate : la trajectoire n'est donc pas parabolique.