Cet article fait partie de la série Mathématiques élémentaires |
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La logique est la base des démonstrations en mathématique. Bien qu'elle apparaisse de manière cachée dans toute l'argumentation mathématique, elle est indispensable à la compréhension de théorème. Elle se formalise sous forme de table de vérité dans l'algèbre de Boole
En logique, on découvre des conditions nécessaires, des conditions suffisantes, des implications, des équivalences, des réciproques et des contraposées. Chacun de ces mots correspond à un lien logique entre des propositions.
Dans l'affirmation:
On dit que
On écrira ABCD est un carré
On peut remarquer que
On remarque donc que l'implication
est une implication fausse.
Renverser le sens d'une implication, c'est prendre la réciproque.
Dans le cas de notre exemple, On peut dire que l'implication
est une implication juste mais que sa réciproque est fausse.
On remarque que dans une implication, il y a souvent perte d'information entre le premier terme de l'implication et le second.
D'après notre affirmation précédente, on peut remarquer que
Inverser le sens de l'implication et prendre la négation des affirmations s'appelle prendre la contraposée de l'implication. Dans tous les cas, si une implication est juste alors sa contraposée est juste.
Lorsque une implication est vraie et que sa réciproque est vraie aussi, on dit que les deux affirmations sont équivalentes:
Par exemple, pour trois points ABC distincts, on a:
L'implication et sa réciproque sont vraies, les deux affirmations sont donc équivalentes. On écrira donc
que l'on raccourcit parfois en
En réalité, une affirmation n'est vraie que dans un domaine particulier, il faut donc préciser le domaine de validité et préciser pour quels éléments c'est vrai.
L'affirmation
n'a aucun sens hors contexte. En revanche, on peut trouver
Les précisions "il existe" et "pour tout"" sont appelés des quantificateurs. Souvent sous-entendus dans les raisonnements, ils sont toujours indispensables. On peut remarquer que pour le théorème de Pythagore cité précédemment, il a été précisé, par un quantificateur, le domaine de validité "pour tous points A, B, C distincts".
Prendre le contraire d'une affirmation, c'est exprimer la proposition qui sera vraie si et seulement si la précédente est fausse. Le contraire de la phrase
est
Quand on maîtrise bien la logique et les quantificateurs, on sait prendre la négation de toute proposition : il suffit d'inverser les quantificateurs et de prendre la propriété contraire.
Le contraire de
est
On s'aperçoit ainsi qu'il existe des règles de calcul en logique que l'on peut formaliser à l'aide de tables de vérité
Soit P une proposition.
On dit que P est vraie ou fausse.
Soit P une propriété à un état. Alors non P est à l'état opposé.
On peut ainsi établir une table de vérité :
P | nonP | non(nonP) |
V | F | V |
F | V | F |
Et ceci montre que P = non non P.
Maintenant, et c'est ce qu'il y a de plus intéressant, concentrons-nous sur les relations :
Prenons les deux relations basiques : " et " et " ou " (il faut que P soit vrai et que Q soit vrai, ou respectivement, que P soit vrai ou Q soit vrai, pour que la relation soit vraie). On dit que R=P.Q=(P et Q) est vraie si tous deux sont vrais à la fois. On dit que R=P+Q=(P ou Q) est vraie si l'un ou l'autre est vrai.
On établit alors la table de vérité :
P | Q | P et Q | P ou Q |
F | F | F | F |
F | V | F | V |
V | F | F | V |
V | V | V | V |
Soit P et Q deux propositions. Soit R la relation => (il suffit que)
P | Q | P
![]() |
F | F | V |
F | V | V |
V | F | F |
V | V | V |
Ceci est la définition de la relation implication.
De même, pour la relation (il faut que)
P | Q | P
![]() |
F | F | V |
F | V | F |
V | F | V |
V | V | V |
Enfin, pour que R: <=> soit vrai (équivalence), il faut que => et <= soient vraies :
P | Q | P
![]() |
P
![]() |
P
![]() |
F | F | V | V | V |
F | V | V | F | F |
V | F | F | V | F |
V | V | V | V | V |
L'analyse de telles tables nous permet de montrer que, par exemple, dans une démonstration, pour que P<=>Q, il faut et il suffit que P=>Q ET non P => non Q.
En effet :
P | Q | nonP | nonQ | P
![]() |
nonP
![]() |
P
![]() nonP ![]() |
P
![]() |
F | F | V | V | V | V | V | V |
F | V | V | F | V | F | F | F |
V | F | F | V | F | V | F | F |
V | V | F | F | V | V | V | V |
On vient là de démontrer que la réciproque d'un théorème pouvait se montrer en partant de l'inverse des hypothèses pour arriver à l'inverse de la conclusion.
De la même façon, il est aisé de montrer avec ces tables de vérité que P=>Q est équivalent à nonP ou Q. On laissera le lecteur faire le tableau afin de s'en convaincre.
La logique est donc à la base des mathématiques, et leur permet de faire toutes les démonstrations nécessaires pour les théorèmes les plus simples comme les plus complexes.
Notons que les lignes suivantes sont " vraies ". Il s'agit de relations vraies quelles que soient P et Q deux propositions.