Abbaye Saint-Corneille - Définition

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Introduction

Abbaye Saint-Corneille
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
49° 25′ 02″ Nord
       2° 49′ 29″ Est
/ 49.4172, 2.8248
 
Pays France
Région Picardie
Département Oise
Ville Compiègne
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Diocèse de Soissons
Début de la construction 876
Fin des travaux 1790
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection Rares vestiges classés monuments historiques

L’abbaye Saint-Corneille de Compiègne (876-1790), située à 75 km au nord de Paris, dans le pays de Valois, s’appelle tout d’abord Sainte-Marie ou Notre-Dame. Elle est rebaptisée par la suite Saint-Corneille et est connue également sous le nom de Saint-Cyprien.

Cette abbaye impériale et royale, fondée par un empereur, pour succéder ou être au moins la rivale de la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle, est consacrée par un pape, honorée par la présence de plusieurs Conciles. Plusieurs Carolingiens se font couronner ou inhumer dans ses murs. L’abbaye Notre-Dame est l’équivalent pour cette dynastie de l’abbaye Saint-Denis pour les Capétiens. Quand ces derniers prennent le pouvoir, c'est en son sein qu'une assemblée reconnaît roi Hugues Capet. Mais, après 987, l'influence de l'abbaye diminue et devient presque uniquement provinciale. Toutefois, aux yeux des princes comme du peuple, elle reste, du fait de son passé et de ses précieuses reliques, une illustre abbaye royale. L'histoire de la ville de Compiègne et du Valois est étroitement liée à celle de son abbaye. Toutefois, même quand les chanoines font place en 1150 à des moines de l’ordre de Saint-Benoît, les tensions demeurent, mais aussi les intérêts en commun. Les moines ont encore des rapports conflictuels avec les puissants seigneurs locaux et les évêques de Soissons. Les rois et les papes doivent sans cesse les protéger ou plus rarement modérer leurs ambitions. L’abbaye recèle toujours, à la Renaissance, de nombreuses reliques, des drapeaux pris à l’ennemi, et reçoit des princes et des reines. Elle a même ses huit barons fieffés. Les abbés détiennent une puissance durable dans la moyenne vallée de l’Oise et à Compiègne. Toutefois le régime de la commende et la réunion de sa mense à l'abbaye royale du Val-de-Grâce vont provoquer son déclin. La Révolution de 1789 met fin à son histoire presque millénaire. L’abbaye royale, encore riche et célèbre, Panthéon de Compiègne est profanée, pillée et laissée à l’abandon, en 1793. Les derniers vestiges de l'abbaye seront bombardés en 1940 par l'aviation nazie.

Naissance et apogée de l'abbaye

La fondation de l’abbaye Notre-Dame de Carlopolis (876)

Pépin le Bref rassemble un concile à Compiègne en 757. Ce prince fait placer dans la chapelle du palais le premier orgue connu en France, un cadeau de Constantin V, l’empereur d'Orient. Compendium a déjà une importance considérable en Francie occidentale dès avant la mort de Clotaire en cette ville, en 561.

Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège principal de son autorité royale, puis impériale. Mais on ne peut en rien parler de véritable capitale. Le pouvoir n'est en rien centralisé et Verberie et Compiègne ne sont juste que deux palais parmi tant d'autres. Sacré empereur à Rome, à la Noël 875, Charles fonde en 876 l’abbaye Notre-Dame de Karlopole, SS. Cornelius et Cyprianus Compendiens, ou Compendiense Monasterium, qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale. Il s'inspire fortement du modèle de palais de son grand-père Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. Carlopolis est la capitale de l’empire. Le regroupement des différents bâtiments est nécessaire à l'exercice du pouvoir et à la vie d'une cour (dont l’aula pour la réception, des bâtiments d'habitation, et une chapelle pour que l'empereur et sa cour assistent à l'office divin et puisse légitimer son pouvoir spirituel et abriter son futur tombeau).

La papauté, pendant cette courte période, joue un rôle assez important au sein de l'empire, mais certes en rien comparable à sa toute puissance à partir du XIe siècle. Il faut qu’en 877, soixante-douze évêques se réunissent à Compiègne et que le pape Jean VIII préside cette assemblée, pour que soit consacrée l'église de Saint-Corneille. Charles le Chauve est surnommé le chauve, non en raison d’une calvitie, mais parce que ce 5 mai 877, jour de la consécration de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, il s’est fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église, et ce, malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs.

Et Charles le Chauve estime que ces grâces purement temporelles ne suffisent pas pour décorer cette église naissante. Outre le transfert de précieuses reliques, il demande au pape Jean VIII d’accorder des privilèges qui vont devenir célèbres à l'Église de Compiègne.

Le premier abbé de Saint-Corneille est Hincmar (806-882), futur archevêque de Reims[réf. incomplète]. Le roi y met 100 chanoines[réf. incomplète]. Jean Scot Erigène est à la fin de sa vie, lui aussi à l’origine de cette abbaye.[évasif] Mais ce philosophe et théologien du IXe siècle, meurt en 876 au moment de sa création.

Les successeurs de Charles le Chauve, les Carolingiens de Francie occidentale vont continuer à considérer leurs palais de Compiègne et de Verberie et cette abbaye comme les successeurs du palais d'Aix-la-Chapelle et de la chapelle palatine.

Du temps des Carolingiens (877-987)

Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879.

L'abbaye prend, sous ses successeurs, une grande importance, et acquiert d'immenses richesses. La ville se bâtit à l’ombre de l’abbaye. Elle est gouvernée par des prieurs et des doyens.

Les chanoines ont le droit de battre monnaie. Charles le Simple, roi de 898 à 922, confirme la donation que Frédérune, sa femme, avait faite à l'église de Compiègne de la moitié de la monnaie dans la ville de Cainsei, ou plutôt dans celle de Ponthion, ancien palais de nos rois. Une tour de la Monnaie est visible sur des gravures de l’abbaye et citée dans de nombreux textes à l’angle du jardin potager de la collégiale Saint-Corneille, après l’alignement des maisons des chanoines. Par ce droit à la moitié de la monnaie, il faut certainement entendre le partage des bénéfices que procure l'émission du numéraire, ou bien le droit de frapper un nombre de deniers et d'oboles égal à celui que le château met en circulation. Il n’existe pas de monnaie avec le nom de Saint-Corneille ou de quelque abbé.

L’abbaye est toutefois détruite en partie par les Vikings en 882 et des incendies en 912 et en 916 et relevée par Charles le Simple à partir de 917. L'abbaye Saint-Corneille doit donc choisir des avoués ou défenseurs. Elle se met d'abord sous la sauvegarde des comtes de Champagne, qui sont de la Maison de Vermandois à cette époque et ensuite sous celle des seigneurs de Roucy.

L'ordre monastique des chanoines réguliers, dont la discipline s'était relâchée au milieu des guerres et des révolutions, appelle en 816 l'attention de Louis le Pieux (778-840). Au mois de septembre de cette année, ce monarque invite les évêques réunis à Aix-la-Chapelle à rédiger une règle pour les chanoines.

Eudes, qui est un Robertien est élu roi des Francs et sacré le 29 février 888 en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, par Gautier, archevêque de Sens.

En 978, le roi Otton II du Saint-Empire pille le palais et l'abbaye de Compiègne en représailles de l'attaque de son palais à Aix-la-Chapelle.

Le dimanche de Pentecôte, 8 juin 979, le père de Louis V, Lothaire l’associe au trône, et le fait couronner à l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne par Adalbéron, archevêque de Reims. Louis V est inhumé en l'église de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne, en 987.

Les rois seront par la suite couronnés presque toujours dans des cathédrales. Compiègne n’est plus le centre de la Francie Occidentale, qui est désormais situé plus au sud. Néanmoins les premiers Capétiens vont faire de multiples dons et des concessions à l’abbaye royale.

Du temps des premiers Capétiens (987-1150)

Constance d’Arles, bienfaitrice de la collégiale.

C’est dans l’abbaye que des assemblés reconnaissent roi Hugues Capet. Le changement de dynastie se joue entre trois villes, où l’abbaye est très présente et puissante : Compiègne, Senlis et Noyon. Mais si Hugues porte la cappa, il n’est pas abbé laïc de l'abbaye de Compiègne et désormais le centre de gravité de la Francie occidentale se situe entre Paris, Orléans et Reims, cette rivale qui va triompher de Compiègne.

Certes, Constance d’Arles, reine de France par son mariage avec Robert II, donne à l’abbaye un très important domaine à Verberie pour le repos de l’un de ses fils, Hugues (1007-1025), qui est sacré roi en 1017. Mais c'est un roi qui n'a pas régné qui est inhumé dans l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne, huit ans plus tard.

Compiègne et une grande partie des biens de l’abbaye sont situés dans le minuscule domaine royal et dépendent d’un prévôt. En 1048, le roi Henri Ier de France, las des nombreuses plaintes contre les pillages des prévôts concède aux clercs de Sainte-Marie la prévôté royale de la ville de Compiègne.

Le roi Philippe Ier de France (1052-1108) convoque en 1085 un concile pour examiner les plaintes de l'évêque de Soissons contre les immunités de cette abbaye. Renauld Ier du Bellay, archevêque de Reims 1083-1096, métropolitain demande à dix évêques et dix-neuf abbés d’être présents. Non seulement, le roi et le métropolitain de Reims leur confirment par une charte tous leurs privilèges, mais ils leur accordent aussi le pouvoir d’empêcher toute construction de tour ou de forteresse dans leur terroir de Compiègne en 1092. Car désormais, les chanoines doivent lutter aussi contre les prétentions des grands seigneurs des environs. Philippe Ier de France, par exemple, doit exiger qu’on leur rende six métairies et doit confirmer leurs droits de voirie à Longueil et Sacy.

Sous le règne de ce souverain Roscelin de Compiègne (1050-1120) est le chanoine de cette abbaye. C’est un philosophe scolastique français, considéré comme le fondateur du nominalisme et le maître d'Abélard. Depuis longtemps les communautés monastiques cherchent à réformer les mœurs. Deux chartes de 1110 et 1125 défendent aux clercs de l’abbaye Saint-Corneille, engagés dans les ordres sacrés d’avoir des femmes.

Louis le Gros (1081-1137), qui décèdera au château de Béthisy-Saint-Pierre, dans le pays de Valois, maintient de nouveau l’abbaye en possession de droit de battre monnaie, en 1120. Une charte de Louis le Gros datant de 1118 déclare homme libre quiconque a été chanoine de Compiègne pendant cinq ans. Des membres de la familia'' royale entre dans l’état ecclésiastique dans cette abbaye sans consulter le roi. Et ce roi ne fait rien pour empêcher cela. Au contraire, il déclare que la ville de Compiègne a été l’objet de la prédilection des rois de France, qui y séjournèrent, à cause de la dignité de son éminent sanctuaire et sa grande fréquentation.

Dans une bulle, en 1118, le pape Calixte II expose d'abord que suivant la suite des titres de l'église de Compiègne, elle appartient singulièrement au siège de Rome, et se trouve soumise à son autorité seule. Le pape confirme tous ces privilèges, et en conséquence, il permet au chapitre de Compiègne d'excommunier ceux qui, par une entreprise téméraire, attenteraient à ses droits, et n'absoudre que ceux qui auraient réparé leurs injustices. Cette bulle défend également aux chanoines de reconnaître d'autre juge que le pape ou son légat, et il veut qu'ils demeurent exempts de toute soumission envers tous évêques et autres personnes : Liberi maneatis.

Un missel du XIIe siècle peut encore parler sans se tromper de la Major Ecclesia de Compiègne. Mais, les chanoines de Saint-Corneille oublient un peu trop l’enseignement du Christ. Les causes de leur grandeur, leurs richesses, deviennent celles de leur décadence. En effet, l'abbaye Saint-Corneille ne tarde pas à déchoir de son ancienne importance. L'abbé Suger va devoir remettre de l’ordre dans ce puissant établissement religieux.

La réforme de Saint-Corneille (1150)

Saint-Corneille est connue également sous le nom de Saint-Cyprien. Les chanoines sont les principaux responsables de la mise en place des infrastructures urbaines à Compiègne, de la léproserie et des grands défrichements. Leur présence enrichit la ville, car ils attirent les pèlerins venant toucher les reliques. Ils accueillent les princes et obtiennent de nombreux privilèges pour les foires, ce qui enrichit considérablement les habitants de la cité.

Mais, Louis VI rappelle à nouveau aux chanoines qu’ils ne doivent pas être mariés, ni avoir de concubines, même si leurs vices aux yeux de leurs contemporains ne s’arrêtent pas là. L'abbé Suger (1080-1151), premier ministre du roi Louis le Jeune, dit qu’il faut remplacer le camp du diable par le camp de Dieu. Il met en 1150 des moines bénédictins dans l'abbaye Saint-Corneille, à la place des chanoines, et change la collégiale en monastère.

Philippe de France (1125-1161), un des frères du roi, qui est chanoine et trésorier de cette abbaye, refuse de transmettre son trésor au premier abbé. Le pape Adrien IV et un autre frère du souvrain, Henri de France (1121-1175), évêque de Beauvais doivent l’exhorter à obéir. Un accord est obtenu. Il prévoit que les chanoines conservent leurs prébendes jusqu’à leur mort et l’abbaye ses biens et ses privilèges. Une bulle d'Adrien IV porte confirmation des privilèges et possessions de Saint-Corneille de Compiègne, en 1159. Le roi, qui a vu les abbés séquestrés par les chanoines et secourus par les bourgeois de Compiègne, érige en 1153 la Commune de Compiègne, pour redonner le pouvoir politique aux laïcs.

Pendant le règne de Louis le Jeune, l'abbé de cette abbaye est Eudes de Deuil. Il ne veut pas du pouvoir seigneurial usurpé par les chanoines, mais doit batailler ferme pour récupérer le trésor de l’abbaye, mais aussi des biens de l’abbaye dont s’étaient emparés des maires, comme celui de Mesvilliers ou de Doulaincourt. Eudes de Deuil doit faire face à une quasi-absence de dons et affronter les évêques de Soissons.

Ses successeurs sont pendant longtemps tirés de l'abbaye Saint-Denis. Ensuite, on les choisit entre les religieux de l'abbaye même. Certains d'entre eux sont des membres de la Maison d'Estrées, d'autres de celle de Châtillon-sur-Marne.

Les Bénédictins font prospérer l'abbaye.

Les abbés dépendent directement du pape. En 1160, une bulle pontificale d'Alexandre III institue l'abbé de Saint-Corneille de Compiègne juge des ecclésiastiques de la ville. En même temps, par une autre bulle pontificale, ce pape impose certaines obligations aux anciens chanoines de Compiègne. Une troisième bulle d'Alexandre III confirme aux religieux de Compiègne tout ce qu'avaient possédé les chanoines, en 1163, tandis qu'une quatrième décision papale en 1165 maintient aux religieux de Saint-Corneille de Compiègne leur juridiction sur l'hôpital. Le 29 mars 1170, Alexandre III écrit à l’archevêque de Reims, Henri Ier, frère du roi de France Louis VII, pour le prier de protéger les religieux de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Ils doivent lutter contre les empiètements de leurs ennemis, les bourgeois de Compiègne, l’abbé de l'abbaye Saint-Memmie de Chalons sur Marne et enfin le seigneur de La Tournelle. Il menace les ennemis des moines d'excommunication.

L’année suivante, ce Pierre de la Tournelle, seigneur de Rollot, est accusé d'extorsion, tandis que l'abbé de Saint-Corneille est accusé de détournement. En d'autres termes, Pierre vole ses concitoyens pour son profit personnel, et l'abbé n'est pas plus clair dans cette sombre histoire.

Sous le règne de Philippe Auguste

Philippe Auguste est très généreux avec l’abbaye. Par un acte de 1185, il lui accorde le droit de faire durer la foire annuelle de cette ville pendant quinze jours. Nous avons trois autres chartes de Philippe Auguste en faveur de Saint-Corneille de Compiègne, datant de 1186, 1187, 1189 et des lettres de 1180, de Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, adjugeant la possession de Cuise à l'abbaye de Compiègne. Un diplôme du roi, datant de 1201, confirme les conventions faites entre l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne et la commune de cette ville, au sujet de la place dite La Cour du Roi, située près de l'église. Les religieux s'y réservent la justice pendant les trois jours de foire de la mi-carême. La commune promet à l'abbé que les autres foires de l'année finies, elle enlèvera de la place les étaux et échoppes qui y auraient été construits, et payera à l'abbaye 100 sols parisis de prestation annuelle.

Dans une charte d’août 1201, Jean, maire de Compiègne, et toute la commune, confirment les conventions faites par-devant le roi Philippe Auguste, entre la commune et l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, au sujet de la place de cette ville. Cette année-là un autre concile se tient dans l’abbaye. Mais les bourgeois de Compiègne ne sont pas prêts à tout accepter. Dans une charte du maire et des jurés de Compiègne, datant de 1206, il est question d'un traité fait entre eux et les religieux de Saint-Corneille de Compiègne, relativement au droit de rivage sur l'Oise. Les bourgeois contestent ce droit, ne voulant y être tenus que pour le vin.

Avec les évêque de Soissons, les luttes pour savoir qui exercent le pouvoir sur la ville et la vallée de l'Oise continuent. Une bulle de Célestin III, pape de 1191 à 1198, confirme l'indépendance de l'abbaye à l'égard de l’évêque de Soissons. Elle ordonne que même si celui-ci, ou l'un de ses successeurs, obtenait des lettres du Saint-Siège, les religieux de Compiègne ne seront point tenus de les reconnaître pour juges. Il en résulte que les évêques de Soissons ne pourront exercer sur le monastère, ni une juridiction propre, ni une juridiction même empruntée. Sur ce fondement, le pape déclare nulle une sentence d'excommunication, prononcée par l'évêque de Soissons, contre des prêtres et des clercs soumis à la juridiction de Saint-Corneille.

La riposte de l’évêque ne se fait pas attendre ; il crée trois nouvelles paroisses. Mais son pouvoir sur ces paroisses est limité par différents jugements. Des commissaires procèdent à une enquête en 1214. C'est là qu'on voit dans un grand détail quelle est la possession des abbés et religieux de Compiègne pour l'exercice de la juridiction. Tous les témoins y reconnaissent que l'abbaye a toute la juridiction sur les clercs et sur la ville de Compiègne. Ils attestent qu'elle en est en possession publique et immémoriale, jusqu'à prononcer des interdits auxquels tous les prêtres obéissent. Ils prennent l’huile des malades, des abbés et religieux. On ne reçoit point de prédicateurs dans les paroisses que sur ordre de l'abbé. Par ces traits, et par d'autres répandus dans l'enquête, il est donc facile de juger de l'étendue de la juridiction de l'abbaye Saint-Corneille.

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