Abbaye Notre-Dame de Sénanque | |
---|---|
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur |
Département | Vaucluse |
Ville | Gordes |
Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye |
Rattaché à | Ordre cistercien |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XIIIe siècle |
Style(s) dominant(s) | Roman cistercien |
Protection | Monument historique |
modifier |
Notre-Dame de Sénanque est une abbaye cistercienne située sur la commune de Gordes, Vaucluse. L'abbaye fait partie, tout comme l'abbaye de Silvacane et l'abbaye du Thoronet, des trois sœurs provençales. Fondée en 1148, devenue dépendance de l'abbaye de Lérins, elle est toujours occupée par une communauté de moines cisterciens.
L'Abbaye de Sénanque est située sur la commune de Gordes, au sein d'un vallon où coule la Sénancole. L'on y accède par la route départementale 177a, courte extension de la route départementale 177.
Inspiré par Saint Bernard de Cîteaux, le mouvement cistercien prônait un idéal ascétique et la règle bénédictine primitive était observée dans les établissements avec une extrême rigueur : isolement, pauvreté, simplicité, seules voies pouvant mener à la béatitude. Les conditions de vie des cisterciens sont donc très dures : les offices, la prière, les lectures pieuses alternent avec les travaux manuels, le temps de repos ne dépassant pas sept heures (le premier office avait lieu à 2 h du matin, le second à l'aube) ; les repas, pris en silence, sont frugaux et les moines couchent tout habillés, dans un dortoir commun dépourvu du moindre confort.
Elle a été fondée sur le territoire de Gordes le 23 juin 1148 (9 de calendes de juillet), à l'initiative d'Alphant (ou Alsaur), évêque de Cavaillon, par des moines cisterciens venant de Mazan (ou Mansiade) dans l'Ardèche. Ceux-ci vinrent s'installer dans l'étroite vallée de la Sénancole qui faisait partie de l'apanage des seigneurs de Gordes. Au mois d'octobre 1150 l'un d'eux, Guiran de Simiane, la donne à Pierre, premier abbé.
Sénanque prospéra rapidement au point que, dès 1152, sa communauté était assez nombreuse pour fonder une seconde abbaye dans le Vivarais. Elle bénéficia de nombreuses donations, en particulier de la famille des Simiane et des seigneurs de Venasque. Le monastère ne tarda pas à installer, parfois très loin, des « granges », sortes d'annexes à la tête des exploitations qui étaient mises en valeur par les frères convers, moines « auxiliaires » chargés des tâches agricoles. Mais l'abbaye accumula des richesses peu compatibles avec les voeux de pauvreté : au XIVe siècle, c'est la décadence. Le recrutement et la ferveur diminuent tandis que la discipline se relâche. Pourtant, la situation s'améliore et le monastère retrouve sa dignité en s'efforçant de respecter l'esprit des fondateurs.
En 1544, lors des guerres de religion, des moines sont pendus et le monastère est incendié par les Vaudois et le bâtiment des convers détruit.
À la fin du XVIIe siècle, Sénanque ne compte plus que deux religieux. Elle est par chance vendue comme bien national en 1791 à un acquéreur qui la préserve de toute destruction et va jusqu'à la faire consolider. Rachetée par un ecclésiastique en 1854, elle retrouve sa vocation d'origine : des bâtiments nouveaux viennent flanquer les anciens et 72 moines s'y installent. L'abbaye fut un temps abandonnée.
Une partie se visite comme le cloître ou encore la salle capitulaire. Les moines s'y réunissaient, assis sur des gradins, pour lire et commenter les Écritures, recevoir les voeux des novices, veiller les défunts et prendre d'importantes décisions. Une autre (l'aile la plus récente au nord) a hébergé de 1977 à 1985, sous la direction de Claude-Louis Renard, les expositions de "L'Incitation à la Création" association de la Régie Renault, ainsi que le musée du "Sahara" à l'étage et une boutique de souvenir en rez-de-jardin. Cette boutique est maintenant utilisée pour vendre des livres.
Les moines cisterciens (issues de Abbaye de Lérins sur l'Île Saint-Honorat) revinrent en 1988. Actuellement, 6 moines y résident, l'abbaye étant une dépendance de l'abbaye de Lérins.