Air Alpes - Définition

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Les années Pilatus

En 1962, la société fait l'acquisition auprès de Pilatus Aircraft du premier Pilatus PC-6/A.H2 Turbo Porter [F-BJSZ] (s/n 525) équipé d'une turbine Turbomeca Astazou. Cet appareil pouvait accueillir 7 passagers en plus du pilote. Cet achat a pu être réalisé grâce à Monsieur Joseph Szydlowski, fondateur de la société Turbomeca (constructeur de moteurs pour avions et hélicoptères), qui fournit gracieusement la turbine de cet avion. Il devint ainsi actionnaire d'Air Alpes.

Quelques années plus tard, le 15 novembre 1968 un avion de ce type allait battre le record international d'altitude, il atteindra 13 485 mètres (pilote Bernard Ziegler, qui deviendra par la suite directeur du service des essais en vol d'Airbus), il faudra attendre quatre ans pour que ce record soit de nouveau battu.

Les travaux entrepris l'été précédent à la station de Méribel pour la création d'un altiport se terminent. En janvier sur une piste sommairement aménagée (400 m x 15 m avec une pente moyenne de 6 %) le Piper F-BKBP et le Pilatus F-BJSZ se poseront pour la première fois à Méribel. C'est au cours de cette année que seront construit le chalet aérogare et le hangar.

C'est lors de l'inauguration que Joseph Szydlowski, président de Turboméca, et l'un des premiers actionnaires d'Air Alpes, invente, le mot « altiport », qui entrera dans le dictionnaire dix ans plus tard.

Chalet aérogare altiport de Méribel

Cette année les pilotes du SFA (Service de la formation aéronautique) Marcel Collot et Jean Delparte formés également par Hermann Geiger vont entreprendre de jeter les bases d'une première réglementation. Il s'agit d'établir les conditions dans lesquelles les avions peuvent décoller sur des surfaces autres que des aérodromes de plaine, et de classifier les différents types : altiports, avi-surfaces et glaciers. Air Alpes sera étroitement associée à l'élaboration de cette réglementation

Location du Piper PA-18 Super Cub F-BNAO (s/n 188236) pour remplacer le F-BKBP légèrement endommagé.

Ouverture des premières lignes saisonnières hivernales : Lyon/Courchevel, Lyon/Méribel et Genève/Courchevel, Genève/Méribel (vols ALP 121 et 122).

Des vols inter-stations sont proposés à la clientèle, mais également des déposes de skieurs sur glaciers. Cette activité prendra une place importante pendant les premières années d'exploitation. Ces déposes ne pouvaient être réalisées qu'avec la présence dans le groupe d'un guide de haute montagne, une collaboration étroite s'instaura avec les moniteurs de ski et guides des différentes stations de sports d'hiver.

Au départ des altiports de Haute-Savoie, Savoie et Isère, les principaux glaciers du massif du Mont Blanc, de la Tarentaise, de la Vanoise ou d'Oisans étaient accessibles. Pour chaque vol il ne pouvait être embarqué qu'un maximum de 6 passagers plus le guide.

Cette activité sera définitivement interdite par la « loi montagne 85-30 du 9 janvier 1985 » relative au développement et à la protection de la montagne.

Un contrat est signé avec l'ORTF. Il prévoit la fourniture d'une plate forme relais pour la diffusion des images en direct du Tour de France cycliste, de Paris-Roubaix ainsi que d'autres courses cyclistes prestigieuses. Les premières années ces vols seront effectués par un Pilatus PC-6 puis par la suite avec le DHC-6 [F-BOOH]. Ce contrat prendra fin en 1973. Pour la retransmission un équipement particulier est installé à bord de ces appareils.

Des vols panoramiques dans les Alpes et en particulier le tour du Mont Blanc attireront pendant des années une clientèle ravie par les paysages découverts.

Ainsi en 1962 3 800 passagers ont été transportés et 500 heures de vol effectuées. Le personnel est alors composé de 5 personne dont 1 mécanicien.

L'année 1963 voit un deuxième Pilatus PC-6/A-H2 [F-BKQY] (s/n 549) renforcer la flotte, la création de l'altiport de La Plagne (300 m x 25 m pente moyenne 14 %) et des premières lignes saisonnières intérieures en Corse.

Cette même année un accord commercial est signé avec Gyrafrance (compagnie exploitant des hélicoptères). La compagnie développe son activité travail aérien (remorquage de banderoles publicitaires, largages de parachutistes ou baptêmes de l'air en campagne).

Le bilan de l'année s'établit à 5 200 passagers transportés et 810 heures de vol effectuées. Le personnel est composé 7 personnes.

En novembre 1964, Air Alpes loue le Beechcraft Sferma "Marquis" [F-BLLR] bimoteur de 6 places équipé de 2 turbines Turboméca Astazou pour assurer des vols vers l'aéroport de Lyon-Bron.

Le 20 décembre 1964, l'altiport de Megève est inauguré.

Cette année, c'est 5 000 passagers qui ont été transportés et 821 heures de vol effectuées. Le personnel de compose de 6 personnes.

En 1965, la ligne hivernale Genève/Courchevel offre des correspondances sur les altiports de Val d'Isère (250 m x 25 m pente moyenne 18 %) et de La Plagne. La compagnie transporte 3 960 passagers et effectue 797 heures de vol. Le personnel se compose de 5 personnes.

À partir de 1966, Air Alpes est intéressé par un appareil de plus grande capacité, avec des performances STOL. Entre le Short Skyvan et le de Havilland Canada DHC-6 Twin Otter c'est ce dernier qui lui semble le plus approprié pour son activité dans une région montagneuse. C'est un bimoteur de 19 places, piloté par deux membres d'équipage, équipé de deux turbines Pratt & Whitney Canada PT6A-20. Au mois de juillet cet appareil [CF-UCD] est présenté au personnel de la compagnie sur les altiports de Megève et Courchevel.

Cette même année, Air Alpes propose des stages de formation « pilote montagne ». Un nouveau chalet aérogare est construit à Courchevel (un bar restaurant y est aménagé).

1966 voit aussi apparaître Air Alpes dans la bande dessinée avec Les Aventures de Tanguy et Laverdure publiées dans le magazine Pilote avec l'album Mission spéciale dessinée par Albert Uderzo et Jijé sur des scénario de Jean-Michel Charlier, parue dans les numéros 363 à 393, puis en album en 1968, mais également dans un épisode de la série Les Chevaliers du ciel (Troisième série épisode 8).

Le bilan de l'année s'établit à 6 430 passagers transportés en 1 043 heures de vol. Le personnel est alors composé de 9 personnes.

En 1967 Air Alpes est chargé par la municipalité de L'Alpe d'Huez de la définition et du suivi de la construction de l'altiport. L'aérogare qui y sera installée est le chalet aérogare de Courchevel. Il sera déplacé et installé sur une base en dur par un hélicoptère prêté par l'Aérospatiale. La piste mesure 430 m x 25 avec une pente moyenne de 11 %. Un nouvel altiport dans les Alpes s'ouvre également aux Arcs (400 m x 25 pente moyenne 14 %).

Les stations de sports d'hiver de L'Alpe d'Huez, Avoriaz, Tignes seront également desservies cette année pendant la saison d'hiver. Pour la saison d'été un ligne intérieure en Corse est ouverte : Ajaccio/Propriano/Calvi.

Un troisième Pilatus PC-6 rejoint la flotte : immatriculé F-BOJJ (s/n 513), il est équipé d'un moteur à pistons, il sera modifié quelques années plus tard en modèle PC-6/A.H2 grâce à l'installation d'une turbine Turboméca Astazou. Air Alpes passe aussi commande d'un DHC-6 Twin Otter série 100 qui est livré en octobre.

En juin, une expérimentation du système TALAR (Tactical Approach Landing And Radar) est lancée à Chambéry, un Pilatus est équipé spécialement pour l'occasion.

En 1967, 10 590 passagers ont été transportés et 1 725 heures de vol ont été efectuées. Le personnel compte maintenant 17 personnes.

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