Si l’Alouette II affichait des performances brillantes, puisque dès 1956 un SE.3130 avait réalisé des sauvetages en montagne à plus de 4 000 mètres d’altitude, l’hélicoptère commençait à s'essouffler au-delà de 3 000 mètres. Le bureau d'études Hélicoptères de Sud-Aviation a donc entrepris l’étude d’une version plus puissante, avec une aérodynamique améliorée, ce qui permit d’accroître la capacité de l’appareil. Le résultat fut un appareil pouvant emporter sept personnes (un pilote et six passagers), de construction semi-monocoque et reposant sur un traintricycle Messier à roue avant orientable et dont le fuselage était entièrement caréné. Le nouvel appareil était surtout équipé d'une puissante turbine de 870 ch thermiques, l'Artouste III B, qui était limitée à 550 ch mécaniques, tant pour le réducteur de turbine que pour la boîte de transmission de l'hélicoptère. La réserve de puissance thermique permettait de garder la puissance mécanique jusqu'à 5 000 m en standard, et, au niveau de la mer, jusqu'à une température extérieure supérieure à 50°C. Ce qui assurait donc de belles performances en altitude et par temps chaud, avec une très grande fiabilité.
La possibilité d'effectuer des évacuations au treuil (capacité 175 kg), et la bonne adaptation de la cabine aux missions sanitaires, puisqu’on pouvait loger en cabine deux civières, un malade assis et un assistant médical, ont fait de l'Alouette III un appareil très prisé pour toutes les missions de sauvetage. Sa réserve de puissance et la possibilité d’embarquer 740 kg de fret en cabine et 750 kg en charge externe ont facilité son adoption dans des pays montagneux, mais les qualités de l'Alouette III ont également justifié des commandes de pays n'ayant ni haute altitude, ni temps chaud, comme les Pays-Bas ou l’Irlande.
Les différentes versions
SA-3160 Alouette III : la première Alouette III de série a pris l’air en juillet 1961, année au cours de laquelle les premiers exemplaires de série sont livrés à la Birmanie, tandis que l’ALAT et la Marine nationale commandaient leurs premiers appareils. La certification civile française fut délivrée en décembre 1962, suivie en mars 1962 de la certification FAA.
HAL Chetak : à la demande du gouvernement indien, Jean Boulet se rendit à Delhi dès octobre 1960 avec le prototype 002. Durant des essais en Himalaya il se posa à 6 004 m avec 3 personnes et 250 kg de matériel. Une licence fut donc achetée par Hindustan Aeronautics Ltd., en juin 1962 et le premier exemplaire de série assemblé en Inde prit l’air le 11 juin 1965. 300 exemplaires furent construits à Bangalore jusqu’en 1992. Le rotor amélioré du SA-316B fut introduit dans la production indienne en cours de production sans changement de désignation.
SE.3164 Alouette canon : pour répondre au besoin de la Rhodésie, à la recherche d’un hélicoptère d’appui tactique, le SE.3160 n°1164 de série fut modifié, la cabine étant redessinée pour permettre le passage à gauche, à l’avant, d’un canon orientable à tir rapide Mauser de 20 mm (250 obus), s’ajoutant aux 4 missiles AS-11 ou AS-12, ou aux conteneurs de roquettes flanquant l’appareil. 400 exemplaires furent commandés sous la désignation K-Car, et différentes configurations d’armement testées en vol à Brétigny, dont une version G-Car avec 2 mitrailleuses Browning montées sur les côtés du fuselage. Le projet fut finalement abandonné en raison de performances décevantes et le SE.3164-001 converti en Alouette III classique puis utilisé par Sud-Aviation pour des démonstrations.
SA-316A Alouette III : Désignation du SE.3160 à compter de 1968.
SA-316B Alouette III : Avec une motorisation inchangée mais un rotor amélioré, cette version dont le premier vol eut lieu le 27 juin 1968 fut le modèle le plus construit. En 1972 sortit d’usine le SA.316B n°2 000, qui était la 1 000eAlouette III à sortir d’usine.
IAR 316B : 230 SA-316B construits sous licence par IC-Brasov, en Roumanie.
IAR-317 Skyfox : Projet d’hélicoptère d’attaque dérivé de l’IAR 316B. Il semble que trois prototypes aient été construits. La partie avant du fuselage était entièrement remaniée, avec un cockpit biplace en tandem, les sièges étant décalés en hauteur.
F+W Alouette IIIS : 60 SA-316B produites sous licence en Suisse entre 1970 et 1974.
SA-316C Alouette III : Dernière version, à moteur Artouste IIID de 870 ch détaré à 660 ch, apparue en 1972 mais qui ne fut construite qu’à un nombre restreint d’exemplaires.
SA-319B Alouette III : En 1967 le prototype SE.3160-001 prit l’air remotorisé avec une turbine Turboméca Astazou XIV de 870 ch détarée à 600 ch, offrant une consommation spécifique réduite de 15 à 20 %. Le 18 février 1973, piloté par Daniel Beauchard et Didier Potelle, le SA.319B-01 se posait au sommet du Kilimandjaro (5 693 m) et trois jours plus tard au sommet du mont Kenya (5 194 m). La commercialisation fut lancée après ces deux atterrissages spectaculaires.
SA-319C Alouette III : Dernière versions, modifications de détails seulement.