L'architecture des Landes de Gascogne, est avant tout une architecture rurale, marquée par différentes époques, correspondant aux grands bouleversements économiques et sociaux de la région. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'architecture est caractéristique du système agro-pastoral, bien représenté par ce que l'on appelle communément la "maison landaise" en dur, ou l'ostau. Avec la disparition du système agro-pastoral et la généralisation du gemmage, les cabanes de résiniers vont quitter les forêts millénaires de la côte pour conquérir le nouveau pinhadar : la forêt plantée par l'homme sur le plateau landais. Parallèlement, les premières villas d'Arcachon et leur architecture extravagante contrastent avec les cabanes de pêcheurs et d'ostréiculteurs, qui ne sont pas sans rappeler les cabanes de résinier. Au XXe siècle, on verra l'apparition de nouveaux types d'architecture, s'inspirant plus ou moins du patrimoine bâti traditionnel de la région et du Pays basque voisin.
Avant le boisement systématique des terres incultes des Landes de Gascogne au milieu du XIXe siècle, l'économie de la région repose sur le système agro-pastoral, permettant de tirer partie des vastes étendues d'un sol sableux d'une extrême pauvreté. Les élevages omniprésents d'ovins servent à la fertilisation des sols, à partir desquels les Landais de l'époque cultivent quelques céréales. Le bâti se concentre dans les airials, où l'on retrouve plusieurs bâtiments, en dur ou en bois, ayant différentes fonctions.
L’ostau traditionnel est une maison à colombage parfois munie d’un toit à trois pans en « queue de palombe » (coda de paloma). Les murs sont remplis de torchis, mélange de paille et d'argile. À partir du XIXe siècle, le torchis fut remplacé dans certains secteurs par des briques plates ou de la garluche.
L’ostau était généralement orientée à l’est, tournant le dos aux intempéries :
Les bergeries sont un élément essentiel du système agro-pastoral. Les bergeries, ou bordes sont généralement en bois et toit de chaume de seigle, ils servent à abriter le troupeau de moutons lors du parcours dans la lande ou pour l'hivernage. L'ouverture est située à l'est, le bâtiment tourne le dos aux vents d'ouest. Le toit est à trois pentes et la charpente descend au plus bas.
Ces bergeries sont caractéristiques du système agro-pastoral landais des XVIIe et XVIIIe siècle. Leur répartition géographique est limitée dans l'est des Landes de Gascogne, aux confins des départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne, dans la région de Captieux, Brocas et Roquefort.
L'originalité de ce type de bergerie réside dans sa forme demi-circulaire dont la partie convexe est tournée vers l'ouest afin de former une protection contre les vents océaniques. Les bordes courbes servent soient de parc d'hivernage au sein de l'airial, soit de relais sur les parcours de la lande pastorale. On estime qu'il a existé environ 400 bergeries courbes dans les Landes de Gascogne.
Les plus anciennes bergeries courbes étaient en bois, au toit de chaume de seigle. La dernière de ce type a disparu en 1963. D'autres types de bergeries en dur avec toit de tuiles ont également existé, il en reste quelques rares spécimens. Les dimensions de ces bâtiments peuvent être très importantes, jusqu'à 26,60m de diamètre extérieur pour un couloir de 6,50m, soit une surface intérieur de 200m² pouvant accueillir jusqu'à 150 brebis en hivernage. La hauteur pouvait aller jusqu'à 5,50m, et le grenier servait à stocker le grain. La pente de la charpente est de 45° et le toit de chaume descendait le plus bas possible à l'ouest pour se protéger du vent.
De par leur forme caractéristique, les bergeries courbes formaient une cour intérieure tournée vers l'est. Le bâtiment forme un demi-cercle bombé à l'ouest, et la cour à l'est est fermée par des panneaux de brande. Cette cour intérieure sert à rassembler, entretenir et trier les brebis.