Bursaphelenchus xylophilus - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Gestion du risque et de la maladie

La maladie du pin a un impact direct sur l'économie sylvicole, qui à ce jour et dans cette partie du monde ne trouve comme réponse qu'un autre aménagement paysager (limitation des monocultures de pins, choix d'espèces non sensible, précautions (désinfection des matériels forestiers, surveillance et embargo sur les troncs "contaminés".

Des embargos de protection ont été imposés par l'UE sur le bois non-traité transporté depuis les États-Unis et le Canada, qui ont abouti à une diminution des gains directs pour les exportateurs américains.

On ne connaît pas à ce jour de remède à cette maladie. La gestion de cette crise sylvicole se focalise donc sur la veille et la prévention de la propagation du nématode du pin.

  • Les arbres infectés sont coupés et brûlés ou en copeaux d'alimentation de chaudières,
  • le bois naturel est dépouillé de son écorce pour empêcher la ponte des vecteurs
  • le bois expédié à l'étranger subit une fumigation nématicide ou est séchés au séchoir (ce qui tue les nématodes).

Malgré ces mesures de prévention le nématode du pin a récemment surgi au Portugal puis en Espagne et menace de s'étendre à d'autres pays d'Europe.

Pathogénicité

Oku et ses collègues avaient exposé de jeunes pins sains à une solution de molécules extraite de pins (Pinus thunbergii) infectés par ce nématode. Certaines de ces molécules n'étaient pas trouvées chez les arbres sains. Ceci suffisait à induire les mêmes symptômes que ceux des arbres infectés, laissant supposer qu'une toxine pouvait expliquer la maladie.
Dans les années 1980, des travaux conduits sur des pins sylvestres infectés et non infectés ont effectivement suggéré que B. xylophilus sécréte une molécule (huileuse, non acide et de faible poids moléculaire) qui est phytotoxique. C'est cette toxine qui pourraient être la cause du flétrissement des pins, par inhibition du transport de l'eau dans l'arbre, ce qui diminue également l'évapotranspiration et la sécrétion de résine protectrice. Par ailleurs, d'autres expériences ont montré que ce nématode se développe mieux dans le bois plutôt sec. L'arbre en état de stress hydrique émet des hormones qui peuvent attirer les scolytes, lesquels peuvent importer puis exporter d'autres nématodes.

écoépidémiologie

Pour mieux comprendre et anticiper l'extension d'aire de ce nématode, des chercheurs ont cherché à modéliser ses capacités de déplacement dans l'environnement. Localement, son transport par l'homme (dans le bois coupé, les rémanents forestiers, les copeaux, etc.) ou par des insectes lui permet, selon les modèles existant de s'étendre sur des distances ne dépassant pas 7,5 km par an.
Cependant, quand il est bien installé (environ 6 ans après son arrivée), de nouveaux foyers apparaissent à des distances de 100 à 300 km des seules zones sources connues ;
Les chinois ont étudié la diffusion du Nématode du pin en Chine de 1982 à 2005. Ils ont montré que probabilité d’invasion par ce parasite était corrélée à plusieurs facteurs :

  • délai après une invasion initiale ou antérieure (6 ans environ)
  • densité de population humaine.
  • Présence de voies de dispersion (qui ne sont pas les rivières, mais les voies ferrées, les ports,
  • présence d'un lacs et d'une densité élevée de population humaine.

La dispersion par l'homme serait de loin le premier facteur expliquant ces invasions, loin devant la possible responsabilité du réchauffement climatique. Les étés chauds seraient aussi un facteur favorable.

Ce nématode est également parfois présent dans le sol (où il a été montré – en conditions expérimentales – capable de facilement pénétrer le réseau de sève des jeunes arbre via leurs racines blessées ou stressées, ce qui est fréquent pour les racines superficielles dans les plantations suite aux passages d'engins, ou suite au stress subi par les racines périphériques au moment de la plantation, s'il ne s'agit pas de régénération naturelle).

  • Pour étudier le rôle du sol sur son cycle de vie et sur sa prolificité, des copeaux de bois infestés par ce nématode ont été incubés à 12 et 20 °C, seuls et mélangés avec du sol. Les nématodes ont ensuite été échantillonnés tous les 15 jours durant 12 semaines.
    Résultat : Le nombre de nématodes et le taux de larves au troisième stade étaient supérieurs dans les échantillons cultivés à 12 C, sans sol.
    Le taux de juvéniles aptes à se propager était supérieure à 20 °C et dans les échantillons incubés avec de la terre. Bien que B. xylophilus ait survécu 12 semaines dans les copeaux mélangés avec du sol, le nombre de nématodes et les taux de chaque stade a dans cette expérience peu évolué au fil du temps. Pour savoir si B. xylophilus pouvait aussi infecter des racines blessées, des copeaux infestés et non infestées ont été mélangés avec de la terre dans des pots contenant des plants de pins. Ces arbres ont été maintenus à 20 et 30 °C, puis étudiés (à leur mortalité ou après un délai de 12 semaines pour ceux qui ne présentaient pas de symptômes de maladie). Seuls les plants "traités" avec des copeaux infestés contenaient des nématodes. Les sciures de tronçonneuses ou copeaux et rémanents infectés laissés par les engins d'entretien, coupe ou débardage et parfois enfouis dans le sol par eux pourraient dont être source de recontamination des plants par les racines.
  • Les différentes espèces de pins présentent des sensibilités différentes au nématode. Une expérience in situ a consisté à pailler des semis avec des copeaux infestés pour étudier la capacité de ces nématodes à envahir des plaies au collet de la tige. Parmi ces arbres, le pin sylvestre s'est révélé plus sensibles que les pins blancs ou rouges à l'infection et son taux de mortalité a été plus élevé.
Page générée en 0.085 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise