Calmar - Définition

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Écologie et comportement

Alimentation

Brachioteuthis riisei

Tous les calmars sont des prédateurs, à la possible exception des calmars à longs bras. Ils s'attaquent principalement aux poissons, aux crustacés ainsi qu'à d'autres mollusques. Les calmars sont également cannibales, les plus grands calmars pouvant s'attaquer aux plus petits.

Les calmars juvéniles se nourrissent de zooplancton.

Prédation

Lorsqu'il a repéré une proie, le calmar se propulse vers l'avant et étire très rapidement ses deux longs tentacules pour agripper sa victime. Puis le calmar écarte ses huit bras pour exposer une série de ventouses. Il rétracte alors ses deux tentacules, jetant la proie dans ses bras, qui l'étreignent aussitôt. La proie immobilisée, le calmar commence à se nourrir en arrachant la chair, petit morceau par petit morceau, à l'aide de son bec. En effet, l'œsophage qui traverse leur cerveau est si étroit, qu'une trop grosse bouchée pourrait provoquer des lésions cérébrales.

Locomotion

Les nageoires, aussi appelées ailettes, contrairement aux autres animaux marins, ne sont pas la principale source de locomotion chez la plupart des espèces de calmar. Elles ne servent généralement que pour les déplacements lents, comme l'approche d'une proie.

Pour les déplacements rapides, le calmar utilise un système de propulsion par réaction. Le manteau est un muscle capable de contractions rythmiques et très énergiques, présentant des ouvertures juste en arrière de la tête. À chaque fois qu'il se dilate, l'eau entre par les ouvertures du manteau. Vers l'avant, côté ventral, le manteau forme une sorte de tube, le siphon : lorsque l'eau est chassée brusquement par le siphon, il en résulte un déplacement rapide de l'animal par réaction, en sens contraire du courant d'eau généré. La direction du siphon peut être modifiée, en fonction de la direction choisie.

Certains calmars, comme l'encornet planeur, sont capables de sauter au-dessus de la surface. Alors qu'ils ne sont pas particulièrement aérodynamiques, ils atteignent une vitesse assez impressionnante en utilisant leur moyen de propulsion ; l'eau est expulsée du siphon en continu, tandis que le calmar est en vol.

Encre

Dans le siphon se trouve une glande qui secrète de la sépia, une encre noirâtre, liquide et dense. Quelques gouttes de cette substance suffisent à troubler l'eau autour du calmar afin de prendre la fuite face à un prédateur, en combinant cette action avec la transformation de sa coloration par le jeu des chromatophores.

Comportements sociaux

La plupart des espèces sont grégaires et vivent en bancs, mais certaines espèces sont solitaires.

Homochromie et luminescence

Les chromatophores d'un encornet de Californie.
Un calmar perlé (Lycoteuthis lorigera) de jour...
...et de nuit.

La peau est recouverte de chromatophores, c'est-à-dire des cellules contenant des pigments colorés, qui permettent aux calmars de changer de couleur sous l'influence de stimulus externes ou internes, les rendant presque invisibles par homochromie. Lorsque le calmar est en colère, son corps se marbre aussitôt de taches dont le centre est rouge ou brun, et dont les bords sont estompés.

À ces changements de teinte s'ajoutent des irisations dues à des phénomènes physiques d'interférences produites par de fines lamelles disposées les unes sur les autres au-dessous des cellules colorantes. Le dessous du corps est presque toujours plus clair que le dessus, afin de fournir un camouflage aussi bien vu d'au-dessus (le dos sombre se confond avec l'obscurité des grands fonds) que vu d'au-dessous (le ventre clair se confond avec la luminosité de la surface).

La plupart des calmars vivant dans les grandes profondeurs possèdent des photophores sur la peau (calmars bijoux) ou dans le corps (calmars perlés). Ils peuvent allumer ou éteindre leurs lumières à leur guise selon le niveau d'éclairement ambiant et masquer ainsi leur présence aux prédateurs autant qu'aux proies. Certains possèdent des photophores oculaires et s'en servent pour repérer une proie, en estimer la taille et la distance à parcourir, comme le calmar colossal.

Chez certaines espèces de céphalopodes, aussi bien dans l'ordre des teuthides, comme chez l'espèce Euprymna scolopes, que dans d'autres ordres comme chez les sépiolides, des bactéries symbiotiques les aident à produire leur bioluminescence (par création de luciférases oxydant les luciférines), comme Vibrio fisheri, un bacille à l'origine de la découverte de la détection du quorum.

Intelligence

Un calmar de récif des Caraïbes.

À l'instar des seiches comme des pieuvres, le calmar montre une intelligence relativement élevée parmi les invertébrés. Par exemple, les encornets géants chassent en groupe les bancs de poissons, en utilisant la communication active. La coopération présente chez cette espèce fut la première observation d'un tel comportement chez les invertébrés.

Certaines espèces peuvent également utiliser des changements de couleurs, de motifs et autres clignotements pour communiquer ou lors de comportements à composante sexuelle. Le calmar de récif des Caraïbes peut par exemple formuler un message par certaines gammes de couleur à un calmar sur sa droite, tandis qu'il communique un message différent à un individu sur sa gauche.

Reproduction

Lors de l'accouplement, le mâle saisit avec un de ses bras hectocotyles ses spermatophores et les introduit dans la cavité palléale de la femelle.

Les œufs sont pondus par le siphon et sont le plus souvent réunis en pontes gélatineuses ou en grappes. La plupart des calmars abandonnent leurs œufs sur le fond ou à l'abri de cavités rocheuses, mais le calmar aux yeux noirs fait exception ; la femelle pond et porte ses milliers d'œufs dans une poche durant 6 à 9 mois dans les profondeurs.

Un cranchiidé juvénile.

La période avant l'éclosion est très variable ; des œufs plus petits dans les eaux plus chaudes sont les plus rapides à éclore, et des nouveau-nés peuvent apparaître après seulement quelques jours. Tandis que les grands œufs dans des eaux plus froides peuvent se développer plus d'un an avant l'éclosion. Le processus de la ponte à l'éclosion suit un sens similaire chez toutes les espèces, la principale variable étant la quantité de vitellus à la disposition des juvéniles et le moment où il est absorbé par l'embryon. Lors du développement, la segmentation de l'œuf est partielle et ne présente pas de signe de segmentation spirale.

Le développement est direct, c'est-à-dire sans métamorphose. Les jeunes ne passent pas à travers un stade larvaire stricto sensu. Ils apprennent rapidement à chasser lors des rencontres avec des proies afin d'affiner leur stratégie.

La croissance des juvéniles est généralement allométrique, la croissance des adultes est isométrique.

Prédateurs

Les calmars sont compris dans le régime alimentaire de mammifères marins (cétacés, phoques…), d'oiseaux marins et de divers poissons. Le régime alimentaire de nombreuses baleines à dents est principalement constitué de calmar ; on les qualifie de teuthophages.

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