Centre de ressources et d?information sur les multimédias pour l?enseignement supérieur - Définition

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Introduction

Le Centre de ressources et d’information sur les multimédias pour l’enseignement supérieur est un organisme public du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, associé au Centre national de documentation pédagogique. En 2005, il a pris la succession du Service du film de recherche scientifique (SFRS). Il est dorénavant défini par les articles D314-91 et suivants du Code de l'éducation.

Description

Il a pour mission :

  • de faciliter l'accès des enseignants, chercheurs et étudiants de l'enseignement supérieur aux ressources multimédias (textuelles, iconographiques, sonores) et de les aider à les intégrer dans l'enseignement. A ce titre, il participe au repérage de ces ressources, à leur organisation et leur indexation, leur gestion, leur diffusion et leur valorisation, en particulier en ce qui concerne les ressources produites par les établissements d'enseignement supérieur et de recherche ;
  • de produire ou coproduire des documents audiovisuels ou multimédias à la demande d'enseignants ou de chercheurs ;
  • d'informer sur les dispositifs de formation de l'enseignement supérieur en présence ou à distance ;
  • d'apporter aux établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche une expertise technique et juridique en matière de production et de diffusion de ressources.

Le CERIMES est placé sous la tutelle de la Sous-direction des technologies d'information et de communication pour l'enseignement (SDTICE - SG) du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Il est notamment l'éditeur des sites

  • Canal-U, la vidéothèque numérique de l'enseignement supérieur
  • Science.gouv, le portail de l'internet scientifique [1]
  • Formasup, le catalogue de la formation à distance des établissements d'enseignement supérieur [2]
  • Les Signets des bibliothèques universitaires, en coproduction avec L'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (ABES) [3]
  • BibNum, projet de bibliothèque numérique de textes scientifiques antérieurs à 1940, commentés par des scientifiques contemporains [4]
  • Jeux Sérieux, blog consacré aux jeux sérieux [5]
  • et d'un vaste catalogue de ressources audiovisuelles et multimédias (8 200 en juillet 2009)

Moyens

En 2009, le CERIMES comptait 17 agents à temps plein et son budget fut de 2,15 millions d'euros.

Histoire

Avant 1954

En France avant 1939, le cinéma, comme outil scientifique, n’était intégré que dans de très rares laboratoires. De cette époque, on peut retenir les noms du docteur Comandon, qui avait installé à l’institut Pasteur un petit service cinématographique, et celui de Jean Painlevé qui réalisa son premier documentaire scientifique : "La Pieuvre" en 1925, puis les célèbres "Hippocampe" en 1934, et "Assassins d'eau douce" en 1946.

Entre 1939 et 1945 furent créés dans quelques ministères des services de production cinématographique qui employaient des réalisateurs extérieurs. Ces films étaient peu nombreux et leur diffusion des plus limitées.

En 1949, à la suite de la projection d'un de ces films au Palais de la Découverte, le directeur d'un laboratoire de l’INRA, le professeur R. G. Busnel, fut contacté par Madame Adée Barbier Gregh qui appartenait au cabinet du ministre Henri Longchambon. Lors de cette entrevue, ce chercheur exposa les difficultés rencontrées pour réaliser son film. La suggestion fut faite auprès du ministère de créer un service d’État ayant pour mission de fournir aux laboratoires qui en auraient besoin le matériel et le personnel qualifiés pour réaliser les documents susceptibles d’être présentés dans un congrès, un symposium ou un cours.

Ce service fut donc créé pour produire et pour diffuser, au plan national et international, les films nécessaires aux scientifiques.

le SFRS

1954-1981

Le Service du Film de Recherche Scientifique a été créé en 1954, sur une initiative du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique —organisme rattaché à la Présidence du Conseil— dont le président était M. Henri Longchambon, ancien secrétaire d'état à la recherche scientifique.

De 1954 à 1959, le SFRS, association du type loi 1901, collecte les films scientifiques français existant pour constituer un catalogue. En 1959, commence véritablement l’activité de production et de diffusion. Ainsi, "L’étage sus-mésocolique de l’abdomen", commencé fin 1959, sort au premier trimestre 1960. Il sera suivi un peu plus tard par "La Genèse des Alpes françaises", et par "Recherche sur le comportement sexuel de la truie" du professeur Busnel.

Lors de la disparition du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique, il a été jugé opportun de rattacher le SFRS à un organisme placé sous l'autorité du ministère de l'éducation nationale, c'est ainsi que, en 1959, tout en conservant son statut d'association, il fut rattaché à l'Office National des Universités et Écoles Françaises qui était installé au 96 du boulevard Raspail.

Il est assisté dans ses décisions par un conseil scientifique qui, outre son président, est composé du délégué général à la recherche scientifique, du directeur de l'enseignement supérieur, des directeurs des grands organismes d'enseignement et de recherche, et de hautes personnalités scientifiques.

La gestion financière est répartie entre deux organismes :

  • les dépenses ayant trait à la production et qui font appel à des prestataires extérieurs sont gérées par le Centre National du Cinéma (CNC).
  • les dépenses ayant trait au fonctionnement du service sont gérées par l'Office.

Ce cadre administratif permet au SFRS d'être en relation directe avec l'État, tout en bénéficiant de la souplesse indispensable à son bon fonctionnement.

Sa mission se précise : permettre aux scientifiques français d'utiliser le cinéma à des fins de recherche ou de communication de leurs résultats. En outre, le service facilite et organise des échanges entre scientifiques français et étrangers. Il assure aussi depuis 1960 la diffusion à l'étranger du film scientifique français en gérant la cinémathèque scientifique, médicale et industrielle du ministère des affaires étrangères.

Entre 1961 et 1970, plus de 200 films sont produits.

Le SFRS, toujours dirigé par Mme Barbier Gregh, passe de dix à seize agents.

En 1973, le SFRS est rattaché, à compte de tiers, à l'OFRATEME — Office Français des Techniques Modernes d'Education— qui donnera naissance au CNDP, mais il reste sous la tutelle du Ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Madame Barbier Gregh, démissionnaire, est remplacée par Madame Claude Faure.

De 1970 à 1980, le SFRS met en œuvre de nombreuses productions avec des scientifiques de renom : Alfred Kastler, André Leroi-Gourhan, Rémi Chauvin, Yves Coppens, etc. Nombre d’entre elles sont récompensées dans des festivals nationaux et internationaux. La diffusion s'élève à 18 000 prêts gratuits par an.

Une centaine de films 16mm sont vendus chaque année.

1981 - 1990

En 1981, une convention officialise le rôle de tutelle administrative de la direction des enseignements supérieurs. Le CNDP conserve ses fonctions de gestionnaire.

La même année, Madame Janine Mira remplace Madame Claude Faure.

En 1982, avec le développement de la vidéo, le service décide, tout en poursuivant la vente de films 16 mm, de mettre en vente des cassettes VHS.

En 1985, les coûts de production augmentant plus vite que la subvention, il est décidé de rendre le prêt payant (60F par document, film ou vidéocassette).

La diffusion de films en 16 mm commence à chuter pour des raisons techniques, l’utilisation de la vidéo devenant de plus en plus aisée, et des raisons économiques : magnétoscopes et vidéocassettes coûtent beaucoup moins cher que projecteurs de cinéma et copies films.

Le service ne compte plus alors que 11 agents.

1990 - 1994

En 1990, le mandat du conseil scientifique arrivant à échéance, la direction des enseignements supérieurs (DESUP), la direction de la recherche et des études doctorales (DRED) et le CNDP mettent en place un nouveau conseil scientifique présidé par M. Montmerle, du CEA. Des questions se font jour quant à l’«appartenance» et au rattachement du SFRS.

La DESUP met en avant sa tutelle, arguant qu’en 1980, le ministère des universités a confié, par convention, la gestion financière du SFRS au CNDP alors que les postes, les salaires et les crédits de fonctionnent relèvent du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. D'autre part, cette convention précise que le ministère des universités est propriétaire des productions du service.

Le CNDP, sous la direction de Monsieur Pierre Trincal, met en avant sa gestion. Il souhaite que le service soit intégré au CNDP, ou que la DESUP ou la DRED, trouvent un autre organisme de rattachement. Des propositions seront faites, aucune n’aboutira.

En 1992, le Ministère des Affaires Etrangères retire au SFRS la gestion de sa cinémathèque pour la confier à un organisme privé : le CEDFI.

Début 1993, le budget du SFRS est bloqué, il le restera jusqu’au mois de juin. Après les élections législatives, l’organigramme du ministère est profondément modifié et M. François Hinard prend la tête de la direction de l'information scientifique, technique et des bibliothèques (DISTB).


Le 25 mars 1993, un nouveau décret paraît.

« Art. 1er . - Le Service du film de recherche scientifique a pour mission de produire des documents audiovisuels, à la demande des enseignants-chercheurs et des étudiants, sur des sujets de recherche traités dans les établissements d'enseignement supérieur et de recherche et qui requièrent une illustration audiovisuelle du sujet traité. Il participe à la distribution des documents audiovisuels scientifiques.

Art. 2. - Un conseil scientifique règle par ses délibérations les programmes de production du service du film de recherche scientifique. Il examine chaque année le bilan de ses réalisations et les évalue.

Art. 3. - Le conseil scientifique du service du film de recherche scientifique comprend deux membres de droit :

  • le directeur de la recherche et des études doctorales ou son représentant;
  • le directeur général du Centre national de documentation pédagogique.

Il comprend en outre douze personnalités représentatives des grandes disciplines scientifiques désignées par le ministre chargé de l'enseignement supérieur pour une durée de trois ans, renouvelable.

Le conseil scientifique élit son président en son sein.

Art. 4. - Le directeur du Service du film de recherche scientifique est nommé pour une durée de trois ans renouvelable par le ministre chargé de l'enseignement supérieur, sur proposition conjointe des deux membres de droit du conseil scientifique ».


En août 1993, le directeur général du CNDP, met fin aux fonctions de Mme Janine Mira et prend la direction du SFRS à titre dérogatoire.

Le SFRS connaît alors une période de flottement qui dure quinze mois.

En juillet 1994, le service acquiert le matériel et le logiciel nécessaires à la mise en place d'une banque d’images informatisée. Celle-ci deviendra un axe important de l’activité du service aux côtés de la production et de la diffusion.

1995

Hervé Lièvre, auteur-réalisateur-producteur indépendant (diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Paris, docteur de l’université en psychologie sociale), qui connaît bien le service pour y avoir réalisé 17 films depuis 1979, est nommé directeur du SFRS par le ministre chargé de l'enseignement supérieur, Monsieur François Fillon, sur proposition de Messieurs Hinard et Trincal, en décembre 1994.

Un directeur de production et une assistante du directeur sont embauchés. Un agent, qui avait été détaché au CLEMI (centre de liaison de l'enseignement et des moyens d'information) rejoint le SFRS. Les emplois permanents seront alors au nombre de douze.

La production redémarre. Un premier CD-ROM est mis en chantier sous la direction scientifique du professeur Pierre-Gilles de Gennes.

Des accords de distribution sont signés avec différents organismes ou sociétés : FIFO, ADAV, CEDFI, Virgin, Films C. Kieffer, Science TV; d'autres suivrons avec Ateliers de Diffusion Audiovisuelle; Colaco, Diapofilms, Ciel et Espace…

Fidèle à sa vocation de pionnier, dès 1995, le SFRS ouvre un premier site internet.

Le SFRS devient membre de L'Institut de cinématographie scientifique et de IAMS, International Association for Media in Science —il en est, aujourd'hui, administrateur.

Il signe des partenariats avec la Fête de la Science, le festival de Palaiseau, le Festival International du Film d'Insectes, le Palais de la Découverte.

1997 à 2000

En 1997, le SFRS utilise l'Internet pour créer et diffuser un document pédagogique, il s'appellera "e-doc" pour documentaire électronique; ce sera "Qu'est-ce qu'un nombre ?" écrit par le Pr Christian Houzel.

Le SFRS devient membre de la Federation Of Commercial Audiovisual Libraries (FOCAL).

Persuadés que si la production gagne à avoir des sources multiples, la distribution, en particulier pour l'usager, bénéficie d'une entrée unique —ce qui ne signifie pas exclusive, le SFRS poursuit ses efforts pour convaincre les producteurs universitaires de rejoindre notre catalogue de distribution. Ainsi a-t-il l’opportunité de diffuser les productions du CREA (Rennes 2) du CAVUM (Metz), du SCAVO (Orsay), de Vidéoscop (Nancy 2) de l'université Victor Segalen, de la Passerelle, de l'IRD, etc.

Les efforts d'enrichissement du catalogue ne se limitent pas au monde universitaire français. Ainsi, de nombreuses conventions sont signées avec des producteurs publics étrangers tels le Californian Institute of Technology, le célèbre IWF de Göttingen ou des producteur privés français, tels Ex Nihilo De même, est prise en charge la distribution des films de télévision traitant de science que subventionne le bureau de l'information scientifique et technique du ministère de la recherche.

Certes, diffuser ces excellents documents est un honneur pour le service, mais aussi, et sans doute surtout, c’est une facilité pour les usagers qui, sur une seule page, grâce à un unique et performant moteur de recherche, peuvent trouver leur bonheur parmi les milliers de titres du catalogue; de façon rapide, aisée et efficace.

En 1998, l'Internet accélère, le SFRS aussi. Le site est entièrement rénové. L’offre du SFRS sur ce nouveau média est remarquée par le Fonds francophone des inforoutes qui subventionne un nouvel « e-doc ».

Tous les agents du SFRS ont accès à l'Internet et deviennent, sinon tous des experts, du moins des utilisateurs, et, souvent, des producteurs avisés pour ce nouveau média.

Poursuivant sa politique de relations au sein de l'enseignement supérieur en France et à l'étranger, le service devient membre d'Item Sup, de Gemme et de SCHOMS ("Standing Conference for Heads Of Media Services").

En 1999, après quelques efforts et quelques soucis, le SFRS quitte le boulevard Raspail et s'installe à Vanves. Ses relations avec la Sous direction des technologies d'information et de communication du ministère de l’Education nationale s'intensifient..

Depuis 2000

L'Internet devient le champ principal de l’activité du SFRS.

Après sfrs.fr, le SFRS devient maîtres d'œuvre de Formasup, le site de la formation ouverte et à distance, de Canal-U, la web-télévision des universités. Il prend en charge Legamedia et Educasup.

Au fil des retraites, des mutations, des formations, des transformations de postes, les compétences de l'équipe évoluent et progressent pour rester en harmonie avec les technologies de l'information et de la communication.

Le SFRS commence à rendre des services dans le domaine de l'Internet comme il en rendait dans le champ cinématographique, ainsi héberge-t-il le site de l'École Française d'Extrême-Orient, d'autres suivront.

Peu après, sont offertes des prestations de streaming et de vidéo à la demande. Le travail sur de nouveaux champs ne fait pas oublier les compétences traditionnelles en documentation qui s'avèrent particulièrement utiles pour une gestion efficace de nos bases de données. Citons à ce titre la participation aux projets de l'Université de tous les savoirs ou aux conférences de l'Institut d'Astrophysique de Paris.

Quelques CD-ROM et DVD continuent d'être coproduits.

Une première réflexion se fait jour pour un nouveau décret qui adapterait le texte à la réalité de l’activité du service; c'est le projet CERIMES, « Centre de ressources et d'informations sur les multimédias pour l'enseignement supérieur ».

Le changement de millésime est marqué par une révolution : l'arrêt de la location de films 16mm. Ce ne fut pas sans récriminations mais le SFRS fut inflexible (et généreux, en distribuant les copies 16mm aux utilisateurs réguliers).

Canal-U prend son essor. Ce site, outil au service des Universités Numériques Thématiques (UNT) regroupe 25 producteurs, et des milliers d'heures de vidéo à la demande.

L'enseignement supérieur ne se concevant pas sans recherche, le SFRS accueille deux sites consacrés à celle-ci : E-Pathie (Groupe pour la recherche sur les usages des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement supérieur) et Tématice (Programme de recherche interdisciplinaire sur les TIC pour l’éducation et la formation).

Toujours au titre de la recherche, le SFRS participe, en association avec des laboratoires universitaires et des industriels à un projet du ministère de l'industrie : Domus Videum (Réseau national de recherche et d'innovation en technologie logicielle).

En 2002, le service, avec l'aide d'une subvention de la Région Île de France, est relié à la boucle des contenus et au réseau à haut débit de Renater.

En 2003, "sfrs.education.fr" devient "cerimes.education.fr". Le site s'enrichit, se clarifie et offre tout ce que l'Internet peut offrir, des bases de données à la vidéo à la demande. Nous prenons en charge l'Université de tous les savoirs en ligne dont nous assurons l'intendance.

En 2004, à la demande de la Ministre de la recherche, s’ouvre le portail science.gouv.fr, un nouveau site dédié à l'information scientifique et technique.

Aujourd'hui, bien que l'essentiel de l’activité consiste à diffuser des ressources et de l'information gratuitement sur l'Internet, le CERIMES continue à vendre des documents sur support physique, essentiellement des DVD. Ces ventes s'appuient sur un catalogue de 2 400 titres.

Et, selon Xiti, www.cerimes.fr, Canal-U, Formasup, Science.gouv, Les Signets des bibliothèques et Bibnum, ont totalisé, en moyenne mensuelle, en 2009 : 267 128 visites issues de 244 878 visiteurs 885 568 pages vues. Cela met le CERIMES dans les eaux d’activité internet de sites tels ceux des académies de Poitiers ou de Rennes, de Bison futé, du RSA, ou de justice.gouv. Cf. Internet.gouv.fr : [6]


L'établissement continue de recevoir des prix et des médailles pour ses audiovisuels, ses CD ROM, ses sites.

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