Il n'est pas douteux que Priz ne soit le monastère désigné sous le nom de Priscum Siccinum, situé dans le voisinage de Châlons, de Saint-Jean-sur-Mayenne, et qui fut attribué à un évêque nommé Béraire, dont on ne connait pas le siège, avec d'autres biens ecclésiastiques.
L'abbé Foucher avait bien distingué les deux monastères désignés par Prisco Siccino, attribuant le premier à Priz ; mais il fixait le second à Doucé, alors qu'il doit l'être à Sezain.
On a généralement compris le passage du testament de Béraire où il est question de ce monastère en ce sens qu'il en disposait en faveur de son couvent de Châlons. M. Havet propose avec plus de vraisemblance d'excepter au contraire de ses legs les établissements qu'il tenait de l'Église du Mans. Ces dispositions de Béraire sont datées du 21 février 710. Il reste dans la chapelle de Priz des parties qui peuvent dater de cette époque.
Entre le VIIIe siècle et le XIe siècle, il n'est plus fait mention de Priz. L'auteur des Actus pontificum Cenomannis, qui écrivait vers 830, ne cite jamais cette église, alors qu'il semble prendre à tâche d'attribuer à l'un ou à l'autre des premiers évêques du Mans la fondation des églises paroissiales dont il avait connaissance. La ville de Laval ayant été fondée au commencement du XIe siècle, fut pourtant dès l'origine, attachée à l'église de Priz, preuve que celle-ci était constituée en titre paroissial.
Des parties de l'édifice datent aussi de l'époque intermédiaire entre le VIIIe siècle et le XIe siècle. Le service religieux n'y avait donc pas discontinué. Les bénédictins de la Couture y furent appelés, constituèrent un prieuré et donnèrent à un chapelain le soin et l'administration paroissiale, comme ils le firent pour la ville nouvelle et pour Grenoux. En 1150, le cimetière de Priz était encore le seul où pouvaient se faire enterrer, pour un honoraire de 13 deniers, les habitants de Laval, indubitablement reconnus comme paroissiens de Notre-Dame de Priz.
Le développement de la ville rendant cette situation impossible, le prieuré seul subsista en fait, mais l'église fut toujours fréquentée. On la décora de peintures dont il reste douze tableaux, sous l'arcade du transept, un zodiaque curieux ; des personnages considérables y eurent leur sépulture, comme André Merienne, bienfaiteur du lieu, dont la statue et l'inscription funéraire sont conservées.
Au mois d'octobre 1478, la dame de Poligné, avec une nombreuse suite à cheval, s'y rendit, passant la rivière au port de Botz, et trouva à l'église les religieux cordeliers, venus pour chanter à son intention un office solennel. Beaucoup de paroissiens eurent de tous temps la dévotion de faire bénir leur mariage à Notre-Dame de Priz. Même après la chute en commende du prieuré, le sanctuaire resta toujours l'objet de la vénération des Lavallois.
Au mois de mai 1791, les marguilliers de la Trinité de Laval et les officiers municipaux s'opposèrent à la vente de la chapelle qui ne fut adjugée que le 12 germinal an II à Julien Dupré pour 1 805 livres. On y remarque deux autels, à baldaquins du XVe siècle, une clôture à jour du XVIe siècle, séparant le chœur de la nef, supportant le Crucifix, la Vierge et Saint-Jean (statues en bois du XVe siècle), comme les jubés d'un usage plus ancien.
Jules-Marie Richard attribue à Michel Lemesle, le retable du maître-autel, avec de grandes probabilités, car les statues de Saint-Pierre et de Saint-Paul sont signées de lui.