Château de Bonaguil - Définition

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Les aménagements de Jean de Roquefeuil

Jean de Roquefeuil, qui a envoyé son fils Antoine participer à la guerre de la Ligue du Bien public, contre le roi, procède à quelques aménagements, autant défensifs que de confort :

  • les murs du logis à l'ouest de la cour intérieure sont surélevés (en E sur le plan) afin d'ajouter un étage supplémentaire.
  • Un escalier à vis est installé dans une nouvelle tourelle "hors d’œuvre" accolée contre le flanc ouest du donjon, ce qui augmente l’espace disponible à l'intérieur de celui-ci. L'accès au donjon s'effectue désormais ainsi : partant de la cour, une volée d'escalier rectiligne d'une bonne vingtaine de marches mène à une étroite porte ouverte à la base de la tourelle d'escalier. Cette porte est défendue un pont-levis piétonnier et quelques petites canonnières à tir plongeant.

Des quatre fils -sur neuf enfants- de Jean, c’est le troisième, Bérenger, surnommé 'Bringon', qui survit aux autres et hérite en 1483, de tous les biens de ses parents. Auparavant, Bérenger a fréquenté la cour du roi de France Louis XI où son père l'avait probablement fait entrer comme page. En 1477, il épouse Anne du Tournel au Château Royal d'Amboise. Il appartient sans doute au cercle des personnages de la cour assez proches de Louis XI car ce dernier, réputé pour sa pingrerie, lui octroie néanmoins une confortable pension. Revenu de la cour après la mort de son père, Béranger de Roquefeuil vivra quelques années entre son manoir de Castelnau-Montratier à une trentaine de kilomètres de là et un de ses autres châteaux, Blanquefort. Il possède désormais en tout une vingtaine de châteaux et près de trente baronnies (il en fait d'ailleurs état quelques années plus tard dans une lettre adressés à Louis XII) Et c'est vers 1495 que Bérenger va s'installer à Bonaguil dont il fait sa résidence principale, non sans y avoir engagé, une dizaine d'années auparavant, d'importants travaux qui vont transformer, agrandir et renforcer considérablement la vieille forteresse de ses parents.

Les constructions d’agrément au XVIIIe siècle

Marguerite de Fumel séjourne en effet régulièrement au château de Bonaguil. Elle fait donc aménager le château, notamment dans le logis P du plan. À cette époque, la fausse braie à l’ouest du château est agrandie et aménagée en une grande terrasse et devient un lieu de promenade et d’agrément. De nouveaux appartements sont construits au sud, en dehors de l’enceinte intérieure, et bénéficiant ainsi d’une meilleure exposition. La châtelaine donne des fêtes. Les sept ponts-levis sont transformés en ponts-dormants. Une partie des remparts est abattue afin de donner une vue sur la vallée.

Les vicissitudes du château du XVIe siècle au XVIIIe siècle

Quand Bérenger meurt en 1530 à l'âge exceptionnel pour l'époque de 82 ans, le château de Bonaguil, avec ses hautes tours et murailles, bien qu'épaisses, n’est déjà plus adapté aux techniques militaires de l'époque. Dans l'intervalle, les canons ont fait de considérables progrès : ils peuvent tirer de plus en plus loin et avec plus en plus de force. On commence dès lors à construire des forts enterrés et à peine dix ans plus tard, les premières fortifications bastionnées vont voir le jour en Italie. Malgré ces faiblesses, Bonaguil demeure pour l'époque une forteresse imposante qui ne résisterait certes pas bien longtemps à une armée bien organisée et équipée, mais peut tenir longtemps en respect une troupe peu nombreuse et mal aguerrie.

Charles, le fils de Béranger de Roquefeuil dilapide (semble-t-il pour sa belle épouse Blanche de Lettes) la fortune de son père, et ses fils Honorat et Antoine héritent d’une fortune bien amoindrie. Au cours des guerres de Religion, les deux frères combattent dans les camps opposés, et le château est pris en 1563. Une première restauration a lieu en 1572. Endetté, Antoine doit remettre au sire de Pardhaillan la forteresse en 1618, avant de pouvoir la racheter quelques années plus tard.

Son fils Antoine-Alexandre est marquis, mais laisse à sa seule fille Marie-Gilberte, un château en mauvais état et des coffres vides. Mariée dès la mort de son père le 9 juillet 1639 (à treize ans) au marquis de Coligny-Saligny, lieutenant des gendarmes de la Reine, elle se consacre au relèvement et à l’entretien du château. Elle se remarie en 1655 avec Claude-Yves de Tourzel, marquis d’Allègre, dont elle a une fille qui épouse Seignelay, ministre de la famille de Colbert.

François de Roquefeuil, parent éloigné qui avait quelques droits sur le château, en prend possession en 1656, après avoir enlevé de force le château de Flaugnac, les conserve près d’un an, et n’abandonne Bonaguil que pillé. Marie-Gilberte réside à Paris les dernières années de sa vie, et laisse à l’abandon le château de Bonaguil, jusqu’à sa mort en 1699. Il passe ensuite aux Montpeyroux (François-Gaspard de Montpeyroux, qui, soldat, n’y habita presque jamais) puis à sa sœur qui le vend en 1719 à Jean-Antoine de Pechpeyrou-Beaucaire. Le fils de celui-ci vend le château à Marguerite de Fumel, veuve d’Emmanuel de Giversac, en 1761, qui y fait quelques travaux de confort.

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