Co-cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Bourg en Bresse | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays |
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Région | Rhône-Alpes | ||
Département | Ain | ||
Ville | Bourg en Bresse | ||
Culte | catholique romain | ||
Type | cocathédrale | ||
Rattaché à | Diocèse de Belley | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique et Renaissance | ||
Protection | Classée Monument historique le 21 décembre 1914 | ||
Localisation | |||
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La cocathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Bourg-en-Bresse, longtemps seule église paroissiale des Burgiens après la suppression de la paroisse Saint-Pierre, fut de 1515 à 1534 le siège de l'éphémère diocèse de Bourg.
Une légende lie l'existence d'un sanctuaire marial à Bourg à la découverte par un pâtre d'une image de la Vierge dans un saule, à proximité de la porte d'Espagne. Portée à la paroisse Saint-Pierre de Brou, celle-ci aurait regagné le lieu de son invention. Un oratoire aurait alors été prestement construit, une statue de Marie étant par ailleurs taillée dans le bois de l'arbre abattu pour cause de caducité.
L'existence d'une chapelle desservie par des prêtres burgiens est dûment attestée en 1258 à l'occasion d'un legs en faveur de sa fabrique. De même, le comte Aymon de Savoie, guéri par l'intercession de la Vierge, gratifia le sanctuaire d'une riche fondation en 1343. La notoriété de la chapelle s'accrut dès lors au point que les habitants de Bourg délaissèrent progressivement l'antique paroisse de Brou, fort éloignée de l'agglomération qui commençait à se presser autour du château des sires de Bâgé.
Jean de Loriol, évêque de Nice d'origine bressane, présida par la suite aux destinées du sanctuaire marial, obtenant de Jules II l'union du prieuré de Brou vacant et de la paroisse St-Pierre de Brou à la mense de l'église Notre-Dame dont il avait entrepris la construction en 1505, une bulle étant fulminée à cette occasion le 10 mars 1505. Nonobstant, il revient à Marguerite d'Autriche d'avoir infléchi le transfert de la paroisse de Saint-Pierre de Brou à l'église N.D. de Bourg. Veuve de Philibert de Savoie en 1504, celle-ci entendait accomplir le voeu de sa belle mère, Marguerite de Bourbon, à savoir la fondation d'un monastère à Brou qui accueille sa dépouille, et conséquemment celle de son fils et de son épouse. Les intérêts convergents des burgiens et de la fille de Maximilien d'Autriche n'eurent aucun mal à convaincre le pontife qui entérina l'affaire dans une seconde bulle du 16 juillet 1506.
La paroisse de Bourg devait également bénéficier des largesses de la famille bressane des Gorrevod, particulièrement proche de la Maison de Savoie. Louis II de Gorrevod, évêque de Maurienne, neveu de Jean de Loriol et frère de Laurent, ce dernier gouverneur de Bresse et chevalier d'honneur de Marguerite d'Autriche, contribua à la fondation matérielle et spirituelle de N.D. de Bourg.
Ce prélat, par ailleurs abbé commandataire d'Ambronay dont dépendait le prieuré et la paroisse de Brou, avait déjà précédemment autorisé le transfert du siège paroissial de Brou à Bourg. Il devint évêque de surcroit du nouveau diocèse de Bourg dont la fondation, le 1er juin 1515, répondait à la volonté de la maison de Savoie de soustraire ses territoires situés à l'est de la Saône à l'emprise de Lyon, ville alors française, dont l'archevêque était l'ordinaire de la Bresse.
C'était sans compter l'influence du roi de France, François Ier, qui obtint de Léon X la suppression du nouveau siège de Bourg dès le 1er septembre 1516. Pour autant, il fut rétabli le 13 novembre 1521 avant que Paul III ne le supprime définitivement le 4 janvier 1534, la mort de Marguerite d'Autriche en 1530 ayant privé les burgiens d'un soutien notable auprès de la papauté.
Par delà ces aléas politiques, N.D. conserva son chapitre de chanoines, devenant par là-même collégiale de Bourg.
La mort de Marguerite d'Autriche en 1530 puis celle du Cardinal de Goverod en 1541 privent le chantier burgien de subsides importants. Si les portails occidentaux sont érigés vers 1545 dans un style renaissance, l'entreprise s'essouffle de sorte que la construction des voûtes et l'achèvement du monument nécessiteront plus d'un siècle. La tour, du dessin de Philippe Caillé, dit Maucras, édifiée de 1656 à 1665, est ainsi couronnée par Philippe Convers d'un étage octogonal et d'un dôme seulement en 1690.
La Révolution, dispersant le chapitre canonial, met fin à un siècle de quiétude. Sur ordre d'Albitte, représentant du peuple en mission dans l'Ain, le dernier étage et le dôme du clocher disparaissent. Une fois le culte restauré, la collégiale conserve uniquement le statut de paroisse et le clocher n'est restauré qu'en 1911-1914, par Tony Ferret, dans un style sensiblement différent. Quant au statut, l'église paroissiale N.D. de Bourg-en-Bresse n'est érigée en co-cathédrale que le 3 mai 1992, par décret de la congrégation pour les évêques à Rome en date du 20 août 1990.