Disque compact - Définition

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Histoire

La création

Le disque compact fut inventé conjointement par les firmes Philips et Sony Corporation avec, également, la participation de Hitachi pour l’audio-numérique (CD audio) en 1979. Quand les deux entreprises ont décidé de travailler ensemble en 1979, le projet prévoyait que les platines laser seraient équipées des puces électroniques les plus puissantes jamais commercialisées pour un produit grand public. En 1980, un « livre orange » a précisé les caractéristiques techniques du nouveau disque et le partage des brevets entre les deux concurrents : à Philips la conception du CD (sur la base de leur expérience de la technologie du Laserdisc) et des lentilles qui permettent la lecture ; à Sony la définition du format utilisé pour numériser la musique et la méthode de correction d’erreurs. Parmi les principaux membres de l’équipe, les plus connus sont Pieter Kramer (directeur du laboratoire de recherche optique de Philips dans les années 1970) et Kees A. Schouhamer Immink pour Philips et Toshitada Doi pour Sony.

Les premiers prototypes produits par Philips mesuraient 115 mm de diamètre, avec un codage sur 14 bits et une capacité de 60 minutes. Sony insista pour qu’on adopte un codage sur 16 bits et une durée de 74 minutes, ce qui a augmenté la taille du disque à 120 mm. Selon les rumeurs, la capacité du CD 12 centimètres a été augmentée à 74 minutes, à la demande de Herbert von Karajan, pour que la version la plus lente de la 9e symphonie de Beethoven tienne sur un seul CD. Sony indique que c’est à la demande de l’épouse de son président, pour ces mêmes motifs.

Philips et Sony ont annoncé fin août 1982 qu’ils étaient prêts à sortir leur nouveau produit et ont commencé les ventes à l’automne. La production industrielle commença le 17 août 1982 à Langenhagen, près de Hanovre (R.F.A.). Les premiers albums produits étaient Une symphonie alpestre (Herbert von Karajan avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin) et The Visitors (ABBA). La première platine fut vendue au Japon le 1er octobre 1982 accompagnée de l’album 52nd Street de Billy Joel.

Un remplaçant du vinyle

Le succès du CD est progressif, limité dans un premier temps à l’album The Visitors d’ABBA (Polygram, label de Philips), et à un enregistrement de la Symphonie alpestre de Richard Strauss dirigée par Karajan. En effet, le CD passe surtout dans les premiers temps pour un support réservé aux mélomanes classiques, grâce à la qualité sonore qu’il offre. Quelque 200 titres, classiques essentiellement, sont ainsi produits par Philips. C’est la mise sur le marché de l’album Brothers in Arms, du groupe Dire Straits (premier album entièrement numérique), qui démocratise le CD : l’album se vend à plus d’un million d’exemplaires. Il ne fait plus de doute que le CD apparaît comme le possible support sonore de l’avenir.

Dès 1986, les platines laser se vendaient mieux que les autres et en 1988 les ventes CD dépassaient celles des vinyles. En France, la démocratisation du CD passe par l'activité d'éditeurs indépendants comme NTI (David Mufflarz) et Christian Brunet (Levitan SA - CD One music). Cet indépendant est le premier à travailler sur "le fond de catalogue" et donc sur un prix de vente raisonnable alors qu'un CD est toujours proposé à des tarifs ne pouvant motiver que l'élite du public. Ainsi apparait dans le circuit de la grande distribution des collections très bon marché là où les majors sont excessivement chères. Christian Brunet réalise pour le groupe Carrefour la première opération qui voit proposer au public des coffrets de 10 CD pour moins de 90 francs (13,72 euros) dès 1991. Cette collection (Romance du classique) sera vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires en moins d'un mois, durant les fêtes de fin d'année. Cette politique de prix fera exploser les ventes de lecteurs de CD en France.

Le CD a connu un large succès et s’est rapidement substitué aux disques vinyle comme support musical, notamment grâce aux qualités suivantes :

  • Absence d’usure due à la lecture (la lecture optique supprime le contact mécanique et donc l’altération du support par frottement). Dans la réalité, la durée de vie moyenne réelle des supports est contestée, certains accordant aux disques compacts une espérance de vie de seulement dix ans (les dégradations peuvent être : en rayures, oxydation…), mais les utilisateurs soigneux pourront conserver leurs CD en bon état pendant bien plus longtemps ;
  • Tailles du support : ses 12 centimètres de diamètre lui confèrent une portabilité que n’avait pas le microsillon. Un deuxième format de 8 centimètres est, lui aussi, normalisé ;
  • L’épaisseur nominale est de 1,2 mm ;
  • Qualité "théorique" de reproduction sonore supérieure aux cassettes audio et disques vinyles. (Rapport Signal/Bruit bien plus important, reproduction exacte à chaque lecture grâce au système de correction d’erreur, etc. Cependant les audiophiles ou mélomanes exigeants préfèrent le son du vinyle qu’ils jugent plus musical, plus naturel et plus précis dans les mediums/aigus : avec une bonne sonorisation on s'aperçoit que la finesse des timbres est mieux rendue en analogique (avec le vinyl) qu'en signal numérique sur 16 bits (CD), surtout pour les orchestrations d'instruments acoustiques; le suréchantillonnage, qui consiste à mieux interpoler le signal, limite un peu les dégâts. Le format numérique SACD comble ces lacunes, avec une meilleure définition numérique que le CD, mais il ne s'est pas imposé ;
  • Retour à l’écoute intégrale sans avoir à retourner le support audio dans le lecteur avec un accès sans manipulation mécanique, ce qui ne s’était pas vu depuis la disparition des cartouches 8 pistes. Les disques vinyles étaient enregistrés sur deux côtés, on devait donc les retourner à la mi-écoute; les lecteurs de cassette disposaient parfois d'un système dit autoreverse inversant le sens de marche et commutant les têtes de lecture en fin de bande ;
  • Accès direct au différents morceaux ainsi qu'à des index pour chaque morceau (utilisé essentiellement pour la musique classique) ;
  • Les CD-R (CD vierges à graver) ont les mêmes dimensions, et peuvent être utilisés pour stocker des données Red Book (qui définit le standard Audio pour le CD, tel que les 44,1 kHz de fréquence d’échantillonnage et 16 bits de résolution). Il existe les CD-ROM PC qui sont conçus pour une utilisation avec un graveur dans un PC, et les CD-ROM Audio qui sont conçus pour les enregistreurs de maison (qui ne peuvent pas lire les CD-ROM PC). Ils sont d’ailleurs plus chers car ils contiennent un pourcentage pour les droits d’auteurs qui sont reversés à la SACEM en France ou la SABAM en Belgique.

Compact Disc est une marque déposée par la firme néerlandaise Koninklijke Philips Electronics N.V. et cette dernière refuse l’utilisation du terme déposé pour tout disque audio protégé contre la copie.

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