Plusieurs théories ont été émises pour décrire l'histoire de l'élevage bovin africain. Longtemps, les spécialistes ont cru que le bétail domestique venait de Mésopotamie (donc des descendants de Bos primigenius). Des peuples de pasteurs auraient ensuite migré vers l'Égypte et le reste de l'Afrique, y amenant leur bétail et leur technique d'élevage. Cette population aurait ensuite subit des croisements avec Bos africanus sauvage.
Suite à des récentes recherches archéologiques et en génétique moléculaire, la théorie actuellement admise fait remonter l'élevage bovin en Afrique à près de 8000 ans. Une domestication en Afrique de Bos africanus aurait eu lieu presque en même temps que celle de Bos primigenius en Mésopotamie.
Henri Lhote pense qu'une branche bovine aurait été domestiquée dans la haute vallée du Nil (Haute Égypte, Nubie et Éthiopie). Il s'agirait d'un bœuf à bosse qui n'a rien à voir avec le zébu. Il aurait migré ou été introduit en Égypte antique : on le retrouve représenté sur les monuments. Il aurait aussi suivi le peuple peul dans sa migration entamée 4 500 ou 4 000 ans avant J.-C. Les peintures pariétales de bovins permettent de suivre l'avancée de ce peuple, puisque c'est lui qui apporte la technique de représentation dans le Sahara. Arrivées en Mauritanie et au Sénégal, les traces deviennent plus difficiles à suivre : les grottes et rochers permettant la réalisation d'œuvres d'art sont plus rares. Les Peuls auraient introduit l'élevage bovin en Afrique de l'Ouest.
Il aurait subi des changements climatiques très importants, donnant trois rameaux de race:
Par ailleurs, Bos africanus est cité par des historiens espagnols comme ayant fait un apport non négligeable aux races ibériques. Un passage de bovins par le détroit de Gibraltar aurait pu se faire au cours de la préhistoire. Cet apport est trop ancien pour correspondre avec le bétail apporté par les Arabes au VIIIe siècle.
Il s'agit du zébu originaire du bassin de l'Indus. Selon Henri Lhote, il n'a fait son apparition en Afrique que bien après Bos africanus. Il semble avéré qu'il est arrivé d'Inde par bateau, amené par les Arabes. Ces derniers le trouvaient mieux adapté que les bovins anciens au climat en cours d'assèchement. Il aurait ainsi contribué à améliorer la productivité. Il a lentement infusé les races locales au cours des siècles, donnant par croisement, les rameaux Sanga, Grand zébu est africain, Petit zébu est africain et Zébu ouest africain.
Au XIXe siècle, une épidémie de peste bovine arrivée avec des bovins italiens en Érythrée décima le cheptel bovin dans tout l'est africain. Il s'ensuivit une famine très grave, suite à laquelle les Européens opérèrent un apport massif de zébus d'Inde et du Pakistan dans cette région. Cette arrivée créa un nouveau rameau, croisement entre les zébus et le rameau Sanga. Il est nommé zenga.
Cette espèce est issue de Bos primigenius, l'aurochs. De l'éclatement géographique né de sa répartition de la Chine à l'Espagne, de profondes différences sont apparues, donnant une diversité génétique très importante. La classification actuelle ne reconnaît que Bos primigenius, ancêtre de Bos taurus. Cependant, l'existence antérieure du nom de sous-espèce, Bos brachyceros, permet de retracer un historique de la population bovine européenne. En effet, l'ancien terme aujourd'hui invalidé, est utilisé dans un grand nombre d'historiques de race bovine. L'usage de ce terme obsolète permet de mieux expliquer le peuplement bovin de l'Europe.
L'aurochs est attesté en Europe depuis le début du Pléistocène moyen. Son lien à l'homme a existé dès leur rencontre. Il était un gibier de choix et les peintures nombreuses attestent de ce lien. Selon Claude Guintard, la variété de couleur et de forme de cornes permet de dire que des variations génétiques existaient dans une population dont l'aire de répartition couvrait des milliers de kilomètres. Par ailleurs, la sélection naturelle a adapté ces individus à leur milieu. De plus, l'époque du peuplement de l'Europe coïncide avec des changements climatiques majeurs. On a parfois fait un lien entre l'auroch européen et les races bovines européennes de grande taille : races bovines du littoral de la mer du Nord et rameau blond et rouge.
Ce nom a été longtemps été donné par certains auteurs de la première moitié du XXe siècle à des bovins domestiques particuliers, dont ils considéraient que les spécificités physiques renvoyaient à une espèce à part.
Aujourd'hui, la tendance est de considérer Bos brachyceros comme un type de bovin domestique, simple sous-ensemble de Bos taurus. L'espèce n'est donc plus valide, mais le terme permet de caractériser certaines races domestiques anciennes.
Il faut semble-t-il distinguer un peuplement ancien, qui a donné des races domestiquées sur place et un peuplement ultérieur avec des bovins qui sont venus d'Asie avec les peuples qui les avaient domestiqués.
La domestication de Bos taurus n'est pas européenne. L'invention de l'agriculture en Mésopotamie a provoqué une augmentation importante de la population. Des groupes ont quitté cette région vers l'Europe ou la steppe eurasiatique. Ils ont emmené avec eux leurs animaux, dont les bovins aptes à la traction des chariots portant leurs bagages. Ces arrivées successives de bovin domestiqué en Europe ont provoqué des métissages avec l'aurochs sauvage pour créer les rameaux dont les races contemporaines sont issues.
Bos brachyceros est cité comme ancêtre des races suisses. C'est un bœuf des marais de petite taille, qui porte de courtes cornes. Il aurait ainsi fortement contribué à la création du rameau pie rouge des montagnes. La population s'étendait jusqu'au rivage méditerranéen. La race camargue est issue directement de cette origine. Le rameau celtique présente ses caractères. Il a migré de la Méditerranée au nord-ouest de la France puis dans les îles Britanniques au Néolithique. Le rameau ibérique aurait la même origine. Outre leur taille, on peut signaler leur caractère difficile, agressif ou combattant. Cet état de fait a été mis en exergue sur les races hérens (combats de reines), camargue et toro de lidia (tauromachie). Il est souvent fait mention du caractère difficile et imprévisible de races du rameau celtique. Lors de leur domestication, les individus capturés étaient, volontairement ou non, croisés avec les animaux restés sauvages. Des races à cornes courtes, voire sans cornes sont originaires de Scandinavie, une région de tourbières et de terres acides. Leur morphologie et leur adaptation aux pâturages sur sols ingrats (acides) plaident pour une origine semblable.
On parle aussi de Bos brachyceros dans les pays bordant la Méditerranée. Il s'agit de l'espèce domestiquée au Néolithique en Asie occidentale et disséminée par les Grecs, donnant le rameau brun à robe brune en Europe. En Asie occidentale, il a donné le rameau brun à robe fauve. Les animaux issus de cette domestication ont accompagné la migration de leurs éleveurs. Pour tracter les chariots, la sélection n'a conservé que les individus dociles. C'est la raison pour laquelle on ne signale plus de races agressives. La brune est même louée pour sa docilité.
Pour les Espagnols, le rameau ibérique résulterait du métissage de Bos primigenius européen et de Bos brachyceros africain.
Chaque vague de peuplement humain a fait voyager les bovins élevés par le peuple migrant. Nombre de peuples ont apporté d'Asie leur bétail. Ce bétail métissé avec l'aurochs a constitué le fond du peuplement. D'autres mouvements ont par la suite brassé les populations.
Les peuples germaniques, issus de l'actuelle Suède, auraient disséminé du bétail nordique et rouge de la Baltique. Plus tard, les Huns auraient apporté la Brune dans les Alpes orientales, les Goths, du bétail grise des steppes en Italie (podolica) et en France. (Gasconne) Plus tard, les Magyars amèneront en Hongrie du bétail de même origine, donnant le bœuf gris de Hongrie. Le rameau celtique sera constitué de bétail originel de type Bos brachyceros, avec du bétail viking venu de Scandinavie, (Rameau nordique). L'élevage bovin en Grande-Bretagne est encore plus complexe.
Autre mystère, des textes décrivant l'origine de la race italienne piemontese la disent issue du croisement de Bos primigenius et d'un zébu venu du Pakistan, accompagnant un peuple en marche. La diversité des sources semble corroborer ce fait, mais il est surprenant qu'on ne trouve nulle autre trace génétique de cette espèce entre le Pakistan et le Piémont.
Il existait un élevage bovin celte en Gaule. Les premières fouilles ont montré que l'arrivée des Romains correspond à une augmentation de la taille des restes de bétail consommé trouvés dans des dépotoirs. Cette taille diminue à nouveau ensuite à la fin de l'Empire romain. Des races plus performantes auraient pu être introduites d'Italie.
Les études plus récentes infirmeraient cette hypothèse : il existait des bovins de taille plus grande au nord de la Gaule dès la conquête, alors qu'au sud, l'augmentation est plus tardive de deux siècles. Il s'agirait alors de l'introduction de techniques de sélection. La taille modeste des animaux de l'élevage celte n'est cependant pas un élément de moindre technicité. Il permet de ne pas perdre de viande à une époque où la conservation de la viande peut être aléatoire. Avec les Romains, le marché s'élargit et la commercialisation de quantités plus importantes ne semble plus poser de problèmes. De plus, le bœuf de simple aliment aurait gagné le statut d'animal de trait.
La diminution de la taille des animaux après la chute de l'Empire peut provenir des mêmes phénomènes inversés : arrêt de la sélection et arrivée d'animaux de plus petite taille, venus avec les peuples qui les élevaient : rameau grise des steppes venu des plaines d'Ukraine.
L'existence plus ancienne de bovins plus grand au nord de la Gaule pourrait aussi être liée à la proximité de la grande plaine eurasiatique où vivait Bos primigenius. Il aurait donné les Races du littoral de la mer du Nord de grande taille.