Propriétés
Avicenne et les Arabes sont les premiers qui ont connus les vertus de la mélisse : on faisait avec ses jeunes pousses pilées et mêlées avec du sucre, des espèces de gâteaux qu'on fait manger aux femmes, dans la suppression des lochies; on ordonnait aussi la décoction de cette plante, mêlée avec du nitre, dans les indigestions qui proviennent d'avoir mangé trop de champignons. Simon Pauli assurait avoir guéri une femme de la jaunisse et d'une affection mélancolique, en lui faisant « rendre matin et soir un opiat fait avec la conserve de mélisse, de bourrache et de buglosse, du kermès et le syrop des cinq racines apéritives » Matthiole cite aussi la mélisse comme remède à l'ictère et les troubles du foie.
D'après la monographie de M. Amédée Boyer l'Eau de Mélisse était « le seul cordial dont la vertu antispasmodique puisse être garantie par la médecine; les palpitations reins et cœur, les faiblesses, toutes les affections gastriques et céphalalgiques, qui n'ont d'autre cause qu'un désordre nerveux, cèdent à l'emploi de quelques gouttes. Elle est du plus grand secours contre les affections cholériformes qui sévissent à cette époque en grand nombre : prise à l'intérieur en quantité suivante, elle guérit les attaques apoplectiques, que l'usage de l'eau des Carmes prévient et empêche ... » L'eau de mélisse était aussi réputée pour : l'épilepsie, le scorbut, les vapeurs, les troubles hystériques, apoplexie, mélancolie (Simon Pauli), coliques, léthargie, la paralysie et les vertiges (Rondelet), le panaris (mélangée à du vin), contre les débilités des voies digestives et les flatuosités… On en prescrivait dose d'une à deux cuillerées dans une tasse d'eau sucrée, ou sur un morceau de sucre.
Compléments
Articles connexes
Liens externes
- (fr)Histoires de grands parfums anciens et moins anciens M. Chastrette Professeur émérite à l'Université Lyon 1
- (fr) Renouard Larivière & Cie : eau de mélisse des carmes
- (fr) Société d'histoire de la Pharmacie : Laboratoire Boyer et Cie devenu par la suite Renouard Larivière & Cie
- (fr)Affiches Publiciatires des Carmes Boyer
Bibliographie
- Actes Royaux, BnF XVIIe siècle.
- Les vertus d'une eau de melisse, composée aux Carmes dechaussez de Paris, souveraine contre l'apoplexie et les vapeurs, &c. BnF XVIIe siècle.
- Laujardière (pharmacien), Petit manuel de l'art de préparer les tisanes aux malades, augmenté d'un appendice sur les propriétés de l'eau de mélisse des Carmes, de l'eau vulnéraire spiritueuse et du thé vulnéraire, Wittersheim BnF sur Opale.
- Gérardin, E., Histoire et pharmacologie de l'eau de mélisse dite des Carmes, Marne : Sezanne , 1909 BnF sur Opale.
- Maurice Bouvet, La Véritable formule de l'eau de Mélisse des Carmes de la place Maubert, Revue d'histoire de la pharmacie, 1953, BnF sur Opale.
- Anne Germain, L'Eau de Mélisse des Carmes Boyer, 1909 1991.
- Vanessa Mercier, L'eau de Mélisse des Carmes en Europe, 1996
- M. Boyer, Journal de chimie médicale, Sur L'Eau de Mélisse dite des Carmes,
- MM. Cadéac et Albin Meunier, Mémoires. Contribution à l'étude de l'alcoolisme. Recherches physiologiques sur l'eau de mélisse des carmes, Revue d'hygiène et de police sanitaire 1891, n° 13, Paris, éditions Masson, 1891,
- Charles Tamarelle, Les pots de la pharmacie des Carmes : de Bordeaux à Dax, Bulletin de la Société de Borda : Sciences, Lettres et Arts des Landes, p. 3-10, 1er trimestre 2010
- Frédéris Renou, Thèse sur l'eau de Mélisse des Carmes de Bordeaux (Biographie de Pierre Catinot, Histoire de la pharmacie des carmes de Bordeaux, neuf recettes d'Eau des Carmes, etc.) , 2006
- Louis Servantie, La Pharmacie à Bordeaux (1790-1804), frère Placide, petit carme déchaux, 1965.