L’école supérieure d'arts et médias de Caen, anciennement École des beaux-arts de Caen, est un établissement d’enseignement supérieur des arts plastiques gérée par la Communauté d'agglomération Caen la Mer sous la tutelle pédagogique du Ministère de la culture et de la communication.
Un cours de dessin est annexé à l'École centrale du Calvados créée suite au décret du 25 février 1795. Les cours commencent le 31 décembre 1796 dans la grande salle de l'ancienne faculté de droit du palais de l'Université construit au XVIIIe siècle derrière l'église du Vieux Saint-Sauveur. L'enseignement offert par François-Pierre Fleuriau est jugé excellent par le jury central et ses cours deviennent rapidement les plus fréquentés de l'école (88 élèves en l'an VI, 124 en l'an VII, 122 en l'an IX). Mais la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) supprime les écoles centrales. Pour palier l'absence d'enseignement artistique à Caen, la ville fonde en 1804 l'école municipale de dessin. Dirigée par François-Pierre Fleuriau, devenu conservateur du nouveau musée des beaux-arts de Caen, l'enseignement est dispensé dans trois salles voisines du musée installé dans l’ancien séminaire des Eudistes de Caen, transformé en hôtel de ville pendant la Révolution.
Ces locaux sont détruits lors de la bataille de Caen en 1944. L'école municipale de dessin déménage donc dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle situé au 83 rue de Geôle. En 1954, l’école municipale de dessin est rebaptisée école municipale des beaux-arts de Caen. Pour faire face à l'accroissement du nombre des élèves, de nouveaux locaux sont ouverts dans différents quartiers de la ville :
L'école, gérée depuis 2003 par la communauté d'agglomération Caen la Mer, devient alors l'École régionale des beaux-arts de Caen la Mer. Le 26 septembre 2004, le conseil communautaire de Caen la mer adopte le principe de la construction d’un nouveau bâtiment sur la presqu’île portuaire de Caen regroupant l'ensemble des services. Ce nouveau bâtiment de 11 500 m2 doit être conçu afin de répondre aux besoins et aux spécificités des différentes activités de l'école : les cursus d’études de l’enseignement supérieur et de la recherche, les programmes d’initiation à la pratique artistique destinés aux adultes et aux enfants, ainsi que de nouvelles missions de diffusion et de programmation culturelle. Le 27 février 2009, les élus de l'agglomération Caen-la-Mer ont décidé de renommer l'établissement au moment où l'école est déménagée dans ses nouveaux locaux ; depuis la rentrée 2009, il est baptisé l'École supérieure d'arts et médias de Caen (Esam)
L’ESAM accueille chaque année environ 250 étudiants. L’enseignement s’y articule autour de cours magistraux, de la pratique des différents moyens d’expression en ateliers, de recherches personnelles et de stages professionnels. Il est assuré par une équipe pédagogique qui associe des enseignants issus des champs théoriques et des champs pratiques. Il s’agit d’artistes ayant une pratique reconnue dans le domaine de la création contemporaine et dont les activités professionnelles représentent un large échantillon de compétences et de domaines d’interventions.
Depuis la mise en place du « système européen de transfert et d’accumulation de crédits » (ECTS), les études sont organisées sous la forme de cursus en semestres. Elles préparent à des diplômes intégrés dans le schéma Licence-Master-Doctorat (LMD). Trois filières de formation sont ainsi proposées : un cycle court option Design Graphique et deux cycles longs option Art et option Communication et Média.
vue de la façade sud |
Situé sur la presqu’île portuaire, bordée par l’Orne et ses canaux, le bâtiment conçu par le cabinet studioMilou architecture s’organise autour de quatre cours paysagées. La première de ces cours est couverte : c’est un grand espace en verrières qui accueille l’ensemble des visiteurs et ouvre vers les espaces publics, restaurant, auditorium, salle d’exposition, bibliothèque, ou vers les espaces réservés aux différents programmes d’études, enseignement supérieur et cours de sensibilisation aux arts visuels. Le rez-de-chaussée, socle du bâtiment, abrite les ateliers techniques les plus lourds, céramique, bois, fer, résine, lithographie, imprimerie, sérigraphie, photographie, etc. Ceux-ci se prolongent au premier étage par les équipements de technologies numériques, multimédia, montage vidéo, animation, 3D, etc. Les ateliers des étudiants se répartissent quant à eux sur les deux derniers niveaux, autour des cours paysagées des bâtiments.
Avec ce nouvel équipement, l’ESAM disposera des outils nécessaires à la mise en œuvre d’une programmation culturelle riche et novatrice : une salle d’exposition de 200 m2, un auditorium de 250 places, un atrium de 800 m2. Menée en partenariat avec les autres structures culturelles locales et ouverte à un large public, cette programmation mettra en avant des formes artistiques émergentes où se mêlent et se partagent les arts plastiques et d’autres disciplines, telles que la danse, la poésie, la musique, le théâtre, etc. Les étudiants se trouveront ainsi immergés dans un riche environnement culturel qui nourrira leurs propres créations et recherches. Le public sera quant à lui invité à expérimenter un nouveau rapport à l’œuvre, un rapport basé sur le plaisir et l’émotion, la rencontre et le partage.