Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz | ||
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Nom local | Église Saint-Jean-Baptiste | |
Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Aquitaine | |
Département | Pyrénées-Atlantiques | |
Ville | Saint-Jean-de-Luz | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Église | |
Rattaché à | Paroisse Saint Pierre de l’Océan Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron | |
Début de la construction | XVe siècle | |
Fin des travaux | 1685 | |
Style(s) dominant(s) | Style labourdin | |
Protection | Classée MH | |
Localisation | ||
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L'église Saint-Jean-Baptiste se situe sur la commune de Saint-Jean-de-Luz, dans le département français des Pyrénées-Atlantiques. Elle est renommée pour son retable du XVIIe siècle en bois doré, le plus monumental sans doute des retables du Pays basque, et par le souvenir d'un événement exceptionnel : c'est ici que fut célébré le mariage du roi de France Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne, le 9 juin 1660. L'église est classée monument historique le 7 mars 1931.
L'histoire de l'église commence bien avant le mariage de Louis XIV et Marie-Thérèse. Au XIIe siècle déjà, une église romane rassemblait autour d'elle les maisons de la petite ville, bâtie entre mer et marais. Saint-Jean-de-Luz, « Donibane Lohitzun » : « Luz » est la contraction de Lohitzun, qui signifie marécageux, en basque.
Au cours des siècles suivants, traversant la domination anglaise, la guerre de Cent Ans, les invasions espagnoles, la ville est plusieurs fois incendiée, et l'église en pâtit, déjà en 1419, puis, sous François Ier, en 1523, 1542, 1558. On peut encore, de nos jours , découvrir des vestiges de l'église gothique du XVe siècle : un pilier, plusieurs nervures de pierre, des fenêtres occultées, aux murs Ouest et Sud. Trois jolies fenêtres ouvragées en haut du mur Sud datent de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle ; elles sont munies à l’intérieur de « coussièges », petits bancs de pierre en vis-à-vis.
Le 5 décembre 1630, « les bayle, jurats et communauté de Saint-Jean-de-Luz » décident d'agrandir le sanctuaire, alors trop petit pour une population de 12 000 habitants, dans une ville rendue prospère par la chasse à la baleine, la pêche à la morue et le commerce des Antilles. Les travaux, plusieurs fois interrompus, dureront un demi-siècle.
Au moment du mariage de Louis XIV, en 1660, l'église est en plein chantier. De la vieille église, seuls seront conservés le mur Sud, - celui que longe l'actuelle rue Gambetta, et la tour-clocher, qui gagnera un étage supplémentaire en 1685.
En juin 1660 déjà, le mur Sud a été allongé jusqu'aux murs du nouveau chœur, bâtis à plusieurs mètres en arrière de l'autel existant; une porte y a été ouverte en 1650, celle que franchit le couple royal le jour du mariage.
Au nord, se construit lentement un mur neuf, parallèle au vieux mur, cinq mètres plus loin, en récupérant les vieilles pierres de l'un pour édifier l'autre. On y ouvre une porte en 1663. C’est la petite porte utilisée maintenant, au Nord de l’église.
En 1672, enfin, la dernière brèche à l'angle des murs Nord et Ouest est fermée ; le « bétail et vents et pluye » n'entreront plus dans le sanctuaire. Un escalier est casé dans l’angle, en 1675, menant à la première galerie ; au Sud, un escalier de bois sera remplacé, en 1750, par l’escalier de pierre, dont la belle balustrade en fer forgé date de 1755. L'église a alors atteint sa taille et son volume actuels.
Le grand portail a été ouvert et aménagé entre 1663 et 1671, avec des interruptions de travaux, dans le mur Sud; c'est alors que la porte dite « du mariage de Louis XIV » a été murée, vers 1669, et non immédiatement après la cérémonie. La statue de saint Jean-Baptiste reproduit une statue datant de 1890.
Le 27 novembre 1706, la foudre tomba sur la flèche pointue du clocher ; la couverture de plomb fondait, la charpente commençait à brûler. On sauva les cloches en les entourant de voiles de bateaux mouillées. La flèche du clocher sera remplacée par un petit toit plat, de tuiles, construction provisoire… qui dure encore.
Les trois grandes baies du mur Sud et celle du mur Nord ont été ouvertes dans les années 1760 et 1761, sur les conseils du peintre Joseph Vernet.
Pendant la Révolution française et les guerres de l'Empire, l'église servit de magasin à fourrage, puis d'hôpital militaire. L'intérieur du bâtiment subit alors dégâts et déprédations dont les effets ne seraient pas effacés avant longtemps. Les travaux des siècles suivants ne modifieront pas la structure d'ensemble de l'église. En 1884, les murs du chœur et la voûte, jusqu'alors blanchis à la chaux et ornés de festons de bois dorés furent couverts de motifs peints de couleurs vives, d’inspiration néogothique.
L'édifice dans sa totalité a été classé aux Monuments historiques le 7 mars 1931.