Éruption du mont Saint Helens en 1980 - Définition

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La colonne de cendres

Photo de la partie basse de la colonne de cendres (18 mai).

Alors que l’avalanche et la nuée ardente initiale avancent toujours, une énorme colonne de cendres s’élève en moins de dix minutes jusqu’à une altitude de 19 km au-dessus du cratère et rejette des éjecta dans la stratosphère pendant 10 heures de suite. À proximité du volcan, les cendres en suspension dans l’atmosphère causent des décharges de foudre qui déclenchent de nombreux feux de forêt. Pendant ce temps, une partie du nuage de cendres — qui a pris la forme d’un champignon — retombe, augmentant encore les coulées pyroclastiques sur les flancs du mont Saint Helens. Plus tard, d’autres coulées, plus lentes, s’écoulent directement depuis le cratère, composées de bombes volcaniques de pierre ponce et de cendres très chaudes. Certaines de ces coulées couvrent des étendues d’eau ou de glaces qui s’évaporent, créant ainsi des cratères d’un diamètre allant jusqu’à 20 m et envoyant des cendres à 2 000 m au-dessus du sol.

Carte de la distribution spatiale des cendres.

Des vents forts de haute altitude transportent une masse de cendres volcaniques selon une direction nord-nord-est, à une vitesse moyenne de 100 km/h. À 9 h 45, elles ont atteint Yakima, distante de 150 km, et à 11 h 45, elles survolent la ville de Spokane. Une épaisseur totale de 10 à 13 cm de cendres tombent sur Yakima et des zones, aussi éloignées à l’est, que Spokane sont plongées dans l’obscurité à midi : la visibilité est réduite à 3 m et 1 cm de cendres tombent. Quelques heures après l'éruption, la ville d'Ephrata, située au nord-est du volcan à plus de 200 km du cratère, vit un crépuscule insolite : l'horizon devient tout rose et dans le ciel de lourdes nuées de cendres grisâtres laissent filtrer une lumière irréelle. Continuant vers l'est, les cendres du mont Saint Helens atteignent l’ouest du parc national de Yellowstone vers 22 h 15 puis Denver le lendemain. À terme, les cendres se propageront jusque dans le Minnesota et l’Oklahoma, et une partie parcourra le globe dans les deux semaines qui suivirent.

Pendant les 9 heures d’activité éruptive intense, environ 540 millions de tonnes de cendres sont déversées sur plus de 60 000 km2. Le volume total des cendres avant qu’elles ne soient compactées par la pluie est de 1,3 km3, soit l’équivalent d’un cube de 1,1 km de côté, ce qui représente 7 % du volume des avalanches de débris. Le 18 mai vers 17 h 30, la colonne de cendres s'affaiblit, bien que des éjections moins violentes continuent dans la nuit et les jours qui suivront.

Les éruptions postérieures

Le mont Saint Helens subit cinq autres éruptions explosives durant l'été et l'automne de l'année 1980. Au cours des premiers mois de l'année, un total d'au moins 21 séquences d'activité éruptive ont eu lieu. Le volcan est resté actif, produisant de petites éruptions se caractérisant par des éjections fortes de cendres et un écoulement de lave épaisse construisant un nouveau dôme, et ce, jusqu'en 2005.

Éruption du 22 juillet 1980.

Une éruption se produisit le 25 mai 1980 à 2 h 30, propulsant une colonne de cendres à 14 km dans l'atmosphère. L'éruption eut lieu au cours d'un orage de pluie et fut précédée par une soudaine augmentation de l'activité sismique. Les vents irréguliers de l'orage portèrent les cendres de l'éruption vers le sud et l'ouest, déposant un voile de poussières sur de larges portions de l'ouest de Washington et de l'Oregon. Les écoulements pyroclastiques s'échappèrent par la brèche nord et couvrirent les débris d'avalanche et autres écoulements pyroclastiques de l'éruption du 18 mai.

À 19 h 05, le 12 juin, un panache de cendres s'éleva à 4 km au-dessus du volcan. À 21 h 09, une explosion bien plus forte envoya une colonne de cendres à près de 16 km dans les airs. Un dôme de dacite se forma depuis le fond du cratère, grossissant jusqu'à atteindre une hauteur de 60 m pour une largeur de 365 m en l'espace d'une semaine.

Une série de fortes explosions le 22 juillet rompit plus d'un mois de calme relatif. L'épisode éruptif de juillet fut précédé par plusieurs jours d'expansion mesurable de la zone du sommet, une activité sismique augmentée et un taux d'émission de dioxyde de soufre (anhydride sulfureux) et de dioxyde de carbone modifié. La première étape, à 17 h 14, fut une colonne de cendres expulsée à 16 km, et fut suivie par une détonation plus véloce à 18 h 25 qui poussa la colonne plus haut que son altitude maximale précédente en seulement 7,5 min. L'explosion finale débuta à 19 h 01 et dura plus de deux heures. Quand la quantité, relativement faible, de cendres se déposa sur l'est de Washington, le dôme construit en juin avait disparu.

Le 3e dôme en croissance, le 24 octobre 1980.

L'activité sismique et l'émission de gaz s'accrurent de façon constante au début du mois d'août, et le 7 août à 16 h 26, un nuage de cendres s'étendit lentement jusqu'à 13 km d'altitude. De petits écoulements pyroclastiques sortirent par la brèche nord et un épanchement plus faible de cendres s'éleva depuis le cratère. Cela perdura jusqu'à 22 h 32 lorsqu'une seconde détonation projeta les cendres haut dans les airs. Un second dôme de dacite emplit la cavité quelques jours plus tard.

Les 2 mois de repos suivants virent leur terme lors d'une longue éruption entre le 16 octobre et le 18 octobre. Cet événement volatilisa le second dôme, propulsa ces cendres à 16 km dans les airs et créa de petits écoulements pyroclastiques rouge ardent. Un troisième dôme commença à se former dans les 30 minutes suivant l'explosion finale du 18 octobre, et en quelques jours, il atteint environ 275 m de large et 40 m de haut.

Toutes ces éruptions postérieures furent calmes, se caractérisant par des éjections fortes de cendres et un écoulement de lave épaisse construisant un nouveau dôme, la première d'entre elles étant l'épisode qui s'étira du 27 décembre 1980 au 3 janvier 1981. En 1987, le 3e dôme avait dépassé les 900 m de largeur et les 240 m de hauteur. À cette vitesse et en supposant l'absence d'éruptions destructives, le sommet du mont Saint Helens devrait être reconstitué dans la seconde moitié du XXIIe siècle.

Pour des données mises à jour sur ce sujet, voir l'article général Mont Saint Helens.

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