Fourmi de feu rouge - Définition

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Introduction

Fourmi de feu rouge
 Solenopsis invicta
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Hymenoptera
Sous-ordre Apocrita
Famille Formicidae
Sous-famille Myrmicinae
Tribu Solenopsidini
Genre Solenopsis
Nom binominal
Solenopsis invicta
Buren, 1972
Synonymes
  • S. saevissima var. wagneri (Santschi)
  • S. wagneri (Santschi)

La fourmi de feu rouge (Solenopsis invicta), ou plus simplement fourmi de feu, est l'une des 266 espèces de fourmis piqueuses du genre très commun Solenopsis.

Bien qu'elle soit originaire d'Amérique du Sud, elle est maintenant plus connue aux États-Unis, en Australie, à Taïwan, aux Philippines et dans le Sud de la Chine (province de Guangdong). En janvier 2005, plusieurs fourmilières de cette espèce ont été découvertes dans le Nord de Hong Kong. Par la suite, après une inspection complète, on a trouvé plusieurs centaines de fourmilières dans différents quartiers de Hong Kong. On a également signalé des fourmilières à Macao, l'ancienne enclave portugaise qui jouxte la province de Guangdong. Elles ont été introduites aux Philippines par un avion cargo arrivé en juillet 2005 à Manille en provenance du Texas via la Californie.

Des colonies ont été introduites accidentellement aux États-Unis dans les années 1930 par le port de Mobile en Alabama. Des cargos en provenance du Brésil, à quai à Mobile, ont déchargé des marchandises infestées par ces fourmis. Depuis lors, elles se sont répandues de l'Alabama dans la plaine côtière et dans le piémont de la quasi-totalité des États du sud-est des États-Unis. Leur introduction accidentelle en Australie s'est produite de la même façon en 2001.

Généralités

Les fourmis de feu sont plus agressives que la plupart des espèces de fourmis autochtones et se distinguent par leur piqûre douloureuse. Lorsqu'une personne marche par inadvertance sur un de leurs tumulus, elle provoque une effervescence des insectes qui essaiment rapidement sur ses jambes et l'attaquent en masse. Les fourmis sont réceptives aux phéromones émises par la première fourmi attaquante. Les fourmis se forment alors en essaim et piquent immédiatement et indistinctement au moindre mouvement.

Fourmis Pogonomyrmex: une des espèces menacées par Solenopsis invincita

Ces insectes concurrencent efficacement les autres espèces de fourmis et ont réussi à agrandir leur aire de répartition, notamment aux États-Unis, où ils se sont répandus progressivement vers le nord et l'ouest malgré tous les efforts faits pour les combattre. De nos jours, elles sont présentes dans la plupart des États du Sud, en particulier le Texas, l'Oklahoma, la Louisiane, l'Arkansas, le Mississippi, l'Alabama, le Tennessee, la Georgie, la Floride, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, le Maryland et la Virginie. Il n'est pas rare de voir soudainement apparaître plusieurs fourmilières dans un jardin ou un champ agricole, apparemment du jour au lendemain.

(Au moins une collectivité se sert de la présence des fourmis de feu comme d'un argument publicitaire : Marshall (Texas) héberge un festival annuel de la fourmi de feu).

Les fourmis de feu sont toujours en mouvement, voyageant d'une région à l'autre dans les mottes de gazon, les racines de plantes de pépinières ou d'autres produits agricoles. Elles sont nuisibles non seulement à cause de la douleur qu'elles peuvent infliger, mais aussi du fait des tumulus qu'elles édifient, endommageant les racines des plantes et provoquant des pertes de récoltes.

Bien que leurs piqûres soient rarement dangereuses pour la vie de l'homme et des grands animaux, elles peuvent tuer des animaux plus petits, comme des oiseaux. Elles sont même capables de tuer un veau nouveau-né si celui-ci ne se dresse pas sur ses pattes assez vite.

Les fourmis de feu sont très résistantes et se sont adaptées pour résister aussi bien aux inondations qu'à des conditions de sécheresse. Quand les fourmis sentent le niveau de l'eau monter dans leurs nids, elles se rassemblent pour former une grosse boule, sorte de radeau capable de flotter sur l'eau, les ouvrières à l'extérieur et la reine à l'intérieur. Lorsque la boule atteint un arbre ou quelque autre objet résistant et statique, les fourmis essaiment sur ce support et y attendent que le niveau de l'eau régresse. Pour résister à la sécheresse, la structure des nids comporte un réseau de galeries souterraines de ravitaillement qui s'étend vers le bas jusqu'à la nappe phréatique. En outre, elles n'hivernent pas, elles sont aussi adaptées à des conditions de froid jusqu'à une température de -10°C environ.

Distribution en septembre 2006 de la fourmi de feu aux États-unis.

En 2008 aux États-Unis, les humains sont en mesure de contrôler les fourmis de feu, mais pas de les éradiquer. De nombreux produits sont disponibles pour détruire les colonies de fourmis dès qu'elles apparaissent, fourmilière par fourmilière. Mais il est indispensable d'atteindre et de tuer la reine (ou les reines) qui peut se trouver jusqu'à deux mètres en profondeur dans le sol. Sinon la reine peut simplement se déplacer non loin et reconstituer rapidement la colonie.

L'introduction des fourmis de feu est devenue au XXIe siècle une calamité agricole et urbaine dans tout le sud-est des États-Unis. Elles provoquent de plus des dommages tant sur le plan sanitaire qu'environnemental.

Le 22 février 2001, on a découvert une irruption de fourmis de feu dans le Queensland. On pense que les fourmis se trouvaient dans des conteneurs arrivés dans le port de Brisbane en provenance des États-Unis. Certains témoignages laissent penser que ces fourmis étaient présentes en Australie six à huit ans avant leur identification officielle. Alors que l'irruption constatée ne concerne qu'une région limitée du sud-est du Queensland près de Brisbane, les risques sur les plans social, économique et environnemental ont poussé le gouvernement australien à réagir très rapidement. La première réponse d'urgence fut suivie par la création du « Centre de contrôle des fourmis de feu » en septembre 2001. Un programme d'éradication étalé sur six ans, subventionné conjointement par l'État et les autorités fédérales à hauteur de 175 millions de dollars australiens, mobilise plus de 600 personnes et doit permettre une vaste campagne de traitements, renouvelés 8 à 12 fois, sur une surface d'environ 680 km², suivie d'une période de surveillance de deux ans. Après quatre années de cette campagne d'éradication, le Centre de contrôle des fourmis de feu évalue à plus de 99 % le taux d'éradication dans les zones précédemment infestées.

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