En 1800, Accum et sa famille quittent le 17 Haymarket pour le 11 Old Compton Street, où ils passeront les 20 années suivantes et qui en plus de domicile servira d'école, de laboratoire où il effectuera ses expériences, et de magasins de produits chimiques et d'instruments scientifiques. Sur les cartes de visites dont il se sert pour faire de la publicité pour ses services, il décrit ses activités de la manière suivante :
Mr Accum acquaints the Patrons and Amateurs of Chemistry that he continues to give private Courses of Lectures on Operative and Philosophical Chemistry, Practical Pharmacy and the Art of Analysis, as well as to take Resident Pupils in his House, and that he keeps constantly on sale in as pure a state as possible, all the Re-Agents and Articles of Research made use of in Experimental Chemistry, together with a complete Collection of Chemical Apparatus and Instruments calculated to Suit the conveniences of Different Purchasers.
en français :
Mr Accum informe les mécènes et les amateurs de chimie qu'il continue à donner des cours privés sous forme de conférences de chimie philosophique et pratique, de pharmacie pratique et d'art de l'analyse, de même qu'il accueille des étudiants résidents à son domicile, et qu'il met constamment à disposition à la vente dans l'état le plus pur possible tous les réactifs et les articles de recherche dont on fait usage en chimie expérimentale, ainsi qu'une collection complète d'appareils et d'instruments de chimie conçus pour satisfaire les souhaits des différents acheteurs.
Il distribue un catalogue des marchandises mis en vente à son magasin de Old Compton Street, et l'envoie également sur demande dans d'autres villes en Angleterre et à l'étranger.
Durant plusieurs années, le laboratoire d'Accum est le seul endroit en Angleterre où il est possible d'assister à des cours de chimie pratique en laboratoire, en plus des conférences théoriques de chimie. Les enseignements d'Accum attirent au moins en partie un public de qualité. Ses auditeurs comptent notamment le célèbre homme politique londonien et futur premier ministre Lord Palmerston, le Duc de Bedford et le Duc de Northumberland. De plus, son laboratoire est le premier en Europe à être visité par des étudiants et des savants venus des États-Unis, parmi lesquels Benjamin Silliman et William Dandridge Peck. Plus tard, lorsque Silliman devient professeur de chimie à Université Yale (alors college Yale) à New Haven, il commande ses premiers équipements de laboratoire à Londres à Accum. Charles Albert Browne, biographe de Accum, présume dans ses travaux de 1925 que certaines des anciennes facultés américaines possèdent encore des factures du magasin de Accum.
Avec le développement de nouveaux appareils de laboratoire, Accum occupe une position de moyenne gamme par rapport au coût des équipements et à leur aspect pratique. Il permet également à des amateurs de réaliser des travaux simples de chimie dans son établissement. Il développe des kits portables de laboratoire, destinés aux fermiers pour l'analyse des sols. Pour un prix de 3 à 8 livres, ses coffrets sont les premiers laboratoires portatifs.
Après avoir travaillé comme apothicaire pour la famille Brand, Accum poursuit des études scientifiques et assiste à des cours de médecine à l'école d'anatomie de Great Windmill Street. Il y fait la connaissance du chirurgien Anthony Carlisle (1768–1842) et du chimiste William Nicholson (1753–1815), dans le journal duquel il publie son premier article en 1798. Le 10 mai 1798, il épouse Mary Ann Simpson (6 mars 1777 – 1er mars 1816 à Londres). Entretemps, il a anglicisé son nom en "Frederick Accum". Frederick et Mary Ann auront 8 enfants en tout, mais deux seulement dépasseront le stade de l'enfance.
A l'automne 1799, un traduction paraît dans le journal de Nicholson des travaux pionniers de Franz Carl Achard concernant la production de sucre à partir de la betterave. Jusqu'alors, la seule plante permettant de produire du sucre était la canne à sucre, cultivée aux Amériques. Ces travaux sont accueillis avec un grand intérêt, puisqu'ils pourraient permettre la création d'une industrie du sucre locale. Peu de temps après la publication de cet article, Accum reçoit des échantillons de betterave de Berlin et les montre à William Nicholson. Il s'agissait alors des premières betteraves sucrières étudiées en Angleterre, et Nicholson publie un rapport détaillé de ses observations dans l'édition de janvier de son journal, dans lequel il écrit que le goût du sucre issu de la betterave est aussi bon que celui issu de la canne à sucre.