Friedrich Accum - Définition

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Retour en Allemagne

Au cours des deux années précédant son retour en Allemagne, Accum avait publié plusieurs livres traitant de la chimie de la nutrition. En 1820, il avait publié deux traités, l'un sur la fabrication de la bière (A Treatise on the Art of Brewing - "traité sur l'art de la brasserie") et un autre sur le vin (A Treatise on the Art of Making Wine - "traité sur l'art de produire le vin"). L'année suivante paraissait Culinary Chemistry ("chimie culinaire"), dans lequel Accum donnait des informations pratiques sur les bases scientifiques de la cuisine. Il avait également publié un livre sur le pain (A Treatise on the Art of Making Good and Wholesome Bread - "traité sur l'art de faire du pain bon et sain"). Après son retour en Allemagne, ses travaux continuèrent à être réimprimés et furent traduits en français, italien et allemand, touchant un public vaste en Europe ainsi qu'aux USA après qu'ils y furent publiés.

Immédiatement après son arrivée en Allemagne, Accum se rend dans la ville de Althaldensleben. Dans cette ville, l'industriel Johann Gottlob Nathusius a acquis un certain nombre de domaines et les utilise pour fonder des installations industrielles tentaculaires. Nathusius est également un pionnier dans le domaine de la production de sucre de betterave et a établi une usine sucrière dans la ville entre 1813 et 1816. C'est probablement la riche bibliothèque de Nathusius ainsi que son laboratoire de chimie qui attirent Accum. Cependant, il ne reste que peu de temps à Althaldensleben, parce qu'il obtient rapidement un poste de professeur au Gewerbeinstitut et à la Bauakademie de Berlin. Ses enseignements dans le domaine de la physique, de la chimie et de la minéralogie sont rassemblés dans les deux volumes Physische und chemische Beschaffenheit der Baumaterialien, deren Wahl, Verhalten und zweckmässige Anwendung publiés à Berlin en 1826. Il s'agit des seuls travaux publiés directement en Allemand par Accum.

Quelques années après son installation à Berlin, Accum fait construire une maison au 16 Marienstraße (plus tard 21 Marienstraße) où il réside jusqu'à sa mort. Au court de ses dernières années, il souffre de la goutte, dont il finira par succomber. Sa maladie empire en juin 1838 et son état de santé se détériore rapidement. Il meurt à Berlin à 69 ans, le 28 juin et est enterré au Dorotheenstädtischen Friedhof.

Scandale et poursuites

Le procès qui finit par entraîner le départ d'Accum d'Angleterre et son retour en Allemagne débute quelques mois après la parution du Treatise on Adulterations of Food and Culinary Poisons. Pendant longtemps, de nombreuses explications contradictoires ont été données sur les circonstances exactes de son exil. En définitive, Cole prouve en 1951 dans un addenda au compte-rendu de Royal Institution que la présentation des évènements adoptées dans le Dictionary of National Biography puis plus tard dans le Allgemeinen Deutschen Biographie, suivant lesquels Accum avait été mêlé a des accusations de détournement de fonds en tant que bibliothécaire de la Royal Institution et s'était enfui vers l'Allemagne, ne correspond pas à la réalité. Cole reproduit en totalité le compte-rendu d'une assemblée extraordinaire de la Royal Institution en date du 23 décembre 1920 qui montre que ces événements ont débuté suite aux observations d'un bibliothécaire de la Royal Institution nommé Sturt. Celui-ci rapporta à ses supérieurs que le 5 novembre 1820, un certain nombre de pages avaient été arrachées de livres en salle de lecture de la Royal Institution, livres qu'Accum avait lus. Sur instruction de ses supérieurs, Sturt perça un trou dans un mur de la salle de lecture de manière à espionner Accum depuis une pièce voisine. D'après le compte-rendu, au cours de la soirée du 20 décembre, Sturt observa Accum arracher des pages traitant des ingrédients et utilisations du chocolat dans un volume du Nicholson’s Journal et partir avec. Sur ordre d'un magistrat de la ville de Londres, les locaux d'Accum sur Old Compton Street furent fouillés et on y découvrit effectivement les pages arrachés, qui correspondaient bien aux livres de la Royal Institution.

Après avoir étudié la totalité de l'affaire, le magistrat observa que quelle qu'ait été la valeur des livres desquelles les pages qui avaient été trouvées au domicile d'Accum avaient été prises, une fois séparées de ces livres elles n'étaient plus que du papier bon pour le rebut. Si elles avaient pesé une livre, il l'aurait condamné pour une livre de papier, mais comme ce n'était pas le cas il l'acquittait.

Cependant, la commission de la Royal Institution qui se réunit le 23 décembre 1820 ne se satisfit pas de ce jugement et décida d'engager des poursuites à l'encontre d'Accum. Le 10 janvier 1821, une lettre ouverte à l'intention de Lord Spencer, président de l'institution, fut publiée dans The Times pour défendre Accum. La lettre était signée "A.C.", et Cole suppose que l'auteur est le chirurgien Anthony Carlisle, ami d'Accum depuis le début de son séjour londonien. Ce soutien profita peu à Accum, comme le montre le compte rendu de la Royal Institution du 16 avril 1821. Celui-ci rapporte l'initiation des poursuites judiciaires contre Accum pour le vol de papier pour une valeur de 14 pence. Deux de ses amis étaient cités également dans l'acte d'accusation : l'éditeur Rudolph Ackermann et l'architecte John Papworth. Les trois se présentèrent au tribunal et durent payer 400 livres sterling de caution. Accum ne fut pas présent au tribunal lors des débats, il avait fui l'Angleterre pour regagner l'Allemagne.

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