Un malaise est un « mal à l'aise », une sensation pénible ressentie par la victime (consciente), et qui traduit un mauvais fonctionnement de l'organisme ; il peut être provisoire ou durable, survenir soudainement ou progressivement. Contrairement aux traumatismes et blessures, on ne peut pas en déterminer la cause.
La personne elle-même peut ne pas être consciente de ce malaise, cela se verra alors par des signes extérieurs (déséquilibres, pâleur, tremblements ou gestes mal coordonnés, respiration irrégulière ou spasmodique, discours devenant incohérent, manque de réaction aux stimuli usuels, la personne semblant soudainement "absente"). Le malaise peut avoir comme origine une maladie connue ou ignorée, un accident précédent dont les conséquences ont été négligée, ou une intoxication, voire le début d'un arrêt cardiaque ou un choc d'origine diabétique (ces deux affections ont des conséquences vitales graves si elles ne sont pas traitées rapidement, car la personne n'en a pas toujours conscience).
Le malaise peut être la conséquence d'un état de choc qui peut évoluer vers la perte de conscience ou des dysfonctionnements cardio-respiratoires, et s'accompagne souvent de nausée pouvant aller jusqu'au vomissement. Parfois ce vomissement provient directement de l'affection (intoxication) ou du traumatisme lié à un accident (saignements ou écoulements d'organes internes). D'autres signes de l'état de choc sont les pertes urinaires, ou l'assèchement de la bouche pouvant indiquer une surventilation (pouvant conduire à de la spasmophilie ou une tachycardie, dangereuse chez certaines personnes) ou une surabondance salivaire (avec risque de noyade si la personne devient inconsciente), et indiquent souvent un traumatisme psychologique difficile à maîtriser par la victime (et il convient de la mettre en sécurité et de rassurer la personne).
Suite à un choc, on constate aussi une sudation importante provoquant un refroidissement de la personne qui peut se mettre à greloter, et il faut pouvoir la protéger du froid. La sudation abondante peut aussi, chez les jeunes enfants, provoquer un choc lié à la déshydratation rapide. Chez les personnes trop exposées au soleil ou à la chaleur, la déshydratation est un risque vital pouvant mener à la perte de conscience (notamment chez les nourrissons et personnes âgées, qui n'expriment ou ne ressentent pas correctement la sensation de soif) et une température trop élevée doit conduire à les rafraichir. Si le malaise n'est pas lié à l'ingestion d'un produit, il faut leur mettre de quoi boire sans les forcer (le secouriste en première urgence ne doit rien faire absorber à la personne si elle ne prend pas la décision elle-même, pas même ses propres médicaments même s'ils sont prescrits, cependant on peut l'assister à sa demande si elle est consciente, sauf en cas de suspicion d'intoxication où il vaut mieux ne rien lui laisser boire ou avaler). Mais on pourra sans problème rafraîchir la personne superficiellement avec un linge humide en applications successives en cas de chaleur, ou la couvrir en cas de froid.
Si l'état initial de la personne n'est pas inquiétant (la personne est consciente), l'affection cachée peut être grave et entraîner une détresse vitale. La conduite à tenir pour le sauveteur est la suivante :
Dans une situation d'urgence, il est courant, même pour le sauveteur, d'oublier certains détails ou certains gestes, et il est utile de prendre des notes ou de se faire assister par un ou deux témoins, afin de mieux renseigner les secours. La transmission de l'information sera plus facile et plus précise (ne pas oublier de noter les heures où surviennent certains évènements, ou de début d'un geste d'urgence, et de faire le point sur la personne et l'environnement pendant l'attente, pour savoir ce qu'on a pu oublier, dès que le danger vital immédiat est écarté, en se remémorant les principes de base: prévenir, protéger, alerter, secourir).
On demandera aussi à quelques témoins de veiller à la sécurité de l'environnement de la victime jusqu'à l'intervention des secours, et éviter l'attroupement de témoins inutiles et peu rassurants pour elle (d'autant qu'un malaise chez une victime peut la placer dans une situation gênante et difficile psychologiquement, par exemple en cas de chûte, de vomissement, de pertes urinaires, ou de nudité partielle, mais aussi en cas de blessure qui impressionnent visiblement et inutilement trop de personnes autour d'elle).
La notion de malaise en premiers secours (et d'une manière générale pour le grand public) est plus large que la notion médicale (lipothymie et syncope), elle regroupe des maladies et des traumatismes cachés.
Les signes et plaintes seuls ne suffisent pas à déterminer l'origine du malaise, en tant que témoins, sauveteur ou secouriste, on ne peut pas connaître la cause — et on n'en a d'ailleurs pas besoin. La conduite à tenir est donc la même quelle que soit le malaise : interroger, observer, mettre au repos, alerter les urgences médicales.
Pour les victimes d'agression, la priorité passe au secours à la personne, et il est inutile de chercher à rattraper l'agresseur (cela demande une formation spéciale) d'autant que cela peut accroître le risque tant pour la victime que pour les sauveteurs et empêcher les gestes de premier secours. Il peut arriver que la victime a un comportement incohérent voire violent, on fera en sorte de l'isoler en écartant toutes les autres personnes impliquées dans l'agression et en la plaçant dans un lieu ouvert où elle n'aura pas accès à des armes par destination dangereuses pour elle ou pour les sauveteurs (en extérieur de préférence à un lieu fermé), et on ne répondra pas aux agressions verbales. Rétablir le calme est donc une priorité afin de pouvoir intervenir efficacement.
Suite à un traumatisme, le choc psychologique peut conduire à un tel comportement des victimes, et il vaut mieux alors la placer dans une situation où elle a le sentiment de maîtriser la situation sans faire preuve de violence physique (il faut alors être prêt à accepter les agressions verbales sans perdre soi-même son calme). S'il y a eu bagarre ou agression mutuelle, il ne faut appuyer aucun des intervenants, mais les amener à s'isoler en évitant trop de témoins. Il n'est pas nécessaire ni utile de chercher à maîtriser la personne: on n'approchera et secourra la personne que si elle y consent et se sent rassurée et en sécurité. Un sauveteur n'est pas un policier et n'a pas à juger la personne ni même ses actes qui ont pu l'amener dans cette situation nécessitant un secours.
En l'occurrence, une victime violente est une personne consciente, capable de se sortir elle-même d'une situation de danger, et a priori le risque vital n'est pas avéré si la victime ne se laisse pas approcher. Le travail d'un secouriste dans cette situation est essentiellement de prévenir, et sera surtout psychologique, et l'élément clé est alors de conserver son calme et adopter une attitude apaisante. Il est beaucoup plus facile d'aider une personne qui se sent en sécurité car isolée des personnes à l'origine de son comportement incohérent.
Dans le cas de tentatives de suicide (ou de violence de la victime contre elle-même), le travail est aussi psychologique avant tout et dans le domaine de la prévention du risque, avant même celui du secours. La personne demande d'abord à être écoutée, et doit faire déborder son "trop plein" émotionnel sur quelqu'un, même si le discours semble incohérent ou irraisonné (dans une situation d'émotion débordante, la raison n'a pas sa place, et il est inutile et dangereux de la convaincre qu'elle a tort ou d'appuyer ses raisons). C'est l'écoute patiente qui rétablira son calme et permettra d'intervenir le plus vite en cas de risque vital.
Si la personne est armée, on ne tentera pas de l'approcher et surveillera seulement son emplacement pour la maintenir à l'écart et prévenir le risque pour les autres personnes. C'est alors aux secours spécialisés et bien entraînés d'intervenir, et il est essentiel de les prévenir et de bien analyser la situation pour l'expliquer et évaluer les risques.
Dans d'autre cas, la violence physique est la conséquence d'une affection dont la personne n'a pas la volonté de nuire, même si elle est encore consciente de son état. Certaines "crises" sont totalement incontrôlées et d'origine somatique, et il est important de prévenir les risques en écartant autant que possible les objets qui pourraient blesser cette personne. Si on n'a pas la force de maîtriser la personne dans une telle situation de détresse, on peut encore l'assister en empêchant qu'elle se fasse mal, sans forcément avoir à la toucher: les gestes incontrôlés ne durent pas, car la personne se fatigue vite, cependant il faut être prêt à intervenir car les risques cardio-respiratoires sont importants, et la crise peut rapidement se transformer en perte de conscience et en une détresse vitale grave.
Fracture : une fracture est une rupture d'un os. Les fragments d'os étant coupants, il est impératif de couvrir les plaies éventuelles causées par les fragments, et d'essayer d'immobiliser les membres atteints. Ne bouger la victime que si c'est absolument vital. Si elle est consciente, lui recommander de rester immobile. En particulier, en cas de fracture de la colonne vertébrale, le moindre mouvement peut entraîner une paralysie définitive, voire la mort.
Une plaie est une atteinte traumatique de la peau, qui se caractérise par une rupture de la peau (effraction cutanée) : piqûre, déchirure...
Il convient de distinguer les plaies graves, qui peuvent atteindre un organe sensible voire entraîner la mort, des plaies simples qui ne nécessitent pas de traitement médical.
Dans le cas d'une plaie grave, il faut laisser la victime dans la position dans laquelle elle se sent le mieux et prévenir les secours.
Une brûlure est une atteinte traumatique de la peau, en général due à la chaleur, à un rayonnement (comme les ultraviolets pour les coups de soleil) ou à un produit chimique.
Il convient de refroidir la brûlure le plus tôt possible en faisant ruisseler de l'eau froide dessus, par exemple l'eau du robinet. Le jet d'eau doit couler le long de la brûlure et ne pas la heurter. Cette action, inutile après 15 minutes, a une influence considérable sur la guérison si elle est menée dans les premières minutes. Si la brûlure est grave (elle est très étendue, ou bien située près d'un organe sensible, ou encore la peau est partiellement détruite), il faut prévenir les secours.
Dans le cas d'une brûlure chimique, le ruissellement a pour but de laver le produit, il faut faire attention à ne pas contaminer de partie saine. On préviendra systématiquement les secours.
Lorsqu'une personne est consciente, elle adopte spontanément la position dans laquelle elle se sent le mieux. Il convient donc de respecter cette position en attendant les secours.
Cependant, certaines positions permettent d'améliorer l'état de la victime et peuvent donc lui être proposées, sauf en cas de suspicion d'atteinte des os ou des articulations.