Glycation - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Problèmes vasculaires ayant pour origine la glycation

  • la glycation altère l’activité enzymatique de plusieurs façons :
    • au niveau de l’enzyme, un résidu d’acide aminé glyqué au voisinage du site actif peut gêner l’association site actif-substrat et ainsi gêner la réaction chimique (1).
    • des modifications de la conformation de l’enzyme par exemple à cause de la formation de liaisons entre les atomes, ce qui est un phénomène de réticulation, peut provoquer une modification du site actif et par conséquent supprimer les actions de l’enzyme (2).
    • la glycation de certaines protéines des parois vasculaires leur fait perdre une partie de leurs propriétés mécaniques et les rendent ainsi résistantes aux enzymes (3).
Par exemple, la résistance aux enzymes nécessaires au remodelage de la paroi contribue à l’irréversibilité de l’épaississement de la paroi artérielle à l’origine de vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins) et de thrombose (formation de caillots dans les vaisseaux), ce qui diminue la fluidité à l’intérieur des vaisseaux (I).
  • les phénomènes de réticulation touchent aussi les autres protéines, ce qui aboutit à la formation d’agrégats :
    • par exemple, des réactions chimiques entre des AGEs très réactifs et certaines protéines ont lieu, ce qui explique les dépôts de ces protéines dans la paroi artérielle, l’épaississant et obstruant plus ou moins les espaces intercellulaires, mais aussi ceux au niveau de la membrane basale, ce qui empêche les échanges intercellulaires (II).
  • les modifications structurales au niveau de la membrane basale peuvent masquer les sites de reconnaissance des protéoglycanes qui contrôlent la perméabilité des lames basales. Ainsi, la glycation dérègle le contrôle des échanges entre les vaisseaux et les cellules (III).
  • l’assemblage plurimoléculaire de la membrane basale est perturbée par la glycation, ce qui fragilise cette dernière et entraîne donc des fuites vasculaires (IV).
  • la glycation réduit la susceptibilité de l’hydrolyse des protéines, par exemple celle du collagène constitutif des membranes basales, ce qui contribue à l’épaississement irréversible des membranes basales et donc de problèmes d’échanges intermoléculaires (V).
  • suite à la liaison d’AGEs sur des récepteurs spécifiques des macrophages appelés RAGE (Receptor of Advanced Glycation Endproducts), ceux-ci sécrètent des messagers chimiques, les cytokines, et des facteurs de croissance, ce qui entraîne la prolifération des cellules endothéliales et la destruction accrue des protéoglycanes, induisant d’une part des vasoconstriction et des thromboses, et d’autre part une hyperperméabilité vasculaire (VI).

En principe, l’insuline a tendance à inhiber ce récepteur et le Tumor Necrosis Factor, ou TNF, qui est une protéine sécrétée par les macrophages pour tuer des cellules, a tendance à l’activer.

Canaux bouchés

Ainsi, la glycation dans les vaisseaux sanguins est l’un des responsables de l’altération des vaisseaux appelée angiopathie diabétique et du vieillissement vasculaire.

L’hémoglobine glyquée.

L’HbA1c : une hémoglobine glyquée particulière. Il existe de nombreuses variantes de l’hémoglobine glyquée, mais la plus représentative et la plus commune est l’HbA1c, aussi nous la prendrons pour exemple. Ce terme est réservé aux molécules d’hémoglobine ayant une molécule de glucose fixée sur l’extrémité d’une ou des deux chaînes β de la protéine. Ainsi les variantes d’hémoglobine glyquée peuvent correspondre à la différence de nature de l’ose, de son emplacement sur la chaîne d’hémoglobine, le nombre d’oses fixés…

La glycation de l’hémoglobine.

L’hémoglobine, ou Hb, est une protéine de demi-vie brève, ainsi elle subira la condensation et le réarrangement d’Amadori pour former un produit de glycation précoce : l’hémoglobine glyquée. Ces deux étapes étant dépendantes de la glycémie, le taux d’HbA1c sera plus ou moins important suivant le niveau du diabète et la réversibilité potentielle de ces produits suivant l’évolution de la glycémie nous fournit un indicateur de l’évolution du diabète. Ainsi, en mesurant le taux d’HbA1c entre deux dates, on peut en déduire l’évolution du diabète. De plus, la durée de vie dans l’organisme de l’Hb glyquée étant comprise entre 1 et 2 mois, on a coutume d’analyser le taux d’HbA1c par intervalle de 4 à 8 semaines, ainsi les protéines glyquées l’ont été durant cet intervalle de temps car les protéines déjà modifiées ont été dégradées entre temps. Ainsi, le taux d’HbA1c constitue un reflet de la glycémie moyenne des 4 à 8 semaines précédant le dosage, ce qui constitue le marqueur de l’équilibre diabétique le plus employé à l’heure actuelle.

Le rôle de l’Hba1c

On l’utilise le plus souvent pour évaluer de façon rétrospective l’efficacité d’un traitement, en complément des dosages de la glycémie instantanée réalisée quotidiennement car les résultats de telles analyses dépendent fortement du contexte glycémique récent (repas, jeûne, efforts…) alors que la glycémie est indépendante du régime alimentaire et de l'exercice physique, ainsi que de l'état de jeûne (même si des recherches ont démontré une légère augmentation de l'HbA1c avec l'âge et des variations saisonnières). Chez le patient diabétique, le but est d'obtenir un taux d'HbA1c aussi proche que possible des chiffres caractérisant un bon équilibre de la glycémie. Ainsi, la valeur de référence chez les sujets sains est de 6 % d’Hba1c par rapport à la concentration de l'hémoglobine totale (hémoglobines glyquées ou saines). En règle générale, on considère que l'équilibre glycémique est correct si la valeur d'HbA1c est inférieure à 6,5 %. Pourtant, l’interprétation des résultats est parfois délicate, car de nombreux facteurs peuvent fausser les résultats, tels les variantes de diabète et d’Hb glyquées. Ainsi, ces analyses doivent être pondérées avec des facteurs cliniques et biologiques relatifs à chaque patient.

Les méthodes de dosages spécifiques de l’HbA1c sont fort simples car elles exploitent soit les caractéristiques physico-chimiques de la molécule (chromatographie, électrophorèse) soit ces caractéristiques immunologiques, ce qui est très utilisé à l’heure actuelle. Un dosage immunochimique consiste à verser le prélèvement sanguin dans un tube à essais dont les parois sont recouvertes d’anticorps (1+2) se liant avec une partie de l’HbA1c. En vidant le tube on ne récupère ainsi que l’HbA1c, fixée au tube par l’intermédiaire des anticorps (3). Enfin, en versant un autre type d’anticorps spécifiques qui se fixeront un à un sur l’HbA1c (4+5+6) et dont on sait évaluer le nombre précis par des techniques diverses, on pourra déduire le nombre de molécules d’HbA1c (7).

Insérer ici et en remplacement de ce texte le schéma sur le dosage


anticorps spécifique de l’HbA1c fixés au tube à essais.

. : HbA1c.
            Échantillon de sang            2e anticorps spécifique de l’HbA1c dont on sait mesurer le nombre exact.      

Exemple : test d’un traitement contre le diabète. Prenons un individu atteint de diabète. On lui fait une prise de sang et on lui donne des médicaments pour améliorer sa maladie. Deux mois plus tard on lui refait une prise de sang, trois cas sont possibles : 1re prise de sang : taux d’HbA1c = X. 2e prise de sang :

  • Taux d’HbA1c > X auquel cas la glycémie a augmenté car l’HbA1c a augmenté : le diabète a empiré et la thérapie n’a aucun effet; il faut donc la changer.
  • Taux d’HbA1c = X, ainsi la thérapie marche moyennement car le diabète s’est stabilisé mais n’a pas pour autant diminué. On peut alors envisager une autre thérapie suivant l’importance du diabète, en effet, si le diabète est minime on peut se contenter de le bloquer, alors que s’il est très avancé, même en l’ayant stabilisé les risques de complications peuvent être grands et il faut envisager une autre thérapie.
  • Taux d’HbA1c < X ainsi la thérapie est efficace et il faut la continuer.

De plus normalement chez un diabétique bien traité le taux d'Hb glyquée ne doit jamais dépasser 6 % . Si c'est le cas c'est un indice de mauvais traitement de la maladie .

Note. Il ne faut pas croire que l’hémoglobine glyquée n’a pas d’effets négatifs sur l’organisme. Ainsi, il a été démontré que l’HbA1c avait une affinité pour l’oxygène plus importante que celle de l’Hb ce qui en théorie favorise la mauvaise distribution de celui-ci dans l’organisme, mais les effets restent minimes in vivo.

Page générée en 0.120 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise