Grotte de Gouy | |
Latitude Longitude | |
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Pays | France |
Région | Haute-Normandie |
Vallée | vallée de la Seine |
Localité voisine | Gouy |
Voie d'accès | RN 15 |
Longueur connue | 12 m |
Période de formation | |
Type de roche | calcaire |
Signe particulier | Grotte ornée |
Occupation humaine | environ 12000 ans BP |
La grotte de Gouy ou grotte du cheval est située à 10 km de Rouen (Seine-Maritime), sur la commune de Gouy, au bord de la RN 15, au pied du versant droit de la vallée de la Seine.
Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 1959.
Elle a été découverte en 1881 par deux habitants de Gouy qui n'en parlèrent jamais (on s'en aperçut à l'occasion de la seconde découverte : ils avaient laissé une inscription datée). L'entrée de la grotte a d'ailleurs été amputée d'une longueur inconnue, mais probablement importante, par les travaux de la RN 15 en 1934 et 1935. À ce moment-là, des ouvriers aperçurent une faille et voulurent y descendre, ce que leur interdit le chef de chantier qui jugea la manœuvre dangereuse. Ce fut une occasion manquée de la découvrir. Ce sont deux adolescents de Gouy qui la "re"découvrirent en 1956.
Une autre grotte, dite « grotte aux moines », se trouvait à Port-Saint-Ouen à 1 km de Gouy. Une pierre gravée d'un mammouth y fut découverte. Cette grotte fut détruite par les travaux du carrefour de la RN 15 avec la D7.
Une autre grotte, très peu étudiée, se trouve à Orival (Seine-Maritime) sur l'autre rive de la Seine à 11 km de Gouy.
Avec deux grottes anglaises découvertes récemment, ces grottes sont à ce jour les grottes ornées les plus septentrionales que l'on connaisse. Cela laisse supposer qu'une communauté magdalénienne, peut-être en relation avec celle du Bassin parisien, était implantée en vallée de Seine à l'époque charnière de la fin de la dernière glaciation et du début de l'Azilien. Ces groupes assistèrent sans doute à la disparition des derniers mammouths, du rhinocéros laineux, qu'ils ont probablement eu le temps de chasser sur la Seine gelée ; seuls le renne et le cheval subsistèrent encore quelque temps avant de migrer vers l'Est. La fin de cette culture devait laisser place après le grand redoux à une culture forestière, exploitant surtout le petit gibier. Les Magdaléniens furent les derniers grands chasseurs du Paléolithique dans cette région.
Après les destructions de 1935, il ne restait plus que 12 m de galerie, sur 2 m, divisés en 3 salles. Cette « petite » grotte est néanmoins inestimable par le nombre et la qualité des gravures sur craie qui s'y trouvent, 37 en tout : 18 animaux, dont 7 cornus, 7 chevaux, 1 oiseau (un rapace probablement), 3 indéterminés, une possible figure anthropomorphe, 8 vulves, 1 signe penniforme, 1 signe « barbelé », 1 signe claviforme, 7 signes indéterminés, des tracés et taches rouges…(détermination: à l'étape de 1972). Les gravures sont du Paléolithique supérieur (Magdalénien et Magdaléno-Azilien).
L’art pariétal de Gouy est multiple et complexe. Pourtant, il est tout à fait clair qu’il apporte de précieux éléments sur le passage du Magdalénien à l'Azilien.
Une datation absolue a été obtenue à partir du collagène d'un fragment osseux (sur Tandétron, Gif A 92346 : 12.050 ± 130 ans BP ; H. Valladas). Sans dater l’ornementation dans son ensemble, elle établit une fréquentation de la cavité à cette époque.