Halimeda tuna - Définition

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Introduction

Monnaie de Poséidon

Halimeda tuna
Halimeda tuna dans son biotope
Classification classique
Règne Plantae
Division Chlorophyta
Classe Bryopsidophyceae
Ordre Bryopsidales
Famille Halimedaceae
Genre Halimeda
Nom binominal
Halimeda tuna
(J.Ellis & Solander) Lamouroux, 1816
image scannée d'un spécimen d'herbier de Halimeda tuna collecté dans la région de Villefranche-sur-mer montrant l'organisation en chaînette ramifiée et les nombreux épibiontes fixés sur les segments de l'algue
Halimeda tuna, échantillon d'herbier provenant de la région de Villefranche-sur-mer

Halimeda tuna, parfois surnommée « monnaie de Poséidon », est une espèce d'algue verte marine de la famille des Halimedaceae. Elle est le représentant-type (l'holotype) du genre Halimeda.

Description

Elle se présente sous la forme d'une guirlande articulée qui peut atteindre jusqu'à 20 cm de longueur, constituée d'une succession de petits disques plats de 1 à 2,5 cm de diamètre. Elle se développe dans un seul plan et peut se ramifier au niveau d'une articulation en deux ou en trois.

Elle synthétise du calcaire sous forme d'aiguilles d'aragonite, et s'en imprègne progressivement. Fondamentalement l'algue est de couleur verte mais en fonction de l'imprégnation calcaire, les articles prennent ensuite une teinte olivâtre ou blanchâtre. Les fréquentes épibiontes peuvent aussi en masquer la surface.

L'algue est fixée au substrat, le plus souvent rocheux, par des rhizoïdes qui s'assemblent généralement en un discret crampon.

Comme chez les autres Bryopsidales au sens large, l'organisation anatomique est de type “siphoné” : il n'existe pas de cellules individualisées mais des structures tubulaires dotées d'un cytoplasme pariétal collectif comportant de nombreux noyaux. Dans le genre Halimeda, on distingue nettement au niveau des articles une zone médullaire centrale où le siphon est constitué d'un feutrage de filaments disposés parallèlement dans le plan d'aplatissement de l'article et une zone corticale périphérique où le siphon est constitué d'utricules ramifiés, généralement sur trois niveaux, orientés perpendiculairement à la surface de l'algue et serrés les uns contre les autres.

Photographie rapprochée de la surface d'Halimeda tuna montrant l'aspect de pavage hexagonal et révélant la présence d'un hôte mimétique, la petite limace de mer Bosellia mimetica dont la tête apparaît ici en vert plus foncé
Un examen rapproché d'Halimeda tuna montre bien l'aspect de pavage hexagonal de la surface de l'algue et peut aussi révéler la présence d'un hôte mimétique, la petite limace de mer Bosellia mimetica dont la tête apparaît ici en vert plus foncé

Vue de dessus sous la loupe, la surface d'un article montre un pavage formé d'hexagones, qui pourrait faire penser à un épiderme mais qui correspond en fait aux extrémités supérieures jointives des utricules.

Taxonomie

La première description scientifique connue de cette algue est celle de Ferrante Imperato (1550-1625), qui apparaît dans Dell'historia naturale, publié en 1599. Il la nomme alors en italien Sertolara et en fait une illustration. Mais la véritable première diagnose moderne de cette espèce est celle faite par John Ellis. Elle paraît en 1786 dans l'ouvrage préparé avec Daniel Carl Solander, The natural history of many curious and uncommon zoophytes, publié après la mort de ses auteurs par la fille d'Ellis. Cependant, Ellis place cette espèce qu'il nomme Corallina tuna dans un vaste genre qu'il considère avec conviction comme appartenant au règne animal (Corallina is an animal growing in the form of a plant) car selon lui la synthèse du calcaire est une faculté exclusive des animaux. Ultérieurement Jean Vincent Félix Lamouroux entreprend une révision générale des « Corallines » et « autre polypiers coralligènes » et crée en 1812 un nouveau genre. Il publie la nouvelle description formelle de l'espèce Halimeda tuna en 1816. Il ne démord néanmoins pas du caractère animal des Halimeda et ajoute comme argument l'absence de construction cellulaire régulière. Mais sa position n'est pas unanimement partagée par les autres savants : Baxter et Pallas avaient déjà mis en doute dès les années 1760 la nature animale supposée des "Corallines", Giovanni Targioni Tozzetti affirme définitivement au début du XIXe siècle le caractère végétal du genre Halimeda, enfin Joseph Decaisne publie en 1842 un « mémoire sur les Corallines » qui met un terme final à la polémique et qui place clairement Halimeda tuna parmi les végétaux.

Le nom de genre Halimeda fait référence à Halimède qui, dans la mythologie grecque, est l'une des Néréides formant le cortège du dieu des mers Poséidon. Celle-ci est présentée dans la Théogonie d'Hésiode comme « Halimède à la brillante couronne » (ἐυστέφανός θ᾽ Ἁλιμήδη), que l'on pourrait aussi traduire « … à la guirlande de lumière ». C'est cet attribut, évoquant aussi la forme générale de l'algue, qui a guidé le choix du nom de celle-ci. L'épithète spécifique tuna est emprunté, quant à lui, au nom espagnol du figuier de Barbarie car la forme articulée de l'algue n'est pas sans rappeler celle de ce cactus. En espagnol, un nom courant de Halimeda tuna est d'ailleurs « tuna de mar » , en italien « ficodindia di mare », c'est-à-dire dans les deux cas, le figuier de Barbarie de mer. En français, l'algue est aussi connue sous le nom vernaculaire de « monnaie de Poséidon ».

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