Histoire de l'homéopathie - Définition

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La popularité de l'homéopathie à ses débuts était liée à ses aspects spirituels, voire d'« art divin »

Pour Olivier Faure (historien), professeur d'histoire contemporaine à l'Université Jean-Moulin - Lyon III, France et spécialiste de l'histoire de la médecine, la popularité de l'homéopathie à ses débuts est liée à ses aspects spirituels, voire religieux, qui la rendaient acceptable pour divers courants anti-matérialistes de l'époque. Certains catholiques voyaient dans le concept de force vitale mis en avant par Hahnemann une intervention de la main divine. Certains disciples de Saint-Simon pensaient que l'homéopathie allait dans le sens d'une réconciliation entre la foi et la science. Hahnemann lui-même parlait d'« art divin » pour désigner l'homéopathie. Il pensait être l'agent de la révélation par Dieu de principes fondamentaux de la nature.

L'homéopathie s'organisait d'ailleurs à ses débuts comme une "église", dont l'Organon constituait une sorte de livre saint. Certains n'hésitaient pas à organiser des pèlerinages dans le village de naissance d'Hahnemann. Ce dernier exigeait de ses patients une totale foi dans l'homéopathie et leur imposait la lecture de l'Organon.

Notons que les molécules n'étaient à l'époque qu'une hypothèse, et on ne commença à pouvoir les dénombrer dans un volume donné qu'à partir de la loi d'Avogadro (1811). Lorsque Hahnemann a mis en place la dilution, destinée à atténuer les effets des substances (puisqu'elles produisent des effets néfastes), il n'avait donc pas connaissance des travaux d'Amedeo Avogadro (la diffusion du savoir était lente, et les travaux sur les solutions aqueuses ne vinrent qu'après). Il ne pouvait donc pas réaliser que des dilutions au-dela de 12CH revenaient à produire un médicament sans molécule active.

Face à la médecine moderne

Très en vogue au XIXe siècle lorsque la médecine n'était pas une alternative sérieuse, l'utilisation de l'homéopathie s'effondre au XXe siècle avec l'invention des médicaments à substance active. Presque complètement disparue aux États-Unis, la pratique persiste dans deux pays : l'Inde et la France.

L'histoire récente de l'homéopathie est marquée à la fois par une utilisation relativement répandue et par d'importantes controverses scientifiques. Au regard de la médecine classique, l'homéopathie est considérée comme une médecine non-conventionnelle. L'OMS la considère comme une médecine traditionnelle ou comme une médecine complémentaire et parallèle, selon le type de médecine dominant dans le pays considéré.

Après Hahnemann

Malgré un certain succès initial (et quelques réussites ponctuelles comme le dispensaire homéopathique créé en 1858 par l'abbé Alfred Duquesnay), l'homéopathie perdit beaucoup d'influence en France après la mort de Hahnemann en 1843, alors qu'aux États-Unis, les personnalités d'Eugène Beauharnais Nash et de James Tyler Kent maintinrent sa notoriété jusqu'à la Première Guerre mondiale. En France, à Lyon, en 1875 fut fondé rue Tronchet l'hôpital homéopathique Saint-Luc. Pierre Jousset et son fils Marc fondaient en novembre 1897 à Paris l'École française d'homéopathie, où enseigna aussi Gérard Encausse, plus connu sous le nom de Papus. L'hôpital Saint-Jacques dans le XV° arrondissement de Paris offrait des consultations de médecins homéopathes.

Léon Vannier (1880-1963), médecin angevin, permit à l'homéopathie de sortir d'une certaine ombre induite par les difficultés de fabrication des remèdes. En 1911, il ouvrit avec René Baudry (1880-1966) à Paris une importante pharmacie homéopathique. Il fondit en 1926 les laboratoires homéopathiques de France, mettant ainsi fin aux difficultés d'approvisionnement en médicaments homéopathiques. Ce fut le point de départ de l'apparition des laboratoires tel Dolisos, Lehning, Boiron en France, Schwabe en Allemagne, Nelson en Grande-Bretagne, USM aux États-Unis…

En France, les frères jumeaux Boiron, après avoir travaillé avec René Baudry, créèrent chacun sa propre pharmacie. En 1967, la fusion de celles-ci avec les laboratoires centraux homéopathiques de France de René Baudry donnera naissance aux Laboratoires Boiron.

Les laboratoires, plus productifs que les pharmacies, permirent la standardisation de la production et par la même le développement de l'homéopathie.

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