Son père Michel - grand collectionneur d'affiches de la révolution bolchévique - le gifla enfant pour avoir voulu absolument mesurer avec un mètre de couturière la hauteur de la séance de lévitation de son grand-père maternel, Rabbi Jacob Krzemienieckaïa, rabin en ex-Union des républiques socialistes soviétiques
Sa « tante Quel-Malheur » ponctuait chacune de ses phrases de l’expression incongrue « quel malheur quel malheur ».
Il était connu dans le fandom SF des années 50' pour être « Un Être dépourvu de nombril, car natif de la planète Mars », comme il aimait alors à redire en petits comités.
De 1954 à 1960, il déjeuna très régulièrement dans le petit café-restaurant des frères Dupont, tout proche de la Bibliothèque nationale de France, dont le cadet, André (dit "Aguigui", ou encore "Mouna"), clochardisé déjà à l’époque, se présenta en 1993 face à Jean Tibéri pour la députation de la ville de Paris dans le 5e arrondissement (722 voix recueillies), à l’âge fort respectable de 82 ans.
Le 1er avril 1974, Bernard Pivot crut pouvoir le tromper lors de l’émission Apostrophes, en évoquant sur le plateau la participation des extraterrestres à la construction de la Ligne Maginot.
Il maîtrisait 14 langues modernes et anciennes, dont l'araméen... mais avouait ne pouvoir retenir le finnois.
Sur sa carte de visite, il se présentait comme « Amateur d'insolite et scribe des miracles ».
Sa mémoire eidétique lui permettait une capacité de lecture surprenante, atteignant parfois dix livres par jour, au mieux de sa forme physique jusqu'au début des années 1970. Elle lui permit aussi d'assurer de 1977 à 1978 le rôle de L'Incollable dans l'émission-jeu télévisée de RTL TV du même nom présentée par l'animateur Fabrice. Il répondait de la sorte aux questions de Maître Jacques Chaussard, lorsque les trois célébrités francophones invitées faisaient des erreurs. Bergier avoua lui-même présenter « de grandes lacunes » mais « uniquement en sport et en politique locale ». À son décès, l'émission se maintint encore durant quelques semaines, désormais simplement avec des colles sur la vie quotidienne.
Déjà nommé pilote interstellaire en 1964(*), il paraît en 1968 sous la plume d'Hergé dans l'album de Tintin Vol 714 pour Sydney où il devient Mik Ezdanitoff de la revue Comète (et antérieurement sous celle de Franquin dans l'album le Voyageur du mésozoïque en 1957 -comme Pr Sprtschk-).
En 1965, Hergé prévoyait d'appeler Mik Ezdanitoff « Jacques Gerbier » ou « Korsakoff ».
Il est aussi l'un des personnages centraux du roman de François Darnaudet, Le Papyrus de Venise, publié en 2006.
En 2002 a été créé le « Prix Jacques Bergier », qui récompense des ouvrages de science-fiction et de fantastique.
À travers ses écrits, Jacques Bergier a émis plusieurs théories liées à des domaines généralement exclus par la science officielle : phénomènes paranormaux, alchimie, civilisations disparues, OVNI, etc. Pour lui, le cerveau humain dispose de pouvoirs quasi illimités, et l'humanité a établi des contacts avec des extra-terrestres, notamment par l'intermédiaire d'anciennes civilisations disparues.
Dans Les livres maudits, Bergier dit avoir vu à toutes les conférences consacrées à Planète « un groupe d'hommes en noir à l'aspect sinistre, toujours les mêmes », dont le rôle serait « d'empêcher une diffusion trop rapide et trop étendue du savoir ». Il fait remonter l'existence de cette conspiration à la plus haute Antiquité, leur attribuant notamment la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie.
Dans Le Matin des magiciens et dans la plupart de ses autres ouvrages, Jacques Bergier suppose l'existence d'extraterrestres. Il cite plusieurs phénomènes comme preuves (ou « coïncidences exagérées » selon ses termes) de leur existence, notamment la constatation de traces de ventouses sur les montagnes.
Le Matin des magiciens, co-écrit avec Louis Pauwels, est à l'origine du mouvement appelé réalisme fantastique. Ce courant de pensée et de recherche se veut avant tout scientifique, et a pour objet l'étude de domaines généralement exclus par la science officielle.
Le modèle absolu de Jacques Bergier est Charles Fort, auteur du Livre des damnés (1919), qui enquêtait sur divers phénomènes inexpliqués relatés dans les journaux (pluies de grenouilles, de sang, de gélatine, observations d'objets volants non-identifiés, disparitions mystérieuses...) et proposait, avec une grande liberté d'esprit, des explications qui défiaient toutes les théories habituellement admises par la science (êtres énigmatiques (ex. Kaspar Hauser), livres "maudits" (ex. le Manuscrit de Voynich)...).
Comme Charles Fort, Jacques Bergier estimait que la science a tendance à se fermer à tous les phénomènes qui viennent bouleverser ses convictions. Les domaines de prédilections de Jacques Bergier sont cependant plus ésotériques que ceux de Fort : alchimie, civilisations disparues, parapsychologie... jusqu'à des thèmes parfois moins convenus ("Dicke Luft", ..). Deux des grandes lignes du réalisme fantastique sont la croyance au pouvoir quasi-illimité du cerveau humain, et la croyance en l'existence des extra-terrestres et des nombreux contacts de l'humanité avec eux, notamment par le passé. Jacques Bergier croyait qu'il existait avant les civilisations connues, voire avant la préhistoire, des civilisations qui auraient totalement disparu, suite à leur autodestruction par une technologie trop avancée. C'est cette théorie qui a donné naissance à celle des hommes en noir, qui seraient là pour empêcher de nouvelles destructions.
Dans Visa pour Demain, Bergier expose comment il est possible de connaître le futur, non pas par la divination, mais par la science. Il est, dit-il, possible, en observant les découvertes actuelles dans les sciences théoriques d'imaginer l'arrivée d'inventions utilisant ces découvertes 50 ans plus tard. Bergier aurait ainsi prévu toutes les technologies de l'an 2000, sauf la téléphonie mobile (« Il est à peu près aussi intelligent de brûler de l'essence dans nos moteurs que d'alimenter un chauffage central avec des billets de banque! »), mettant toutefois en garde contre une prospective trop rationnelle (« C’est comme si on disait que nous sommes en 1903 et qu’il y a 730 fiacres dans Paris, avec dans chacun 200 fouets pour les chevaux. Donc en 2003, il y aurait par conséquent 7 300 fiacres, avec chacun 2 000 fouets ») .
De même que Louis Pauwels, Bergier accréditait la thèse du surhomme psychique (et non physique) à venir, lui-même se reconnaissant à différentes périodes de sa vie deux pouvoirs psychologiques inexpliqués : la sensation d'être suivi toujours avérée, et la perception de la sensation de faim chez autrui. Mensan car polymathe, il était également doté d'hyperosmie... mais devint pratiquement aveugle à la fin de sa vie, suite à l'évolution accélérée d'une rétinopathie diabétique instable sur fond d'une forte myopie, d'où une grave chute en octobre 1975.
Par là même, Bergier ne croyait pas aux soucoupes volantes proprement dites, mais privilégiait une explication multi et inter dimensionnelle innovante du phénomène au sein d'un « Multivers » -selon ses propres termes-, à système de contrôle conscient d'une telle structure aux multiples niveaux en modes interopérationnels (ce qui n'est pas sans rappeler le Flatland d'Edwin Abbott Abbott).