Jean Marc Gaspard Itard, né le 24 avril 1774 à Oraison en Provence et mort le 5 juillet 1838 à Paris est un médecin français du XIXe siècle, spécialiste de la surdité et de l'éducation spécialisée. Il s'est rendu célèbre par son travail sur le cas de l'enfant sauvage, Victor de l'Aveyron. Pionnier de l'oto-rhino-laryngologie, il est considéré comme le créateur de la première école française d’otologie. Il est aussi le fondateur de la psychiatrie de l’enfant et a contribué à la nosologie de la maladie de Gilles de la Tourette.
Il fit ses études au collège de Riez puis chez les Oratoriens à Marseille, jusqu’en 1789. Il devint en 1793, pendant le siège de Toulon, l’assistant de Vincent Arnoux, directeur de l'hôpital militaire et ami de la famille. Il suivit à partir de 1795 les cours de chirurgie de Dominique-Jean Larrey, d’abord à Toulon, puis à Paris, au Val de Grâce : il y réussit le concours de chirurgien de deuxième classe. Il n’avait pas achevé encore ses études en 1800 - il sera médecin deux ans plus tard - , lorsqu’il se vit confier par l’abbé Sicard, directeur de l’Institution des sourds-muets de la rue Saint-Jacques, à Paris, la responsabilité de celui qu’on appelait l’enfant sauvage de l’Aveyron.
Membre comme Sicard de la Société des observateurs de l'homme, il est passé à la postérité pour le grand public grâce à son Mémoire et à son Rapport sur l’éducation de l’Enfant sauvage. Il a conduit sa recherche-action initiale en s’inspirant de la philosophie de John Locke et d’Étienne Bonnot de Condillac, mais aussi en contexte des débats qui agitaient les tenants de la construction d’une science générale de l’homme. Le développement des fonctions linguistiques et cognitives y tenait une place importante.
Il s’intéressa particulièrement à la démutisation des sourds et à la rééducation du bégaiement. Médecin de l’Institut des sourd-muets de Paris (aujourd'hui Institut national des jeunes sourds), il est l’auteur d’un nombre important d’articles scientifiques dans divers domaines de la médecine : otologie, audiologie, phoniatrie et neurologie. Dans un Mémoire sur quelques fonctions involontaires des appareils de la locomotion, de la préhension de la voix (1825), Itard donne la première description médicale des tics symptomatiques de cette maladie au travers du cas de la jeune marquise de Dampierre qui manifestait des « spasmes involontaires convulsifs » et produisait « des cris bizarres et des mots qui n’avaient aucun sens, mais sans délire et sans troubles des facultés mentales ». Ces travaux serviront de base à la définition de la maladie de Gilles de La Tourette par Georges Gilles de la Tourette, 60 ans plus tard.
Jean Itard était membre de la Société médicale de Paris.