Il est contre les concepts de l'innéisme. Piaget tente de modéliser le développement de l'intelligence sur la base de principes logiques. L'enfant est un logicien en herbe, qui donne un sens aux objets en faisant émerger leurs propriétés et fonctions. Il réinvente le monde (Le mot monde peut désigner :) physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) (constructivisme). Piaget parle d'actions extériorisées et intériorisées. Tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) cela sont des conceptions physiques.
La logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...) et les mathématiques (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) sont le raisonnement. Le raisonnement est la forme optimale de l'adaptation biologique, donc du cerveau (Le cerveau est le principal organe du système nerveux central des animaux. Le cerveau traite...).
Piaget divise le développement psychologique de l'enfant en plusieurs stades, chacun lui-même divisé en sous-stades, conditionnant le suivant. Les différents moments du développement sont :
Les âges qui voient le passage d'un stade à l'autre sont indicatifs et basés sur une moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...). Certains enfants peuvent commencer le passage du troisième au quatrième stade dès 10 ans alors que d'autres y parviendront vers 12 ans.
Au début l'intelligence est essentiellement pratique. Elle se construit en fonction des sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) et de la motricité de l'enfant. Elle lui permet d'organiser le réel selon un ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) de structures spatio-temporelles et causales.
A ce stade, l'enfant ne possédant ni langage ni fonction symbolique, ces constructions s'effectuent en s'appuyant exclusivement sur des perceptions et des mouvements, autrement dit, par une coordination sensori-motrice des actions sans intervention de la représentation ou de la pensée.
L'un des apprentissages essentiels au cours de cette période concerne la compréhension de la permanence de l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...). Ce que Piaget entend par permanence c’est le fait qu’une personne accorde une existence aux choses « extérieures au moi (Le mois (Du lat. mensis «mois», et anciennement au plur. «menstrues») est une période de temps...), persévérant dans l’être lorsqu’elles n’affectent pas directement la perception » (cf Piaget, 1937). Comment le bébé (L'onomatopée bébé désigne l'être humain en bas-âge. En...) se représente-t-il les objets qu’il ne voit plus ? Pour Jean Piaget (Jean William Fritz Piaget, (9 août 1896 à Neuchâtel - mort le...) l’enfant se rend compte de la permanence des objets par stades successifs :
L'enfant perçoit alors la conservation de l'objet, cette conservation étant "solidaire de toute l'organisation (Une organisation est) spatio-temporelle de l'univers (L'Univers est l'ensemble de tout ce qui existe et les lois qui le régissent.) pratique, ainsi, naturellement, que sa structuration causale".
La fin de cette première période est marquée par l'accès à la fonction symbolique. Lorsqu'il acquiert la fonction symbolique, le bébé est capable de se représenter des objets et situations non directement perceptibles à l'aide de signes (mots) ou de symboles (dessins). La fonction symbolique est tenue pour acquise lorsqu'on observe chez le bébé cinq types de conduites : l'imitation différée, le jeu symbolique, le dessin, l'image mentale et le langage.
Au début de cette période, l'enfant assure sa maîtrise (La maîtrise est un grade ou un diplôme universitaire correspondant au grade ou titre de...) des notions de l'espace et du temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...), puis de la fonction symbolique. Ces objets, généralement acquis lors du stade précédent, sont alors plus assurés. La permanence de l'objet est acquise car l'enfant peut se représenter l'existence d'un objet sans que celui-ci soit présent.
Cette période est surtout marquée par diverses acquisitions. En premier lieu, l'enfant développe fortement ses capacités langagières. Il est capable peu à peu de dialoguer. Par ailleurs, c'est aussi durant cette période que se forme la notion de quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...).
Au niveau psychologique ce stade est marqué par l'égocentrisme qui se marque par l'artificialisme, la causalité morale, le finalisme. L'artificialisme est le fait de penser que tout est créé par l'homme (Un homme est un individu de sexe masculin adulte de l'espèce appelée Homme moderne (Homo...), la causalité morale revient à considérer que les lois physiques sont semblables aux lois morales, le finalisme tend à expliquer le monde en donnant une raison à toute chose (ex. les arbres secouent leurs branches pour produire du vent). L'égocentrisme enfantin traduit l'indifférenciation du sujet et de l'objet, ainsi que la confusion du point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) propre avec celui d'autrui. L'égocentrisme est l'incapacité qu'a l'enfant de se décentrer et de coordonner son point de vue avec celui d'autrui. L'égocentrisme constitue donc en quelque sorte l'équivalent, au niveau de la représentation, de ce qui est "l'adualisme" du premier stade sensori-moteur ; c’est-à-dire, l'indissociation entre le corps propre et le milieu extérieur. Cette notion est liée également à un déséquilibre de l'assimilation et de l'accommodation.
Il est aussi à noter que l'enfant à ce stade vit dans la contradiction (Une contradiction existe lorsque deux affirmations, idées, ou actions s'excluent mutuellement.), au sens où il peut affirmer une chose et son contraire immédiatement après sans que cela le gêne. Dans le cadre des opérations logiques, l'enfant commence à être capable de classer ou de sérier des objets mais sans notion de réversibilité ; il est encore incapable de faire une opération et son inverse (En mathématiques, l'inverse d'un élément x d'un ensemble muni d'une loi de...).
Pendant cette période, l’enfant construit une structure intellectuelle lui permettant de manipuler des opérations mentales de façon logique. Néanmoins, cette intelligence, dite opératoire, reste dépendante de la présence dans le champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) de la perception des éléments sur lesquels porte la réflexion, marquée par la réversibilité de toute opération.
Ce stade est marqué par l'acquisition de certaines notions :
Les conservations physiques :
- Conservation de la quantité de la matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) (7-8 ans): Un morceau de pâte à modeler contient la même quantité de pâte qu'il soit présenté en boule ou en galette.
- Conservation de la quantité de poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) (8-9 ans) : Un kilo de plume (Une plume est, chez les oiseaux, une production tégumentaire complexe constituée de...) est aussi lourd qu'il soit présenté dans un sac ou dans plusieurs.
- Conservation de la quantité de volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) (11-12 ans) : Le volume d'un litre (Le litre (du grec λίτρα lítra, ancienne mesure de capacité...) d'eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...) reste inchangé, qu'on le présente dans une bouteille, ou dans un récipient plus évasé.
Les conservations spatiales :
- Conservation des quantités numériques (7 ans) : Quand on place une rangée de jetons peu espacés et qu'on demande à l'enfant de prendre autant de jetons que l'exemple, il réalisera correctement l'exercice.
- Classification (8 ans)
- Sériation (8 ans)
- Groupements multiplicatifs : C'est la capacité à combiner la classification et la sériation.
(Les âges sont donnés à titre indicatifs.)
Cette période est celle de l'adolescence. À partir de 11 ans et jusqu'à 16 ans l'individu (Le Wiktionnaire est un projet de dictionnaire libre et gratuit similaire à Wikipédia (tous deux...) va mettre en place les schèmes définitifs qu'il utilisera tout au long de sa vie (La vie est le nom donné :). Alors que l’enfant, jusqu’alors, ne pouvait raisonner que sur du concret, l'adolescent peut maintenant établir des hypothèses détachées du monde sensible. Dans la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) piagétienne, l’accès à la logique formelle est la dernière étape d’un processus qui débute dès la naissance. Comme toute étape elle est le fruit (En botanique, le fruit est l'organe végétal protégeant la graine....) d’une succession d’adaptations au réel. Vers l’âge de 11 ans l’enfant ne peut plus se contenter d’une logique concrète (La concrète est une pâte plus ou moins dure obtenue après extraction d’une...), il commence à ressentir le besoin (Les besoins se situent au niveau de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il est...) d’établir des hypothèses, des raisonnements hypothético-déductifs (du type si...alors) pour mieux appréhender le monde. Durant les cinq ans que dure ce stade les schèmes logiques vont se mettre en place et s’affirmer jusqu’à ce qu’ils soient totalement opérationnels vers l’âge de 16 ans. Jusqu'à l'adolescence, le possible est une forme du réel. Au stade de l'intelligence formelle, c'est le réel qui est une forme du possible. Cela signifie que pour l'enfant la base est le réel et qu'il échafaude des hypothèses à partir de celui-ci, mais par la suite il est capable d'imaginer des théories décontextualisées pour ensuite les appliquer au monde sensible.
Pour Piaget, l'intelligence n'est qu'une forme plus élaborée de l'adaptation biologique.
L'adaptation d'un individu à son environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) est le résultat d'un processus de transformation tendant vers l'équilibre. L'état d'équilibre permanent est impossible, l'environnement et l'individu n'étant pas statiques. L'adaptation est donc continue au cours de l'ontogenèse notamment par (ré)équilibrations successives des structures de l'intelligence (schèmes et opérations).
L'épistémologie génétique est un courant de l'épistémologie qui se fonde sur l'analyse du développement de la connaissance chez l'être humain.
Rendre compte de l'évolution de la connaissance à travers l'étude du développement de l'intelligence chez l'enfant implique une approche particulière de cet enfant : d'une part Piaget ne voit pas l'enfant comme objet d'étude mais comme un moyen rapide d'appréhender le développement et le fonctionnement de l'intelligence, d'autre part, le sujet individuel ne l'intéresse pas mais c'est le sujet épistémique conçu comme l'ensemble des mécanismes communs à tous les sujets du même niveau (Piaget, 1968) qui est l'objet de son travail.
L'imitation en psychologie du développement est une notion très importante.
D'abord, elle permet aux nouveau-nés d'établir une similitude et donc un code social commun avec l'adulte. Elle constitue ensuite une prémisse de la compréhension des états mentaux (perceptibles) d'autrui. En effet, si son interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...) avec le monde adulte est régulier et adéquat, le bébé pourra attribuer tel faciès à tel état mental, lui permettant ensuite de les utiliser à bon escient.
De plus, elle correspond à un des moyens qu'a le jeune enfant pour apprendre et communiquer. > Apprendre, parce que c'est en imitant les plus grands que l'enfant gravera les différentes conduites dans un contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) approprié. Cette fonction est valable jusqu'à 18 mois environ. > Communiquer, parce que jusqu'à un certain âge (en moyenne jusqu'à 2 ans) l'enfant ne parle pas et ne peut donc avoir recours qu'à l'imitation, et plus particulièrement à l'imitation simultanée, pour interagir avec ses pairs.
Estimations: 1/ de 0 à 1 mois : pas d’imitation
2/ de 1 à 4;6 mois : début d’une imitation sporadique et partielle (qui apparaît de temps à autre et ne reproduit pas forcément tout le modèle).
3/ de 4;6 mois à 8-9 mois : imitation systématique (En sciences de la vie et en histoire naturelle, la systématique est la science qui a pour...), limitée aux mouvements que l’enfant est capable de percevoir (par ex., un mouvement des bras).
4/ de 8-9 mois à 11-12 mois : imitation de mouvements invisibles pour l’enfant, néanmoins déjà réalisés (par ex., tirer la langue ou ouvrir et fermer la bouche).
5/ de 11-12 mois à 18 mois : début de l’imitation de nouveaux modèles par expérimentation active.
6/ de 18 mois à 2 ans : imitation de modèles plus complexes et surtout apparition de l’imitation différée (en l’absence du modèle)
L'intelligence désigne une disposition à la reconstruction interne (En France, ce nom désigne un médecin, un pharmacien ou un chirurgien-dentiste, à la...) des acquisitions instables provoquées par l’environnement. Selon Piaget, l'intelligence est la capacité de plus en plus diversifiée et complexe à mettre en œuvre des moyens et procédures pour atteindre des buts..
La méthode clinique correspond à une interrogation guidée, mais souple, pour mettre en évidence le niveau de raisonnement de l'enfant. Elle est fondée sur des "situation-épreuves". Dès 1947, Piaget a appelé sa méthode "méthode critique" car l'entretien inter subjectif avec l'enfant a des visées expérimentales, ce qui n'a rien à voir avec la méthode clinique à proprement parler.
Emprunté à James Mark Baldwin, ce concept désigne, chez le nourrisson (On désigne par le mot nourrisson la période entre l'âge d'un mois et de deux ans...), la répétition d'un cycle moteur (Un moteur (du latin mōtor : « celui qui remue ») est un dispositif...) visant à :
Ce phénomène apparait entre l'âge de 1 et 4 mois. A ce moment, la réaction circulaire correspond à l'acquisition des premières habitudes.
Ensuite, entre 4 et 9 mois, l'enfant commence à acquérir la coordination entre la vision et la préhension d'un objet, puis entre douze et dix-huit mois, la réaction circulaire devient de plus en plus complexe.