Kétamine - Définition

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Chimie

Elle fait partie de la famille des cycloalkylarylamines. L'atome de carbone qui porte la fonction amine et le groupe chlorophényl est chiral. La kétamine se présente donc sous forme de deux énantiomères, de configuration absolue R et S. Il est vraisemblable qu'un seul des deux énantiomères soit médicalement actif mais lequel ?

Dans sa forme chlorhydrate, elle se présente comme une poudre cristalline soluble dans l'eau et l'alcool.

Usage détourné et récréatif

La kétamine vendue illégalement provient de sources légitimes détournées, telles que les cliniques vétérinaires mais elle est aussi synthétisée dans des laboratoires clandestins. Elle se présente soit sous la forme d'une poudre cristalline, soluble dans l'eau ou dans l'alcool soit sous forme liquide.

De nombreux usagers de drogues ont souvent un premier contact involontaire avec la kétamine lorsqu'une dose leur est vendue comme une autre drogue.

Le mode d'usage le plus répandu est le « sniff ».

Effets et conséquences

L'effet immédiat d'une prise est un fort sentiment d'apaisement dû à l'effet anesthésique qui dure 10 à 40 minutes. Il est suivi d'une phase hallucinatoire qui affecte les sens, le jugement et la coordination motrice pendant 4 à 6 heures.

Caduceus.svg Kétamine
Noms commerciaux :
  • Ketalar® (Belgique + Suisse)
    Belgique :
    • Réservé à l'usage hospitalier
    • Produit spécialement règlementé assimilé aux stupéfiants

  • Kétamine Panpharma (France)
    Réservé à l'usage hospitalier

  • Imalgène®, Kétamine Virbac (France)
    Usage vétérinaire
Classe :
Anesthésique général
Autres informations :
Sous classe : Anesthésique dissociatif

À fortes doses, elle provoque des altérations de la respiration et peut aussi induire une perte de connaissance voire un coma.

Lors de la phase hallucinatoire, la kétamine peut provoquer un état dissocié : soit l'usager perd la sensation de lui-même (sensation de se « détacher de son corps ») soit la notion de réalité. Certains relatent des expériences de décorporation ou de NDE.

Comme d'autres anesthésiques dissociants utilisés à des doses faibles à moyennement fortes, ses effets hallucinogènes ne se font sentir que dans l'obscurité ou dans des conditions de privation sensorielle.

Interactions

L'utilisation combinée de kétamine avec d'autres produits peut être dangereuse. L'alcool notamment, augmente les risques de dépression respiratoire.

Effets à court terme

L'impression de dissociation entre le corps et l'esprit laisse l'usager sans défense, doublée de l'effet analgésique ainsi un usager de kétamine peut se blesser sans en prendre conscience.

En cas de nausées ou de vomissements, un risque d'étouffement par invasion pulmonaire des vomissements est possible du fait de l'incoordination motrice qu'entraîne le produit.

Elle peut aussi provoquer des anomalies du rythme cardiaque allant parfois jusqu'à l'arrêt, risques aggravés si l'usager présente des antécédents ou effectue un mélange avec des substances aggravantes.

La « descente » - fin des effets - est subite et brusque.

Effets à long terme

Elle peut affecter la mémoire à court terme et à long terme. Elle peut entraîner chez le consommateur régulier des troubles psychologiques du type paranoïa et égocentrisme.

Elle peut provoquer une dépendance psychique.

Il existe un effet retour ou flash back qui replace brièvement l'usager dans l'état généré par la consommation de kétamine sans en consommer, et ce plusieurs mois après la dernière prise.

Elle entraine également une inflammation sévère des voies urinaires et plus particulièrement de la vessie. Cela peut aboutir à une nécrose papillaire, une insuffisance rénale et à une diminution de la capacité vésicale secondaire à une cystite interstitielle chronique (aseptique). Les symptômes sont alors des douleurs et brûlures urinaires associés à une pollakiurie sévère. L'arrêt de de la prise de kétamine permet d'améliorer les symptômes mais des cas de diminution définitive de la taille de la vessie ont été rapportés ayant nécessité de remodeler la vessie avec du tube digestif (agrandissement vésical). (au-Kwan Chu P, BJU Int. 2008 Dec;102(11):1616-22)

K-hole

Certains usagers décrivent des expériences de mort imminente et des expériences dite « K-hole » qui sont à rapprocher du bad trip.

Le K-hole est une sorte de trou noir avec troubles cognitifs et amnésiques, troubles de l'humeur et du comportement, délires hallucinatoires, cauchemars, perte d'identité et du contact à la réalité. Le K-hole est caractérisé par les usagers comme une impression de se retrouver profondément dans son esprit, le monde terrestre semblant distant (d'où l'expression hole, trou en anglais, pour décrire cette sensation).

Une fois les effets passés, il est courant que l'utilisateur ait une amnésie de ce qu'il a ressenti. Le retour à la réalité est un processus lent et progressif. L'amnésie peut affecter des notions plus anciennes de l'utilisateur comme son identité, qu'il est humain ou de ce que cela signifie. Il peut y avoir une dissociation entre le corps et l'esprit, l'utilisateur n'a alors plus conscience de son corps ou bouge difficilement. Cette dissociation est parfois utilisée à des fins thérapeutiques.

Le K-hole peut mener à un syndrome post-hallucinatoire persistant, une impossibilité de retour à un état normal et l'installation définitive des symptômes (amnésie, trouble locomoteur, psychose paranoïde, etc.)

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