Alors que les statistiques sur les échecs de la chirurgie esthétique en général sont rares, le taux de satisfaction que l’on retrouve dans d'autres interventions de chirurgie plastique ou esthétique aux États-Unis est à peu près le même ou un peu plus faible que pour la labiaplastie. Selon Jeffrey Rawnsley, un professeur assistant et directeur du Centre d'esthétique du visage de l’UCLA à l’université de Californie de Los Angeles, environ 90 pour cent des patients ont signalé un résultat positif pour les implants mammaires. Les experts rapportent 85 pour cent de résultats positifs pour la rhinoplastie (chirurgie du «nez»), tandis que les patients ayant bénéficié d’une liposuccion, à la fin des années 1990, ont présenté un taux de mortalité d'environ 20 pour 100.000, selon l'auteur Christine Rosen. Bien que les taux de réussite de la liposuccion se soient améliorés, de nombreuses rhinoplasties ainsi que de nombreuses interventions pour pose d’implants mammaires n’ont pas donné satisfaction à la première tentative et le patient a dû retourner sur la table d'opération pour une retouche.
La labiaplastie en comparaison avec d'autres interventions de rajeunissement communément pratiquées, exige une opération supplémentaire dans cinq à sept pour cent des cas. Alors que l’American Society of Plastic Surgeons (FSA) a répertorié 1000 cas seulement de « rénovation vaginale » en 2006, la dernière année pour laquelle on dispose de statistiques américaines, les chirurgiens des États-Unis et du Royaume-Uni -- ainsi que d'autres pays développés -rapportent que ce type d’intervention semble être en croissance exponentielle. Les organisations professionnelles de chirurgie plastique comme l’American Society for Aesthetic Plastic Surgery (ASPS), la British Association of Aesthetic Plastic Surgeons (BAAPS) et l’International Society of Aesthetic Plastic Surgeons ne répertorient pas les labiaplasties parmi les statistiques annuelles globales de chirurgie plastique et cosmétique.
Dans le cas des transsexuels, la labiaplastie est souvent la deuxième phase d'une plastie vaginale réalisée en deux étapes, celle où les lèvres et le capuchon du clitoris sont créés. Cela est souvent réalisé quelques mois après la première partie de la procédure chirurgicale. Dans certains cas, la labiaplastie est le procédé de choix pour améliorer l'apparence après une plastie vaginale réalisée en une seule étape.
La labiaplastie est controversée parmi les professionnels et les non-professionnels qui sont préoccupés par le fait que le désir de cette intervention est suscité par une certaine forme de marketing et par une mauvaise image que les femmes ont d'elles-mêmes et de leur corps, véhiculée par les médias diffusant des images d’une morphologie "idéale" des organes génitaux féminins à laquelle il faudrait se conformer, alors qu’en réalité, il existe une grande diversité dans l'apparence de la vulve. L'attention sans cesse accrue que cette intervention chirurgicale reçoit dans les différents médias est considérée comme génératrice de la croissance du marché pour ce type de chirurgie. Pour la plupart des femmes, il s’agit d’une opération de chirurgie esthétique injustifiée, inutile et qui expose sans raison aux risques inhérents à toute intervention chirurgicale. Certains ont comparé cette intervention à d'autres formes de mutilations génitales.
Une autre préoccupation à propos du choix de ce type d’intervention pour des raisons esthétiques, provient du fait que l'anneau de tissu cicatriciel créé à l’entrée de l'orifice vaginal peut provoquer ultérieurement des douleurs et des complications au moment de l'accouchement. Comme cette opération est de plus en plus souvent effectuée sur des jeunes femmes, on peut craindre que les chirurgiens n’avertissent pas suffisamment les femmes des risques à long terme auxquels elles peuvent s’exposer en subissant une labiaplastie.
En septembre 2007, l’American College of Obstetricians and Gynecologists a publié un avis sur ce sujet et d'autres interventions gynécologiques, y compris le « rajeunissement du vagin», « la plastie de remodelage vaginal », la « réparation de la virginité », et l’« amplification du point G ». L'avis indique que la sécurité de ces interventions n'a pas été étudiée. L’American Collège recommande que les femmes demandant ces interventions soient informées du manque de données scientifiques sur ces interventions et des risques potentiels associés, tels que l’infection, l’altération des sensations, la dyspareunie, les adhérences et les cicatrices.
En mai 2007, un article paru dans le British Medical Journal condamnait l’engouement pour « remodelage du vagin », et notait que sa popularité trouvait son origine dans l'influence des médias commerciaux. Ddes reserves similaires ont été exprimées en Australie. [1]
Plus récemment, la pertinence de l’intervention a été remise en question chez les universitaires, les féministes et les professionnels de santé, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le New View Campaign, un groupe de praticiens en sciences sociales et de cliniciens féministes de New York, s'oppose à la labiaplastie comme entrant dans le cadre d'une tendance à la médicalisation excessive de la sexualité féminine. Le groupe campaign objecte que la croissance sans réglementation ni contrôle de l’industrie de la chirurgie esthétique des organes génitaux est une médicalisation de la sexualité féminine qui aboutit à la création de nouveaux risques.
Un rapport international inter agences publié en 2008 par l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que « Les professionnels de santé ne doivent jamais procéder à des mutilations génitales féminines », citant non seulement les bases fondamentales de l'éthique médicale interdisant d’infliger la souffrance, mais exprimant aussi la crainte que la médicalisation ne donne une légitimité à ces pratiques néfastes. Le New View estime que l’alternative est de légitimer le corps des femmes en leur montrant que la morphologie du sexe des femmes peut prendre dans la réalité des formes diverses, que l’auto dénigrement du corps est d’origine sociale et d’apprendre aux femmes comment accepter leurs organes génitaux tels qu’ils sont et à en apprécier l’apparence.
Parce que certaines critiques faisaient valoir que les femmes demandaient aux chirurgiens plasticiens uniquement qu’ils leurs modèlent des organes génitaux plus « acceptables », six universitaires, comprenant les responsables de deux centres d’accueil des femmes et les médecins chefs des quatre départements d'obstétrique et de gynécologie des plus grandes universités américaines, se sont réunis pour organiser une liste de discussion parrainée par l’International Society for the Study of Women’s Sexual Medicine. Les participants ont étudié sérieusement et spécifiquement la chirurgie plastique de la vulve, entre autres sujets, tels que les mutilations génitales féminines dans les pays du tiers monde et désigné six experts ayant une opinion fondée sur des preuves à propos de la chirurgie des organes génitaux de la femme. Plusieurs ont noté que les variations de l'apparence de la vulve sont normales mais que la labiaplastie, comme tout traitement médical, est un droit des femmes. Le groupe a conclu que la chirurgie plastique vulvaire pouvait se justifier seulement après une information de la patiente et, si elle persistait dans sa demande, à condition que l’intervention soit sans danger et qu’elle ne soit pas uniquement réalisée dans le but d’accroître le nombre d’actes chirurgicaux.