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Vue de l'avion | ||||
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Constructeur | Lockheed Corporation | |||
Rôle | Avion de chasse | |||
Premier vol | 8 janvier 1944 | |||
Mise en service | 1945 | |||
Nombre construit | 8 288 | |||
Équipage | ||||
1 | ||||
Motorisation | ||||
Moteur | Allison J33-A-35 | |||
Nombre | 1 | |||
Type | Turboréacteur | |||
Poussée unitaire | 24 kN | |||
Dimensions | ||||
Envergure | Sans réservoirs : 11,88 m | |||
Longueur | 10,51 m | |||
Hauteur | 3,43 m | |||
Surface alaire | 22,07 m² | |||
Masses | ||||
À vide | 3 712 kg | |||
Avec armement | 5 538 kg | |||
Maximale | 7 264 kg | |||
Performances | ||||
Vitesse maximale | 928 km/h | |||
Plafond | 13 868 m | |||
Vitesse ascensionnelle | 1 973 m/min | |||
Rayon d'action | 1 270 km | |||
Armement | ||||
Interne | 6 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm | |||
Externe | 10 roquettes de 127 mm ou 2 bombes de 454 kg | |||
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Le Lockheed P-80 Shooting Star est le second avion de chasse à réaction conçu par les États-Unis, le premier capable de dépasser 800 km/h en vol horizontal et le premier à avoir remporté une victoire en combat aérien.
La société Lockheed avait commencé à étudier sur ses fonds propres un projet d'avion à réaction dès 1939, sous la désignation L-133. Faute d'intérêt de la part de l'USAAF, ce projet n'avait pas dépassé le stade de la planche à dessin. Fin 1942, le résultat des études préliminaires d'un P-59 Airacomet monoréacteur furent transmis à Lockheed, qui fut alors invité à proposer un avion conçu autour du réacteur anglais Halford H.1B. Un nouveau projet fut alors lancé, recevant la désignation interne L-140. Approuvé par l'USAAF en juin 1943, il fit l'objet d'un contrat officiel au mois d'octobre, imposant un délai de réalisation de 180 jours.
Une équipe d'ingénieurs dédiée se mit au travail, dans un bâtiment séparé afin de maintenir le secret sur ce projet. Le développement de l'avion fut suffisamment rapide pour permettre de livrer un premier XP-80 en novembre 1943. Quelques problèmes furent cependant rencontrés sur le développement du réacteur : la société Allison tardait à mettre au point le J36 initialement prévu (un Halford H.1B construit sous licence) aussi Lockheed proposa un projet L-141, plus gros afin de permettre d'installer un General Electric I-40 (prototype du futur J33), et reçut l'autorisation d'en réaliser deux exemplaires.
Finalement équipé d'un Halford H.1B fournit par la société anglaise De Havilland, le prototype XP-80 fit son premier vol le 8 janvier 1944. Ce premier vol ne dura que 5 minutes en particulier à cause d'un problème de rentrée du train d'atterrissage. Après la correction de quelques problèmes, le XP-80 atteignit finalement 807 km/h à 6 240 mètres d'altitude, devenant ainsi le premier avion américain à dépasser 800 km/h en vol horizontal. Après plusieurs campagnes d'essai, ce prototype fut finalement envoyé au musée en novembre 1946.
Construit en parallèle, le premier XP-80A équipé d'un General Electric I-40 fit son vol inaugural le 10 juin 1944. Cette version était plus grande (60 cm de plus tant en longueur qu'en envergure) et pesait plus lourd, ce qui imposa de renforcer le train d'atterrissage. Un second XP-80A, biplace celui-ci, fit son premier vol en août 1944. Il reçut par la suite, à titre expérimental, deux réservoirs en bout d'aile, dont on s'aperçut finalement qu'ils n'augmentaient pas la traînée aérodynamique et qu'ils amélioraient l'efficacité des ailerons.
Commandés en mars 1944, les premiers exemplaires de pré-série furent livrés à partir de septembre 1944. Le second YP-80A avait son armement remplacé par des caméras de reconnaissance.
Les débuts du Shooting Star furent difficiles : à la perte de 5 des 13 YP-80A en moins d'un an, il faut également ajouter un taux d'accident élevé sur les premiers F-80 de production. Ceci entraîna plusieurs interdictions temporaires de vol afin de permettre de corriger quelques problèmes au niveau du réacteur. Cependant, beaucoup d'accidents étaient dus à des erreurs de pilotage.
La première version de série fut le P-80A, équipée d'aérofreins sous le ventre et recevant quelques autres modifications mineures. En raison de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la commande initiale de 3 500 avions fut réduite à 917 exemplaires durant l'été 1945. Les premiers avions furent livrés avec un réacteur J33-A-9 d'une poussée de 1 748 kgp, qui fut rapidement remplacé par un J33-A-17 d'une puissance de 1 816 kgp. D'autres modifications furent apportés en cours de production. Une partie des P-80A produits furent convertis en avions de reconnaissance, recevant 3 caméras à la place des mitrailleuses, tandis qu'une centaine d'avions étaient construits dès le départ dans cette configuration. Enfin, après la Guerre de Corée, près de 140 F-80A et RF-80A reçurent certaines des améliorations de la version F-80C.
Les livraisons de la version F-80B commencèrent en mars 1947. Cette version était équipée d'un système d'injection d'eau-méthanol permettant d'augmenter temporairement la puissance du réacteur, d'un siège éjectable et d'un radio-compas. Un certain nombre reçurent un dégivreur de verrière et des huiles spéciales pour permettre leur déploiement en Alaska. Après la Guerre de Corée, près de 120 F-80B reçurent certaines des améliorations de la version F-80C.
Le premier F-80C vola en mars 1948, avec un réacteur plus puissant (J33-A-23 puis J33-A-35) et de mitrailleuses M3 améliorées. Pendant la Guerre de Corée, les F-80C reçurent de nouveaux réservoirs en bout d'ailes contenant plus de carburant. Environ 75 exemplaires furent modifiés en avions de reconnaissance. Cinquante avions furent livrés à l'US Navy pour lui permettre d'attendre l'arrivée de ses premiers avions à réaction.
Le P-80 entra en service dans l'armée de l'air américaine en 1945. Il commença à être transféré dans les unités de réserve au début des années 1950, avant d'être finalement réformé en 1958. Durant la seconde moitié des années 1950, un certain nombre d'exemplaires furent fournis d'occasion à différents pays d'Amérique du Sud, dans le cadre d'un programme d'assistance militaire. Parallèlement, la société Sperry fut chargée de convertir plusieurs dizaines de F-80 en drônes radiocommandés pour l'entraînement au tir, désignés QF-80. Certains furent semble-t-il également utilisés pour la collecte de mesure lors des essais nucléaires américains.
La version biplace d'entraînement du F-80 a rencontré un succès considérable : désignée T-33 et surnommée T-Bird, elle a été construite à plus de 6500 exemplaires et utilisée pour former les pilotes d'une trentaine de pays différents. Elle a également servi de base à la conception du Lockheed F-94 Starfire.